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31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 21:18
La France 
qui se bat...        
revoltes-ouvrieres-4.jpg
 

Lundi 1er juillet

- Les abattoirs Gad de Saint-Martin-des- Champs (Finistère) annoncent un plan social qui concerne près de 1000 salariés. Seul le site de production de Josselin (Morbihan) serait conservé. Gad, comme la plupart des abattoirs français, souffre de la très forte concurrence des abattoirs allemands et d’Europe de l’est.

- L’usine de semi-conducteurs du Rousset (Bouches du Rhône), acquise en 2010 par le groupe allemand LFoundry, est placée en redressement judiciaire. L’unité emploie 700 personnes et les salariés s’attendent à l’annonce d’un plan social drastique. Les syndicats ont porté plainte pour abus de biens sociaux contre l’actionnaire allemand

- Les salariés de Candia poursuivent leur action en justice pour sauver les trois sites de Saint-Yorre (Allier), de Villefranche-sur-Saône (Rhône) et de Lude (Sarthe). Déboutés par le tribunal de commerce de Paris, ils font appel. Plus de 300 emplois sont en jeu.

Mardi 2 juillet

- Le groupe suisse Calida, nouveau propriétaire de l’entreprise drômoise Lafuma, décide la suppression de 80 postes de travail dont une soixantaine concerne le site historique d’Anneyron (Drôme).  

Mercredi 3 juillet 

- Pierre Gattaz est élu à la tête du MEDEF. Il est le promoteur d’une ligne plus dure vis-à-vis du gouvernement et des syndicats. « Fini de discuter des sujets sociaux, on remet l’entreprise au cœur du système », martèle son entourage.

Jeudi 4 juillet

- Le groupe de volailles breton Amice Soquet est placé en redressement judiciaire. L’avenir de 350 salariés est en jeu

Vendredi 5 juillet

- Selon un sondage TNS Sofres réalisé pour l’association Dialogues, 55% des salariés font confiance à l’action des syndicats et 65% estiment que « les règles sociales » doivent résulter d’une négociation entre les partenaires sociaux plutôt que d’interventions de l’Etat.

- Les syndicats contestent la reprise de SNB, ex-filiale du groupe Saft spécialisée dans les batteries au nickel, par une société d’investissement sans surface financière réelle. SNB emploie 340 salariés à Nersac, près d’Angoulême.

Lundi 8 juillet

- Le nouveau front syndical d’opposition CGT-FO-FSU et Solidaires appelle à une journée d’action le 10 septembre prochain contre la réforme des retraites.

Mardi 9 juillet

- Aperam Precision, spécialiste des inox plats et filiale du groupe Mittal, envisage la fermeture de son site d’Unieux (Loire). L’intersyndicale souligne la volonté de Mittal de liquider Aperam après avoir prélevé des dividendes record depuis deux ans. Les 72 salariés demandent la nationalisation temporaire du site sidérurgique.

Jeudi 11 juillet

- C’est reparti pour le fabricant de meubles de bureau Arféo Buroform. L’entreprise de Château-Gontier (Mayenne), reprise sous forme de Scop en 2012, renoue avec les bénéfices, reconquiert ses grands clients et pérennise l’emploi de ses 220 salariés. Un exemple à suivre.

- Le fabricant de portes de garage ODCF-Wayne-Dalton, situé à Reims, est placé en liquidation judiciaire. Pour les syndicats, la maison-mère, le japonais Sanwa, a orchestré cette fermeture pour recentrer sa production sur d’autres marques du groupe en Europe. Les salariés exigent l’ouverture de négociation et multiplient les actions pour mobiliser les pouvoirs publics.

Vendredi 12 juillet

- Après un an de conflit avec le groupe britannique R&R, les 99 salariés de l’usine de glaces Pilpa de Carcassonne sortent vainqueurs de leur combat. Un véritable plan de reclassement et des indemnités de licenciement substantielles sont obtenues et une quinzaine de salariés poursuivront l’activité dans le cadre d’une Scop.

Lundi 15 juillet

- L'équipementier automobile nord-américain Cooper Standard envisage la fermeture de ses deux usines de fabrication de pièces en caoutchouc et le regroupement de son personnel sur un même site près de Rennes (Ille-et-Vilaine). Une restructuration qui pourrait se traduire par la suppression d’une centaine d’emplois.

Mercredi 17 juillet

- La CGT se mobilise pour sauver l’entreprise Clestra, leader mondial des cloisons amovibles, située à Illkirch (Bas-Rhin). La société est menacée de liquidation judiciaire et 700 emplois sont en jeu, dont 350 sur le seul site d’Illkirch.

Vendredi 26 juillet

-  La Cour d’appel de Reims suspend la liquidation judiciaire du fabricant de portes ODCF-Wayne-Dalton et rejugera prochainement ce dossier. De leur côté les services de l’Etat viennent de rejeter le plan social présenté par l’actionnaire américain. Grande satisfaction des travailleurs et des élus de Reims qu’ils ont mobilisés.

- Plus de 600 emplois vont être supprimés chez General Electric sur les 11.000 salariés du groupe en France. Les deux activités visées sont la finance (crédit aux particuliers) et la production d’énergie (site de Belfort). Les syndicats contestent ces décisions qu’ils qualifient de licenciements boursiers et envisagent une action en justice contre le groupe multinational. 

Henri Valois.

 

 

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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 22:31
La France 
qui se bat...        
Revoltes-ouvrieres-1.jpg
 
Mardi 2 avril
- Après la décision du groupe énergétique allemand E.ON de fermer sa centrale à charbon d'Hornaing (Nord), la CGT demande au Gouvernement de réquisitionner l'usine et de sauver les 85 emplois concernés. "Le site a de l'avenir", plaide les syndicats.
Mercredi 3 avril
- Le fabricant de meubles Forège de Treize-Septiers (Vendée) est placé en liquidation judiciaire.  L'entreprise, qui emploie 135 salariés, a déjà connu deux plans sociaux récents qui ont entrainé la suppression de plus de 200 postes de travail. Les repreneurs ont jusqu'au 30 avril pour déposer une offre.
Jeudi 4 avril
- Les administrateurs judiciaires de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine Maritime) transmettent deux propositions de reprise au tribunal de commerce de Rouen, qui les examinera dans les prochains jours. Pour les 470 salariés du site, une relance de l'activité est toujours possible 
Vendredi  5 avril
- Le groupe anglais R&R confirme son intention de fermer l'usine de crèmes glacées Pilpa de Carcassonne d'ici fin 2013. Les 117 salariés ont déjà fait annuler deux premiers plans sociaux et bloquent l'accès à l'usine. Aucune reprise du dialogue social n'est envisagé.
Lundi  8 avril
- Le carrossier Heuliez, repris récemment par le groupe allemand BGI, dépose son bilan. Le sort des 283 salariés de Cerizay (Deux-Sèvres) dépend désormais des offres des éventuels repreneurs.
Mardi 9 avril
- Deux unités du fabricant de meubles Cauval sont placées en liquidation judiciaire. L'usine Confort et Systèmes de Sévérac-le-Château (Aveyron), qui emploie 220 salariés, est fermée, faute de repreneurs et celle d'Atmosphères Interiors à Bar-sur-Aube (Aube), qui compte 191 postes, obtient deux mois de poursuite d'activité.
Vendredi 12 avril
- ArcelorMittal confirme que le projet européen Ulcas ne verra jamais le jour. La transformation d'un des deux hauts-fourneaux de Florange en "laboratoire" de production d'acier "propre" était pourtant l'un des engagements forts de l'accord signé le 30 novembre dernier entre le groupe sidérurgiste et le gouvernement. Mais ni M. Mittal, ni M. Hollande n'en sont à un mensonge près dans le dossier de Florange.
- Steco Power, dernier fabricant français de batteries, est placé en liquidation judiciaire. 124 emplois sont menacés à Outarville (Loiret).
Mardi 16 avril
- Le tribunal de commerce de Rouen rejettent les deux offres de reprise de Petroplus. La procédure de licenciement collectif sera déclenchée dans les prochains jours pour les 470 salariés de la raffinerie. C'est un nouvel échec pour le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg  qui voulait donner une valeur d'exemple à cette reprise.
- Le laboratoire Bioluz de Saint-Jean-de-Luz (Pyrenées Atlantiques) passe aux mains de ses salariés. Le tribunal de commerce de Bayonne choisit la proposition de reprises présentée par les 50 employés de l'entreprise, organisés en SCOP. Les collectivités locales apporteront leur soutien au projet.
Mercredi 17 avril
- Mme Caroline Couvert est élue présidente de la CGC. Cadre en marketing issue du groupe GDF-Suez, la nouvelle présidente entend moderniser la centrale pour qu'elle redevienne leader dans l'encadrement. Aux élections professionnelles, CGT et CFDT ont devancé la CGC dans les collèges des cadres et agents de maîtrise.
Jeudi 18 avril
- La fonderie Tamaris Industries d'Alès est liquidée. Les 75 salariés de l'entreprise font les frais du conflit entre l'ancien propriétaire du site, le groupe Delachaud, et un repreneur américain qui n'a pas donné suite à son offre. Les salariés occupent l'usine pour préserver l'outil de travail.
Mercredi 24 avril
- Le groupe américain IBM confirme son intention de supprimer d'ici fin 2014 plus de 1200 postes de travail en France, sur un effectif global de 9700 salariés. Toutes les activités seront concernées.
 Vendredi 26 avril
- M. Thierry Lepaon, nouveau secrétaire général de la CGT, adresse une lettre ouverte à François Hollande pour lui demander de changer de cap économique et social. Selon M. Lepaon, depuis l'élection du chef de l'Etat "pour les salariés, rien n'a changé positivement dans leur vie dans le travail et dans leurs conditions sociales".
- L’entreprise textile Virtuose, qui employe 98 personnes à Hirsingue (Haut-Rhin), est placée en liquidation judiciaire. Virtuose, spécialisée dans le tissage et la teinturerie, avait déposé le bilan en décembre 2012, victime de la hausse des matières premières.
- La direction de Goodyear rejette le projet de SCOP présenté par la CGT pour la reprise de l'usine d'Amiens Nord. Cette décision tend à nouveau les relations entre le groupe américain et ses salariés français.
Lundi 29 avril
- Le laboratoire d'analyses médicales Biomnis de Lyon, propriété du fond d'investissement britannique Duke Street, est en restructuration. La suppression de 200 emplois sur 500 est prévue sur 3 ans. La CGT craint que ce plan social soit le prélude à la fermeture du site lyonnais.

Henri Valois.
 
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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 23:21
La France 
qui se bat...        
Revoltes-ouvrieres-2.jpg
 
Jeudi 3 janvier
- Les Papeteries de Chatelles de Raon-l’Etape (Vosges) évitent le dépôt de bilan. Faute de repreneur, les dirigeants de l’entreprise ont obtenu l’appui financier d’industriels locaux et le soutien du personnel. L’activité vient de redémarrer, les 70 emplois sont sauvés et le savoir faire des papeteries est sauvegardé.
Vendredi  4 janvier
- Le groupe américain Texas Instruments confirme la fermeture de son site de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) et la suppression de 517 postes. La direction prépare un plan d’accompagnement des salariés. Mais les syndicats misent plutôt sur les opportunités offertes par l’implantation récente du groupe Samsung à Sophia-Antipolis. 
Lundi 7 janvier
- Le groupe finlandais UPM décide de fermer l'usine Stracel de Strasbourg. D'ici fin février les 250 salariés du site auront quitté l'entreprise. 130 d'entre eux pourraient se voir proposer un emploi chez Blue Paper qui reprend une partie de l'activité.
- Le spécialiste des semi-remorques Seg-Samro, liquidé en octobre dernier, est repris partiellement par le groupe Trouillet. Le changement de propriétaire s’accompagne de 130 suppressions de postes sur un effectif de 292 salariés.
Mardi 8 janvier
- Alors que PSA ferme de son site d'Aulnay et engage la suppression de 8000 postes de travail d'ici à fin 2014, le ministre de l'économie, Pierre Moscovici déclare "qu'il faudra sans doute aller plus loin". L'Etat plaide pour un rapprochement avec Opel, filiale allemande de General Motors, qui connait pourtant, lui aussi, de sérieuses difficult&eacutés
- Malgré l'engagement pris par le gouvernement de réprimer les licenciements boursiers, aucun texte n'a encore été déposé au Parlement. Michel Sapin, ministre du travail, souhaitait profiter de la négociation en cours entre partenaires sociaux pour faire avancer le dossier, mais le patronat vient d'y opposer son veto.
Vendredi 11 janvier
- Le patronat, la CFDT, la CFTC et la CGE-CGC signent l'accord sur l'emploi (accord national interprofessionnel - ANI). Le gouvernement veut graver rapidement le texte dans le marbre de la loi. Un projet sera présenté en conseil des ministres dès le mois de mars et le texte sera examiné en urgence par le Parlement.
Mardi 15 janvier
- La société coopérative d'intérêt collectif les Atelières de Villeurbanne, relance la production de lignes de lingerie pour la maison Lejaby. Elle vient d'embaucher 22 salariés dans une activité que l'on disait pourtant condamnée.
Jeudi 17 janvier
- Le PS annonce une proposition de loi sur la cession obligatoire des sites rentables. Bien qu'il s'agisse d'une promesse de campagne de François Hollande, le gouvernement préfère laisser l'initiative à son groupe parlementaire, au moment où des voix s'élèvent au sein de la majorité pour réclamer un "tournant social".
- Faute de repreneur, l’entreprise d’ameublement Green Sofa ferme son usine de Dunkerque (Nord). Sur les 115 salariés, seuls 30 pourraient bénéficier d’un reclassement. Les syndicats dénoncent l’attitude de la direction qui choisit de privilégier son site roumain au détriment de celui de Dunkerque et engagent une action judiciaire contre l’ancien propriétaire du site, le groupe Parisot, qui l’a cédé sans précautions.
- Le papetier finlandais UPM annonce son intention de céder sous 6 mois son usine de Docelles (Vosges). Les 170 salariés, qui ont découvert cette annonce avec effarement, demandent aux pouvoirs publics de faciliter la reprise du site. UPM vient par ailleurs d’annoncer la mise en vente de son usine d’Aigrefeuille d’Aunis (Charente-Maritime) qui emploie 37 salariés
- La justice  interdit une nouvelle fois à la direction du glacier Pilpa de procéder à la fermeture de son site de Carcassonne et au licenciement collectif de ses 123 salariés, faute de vrai plan social. C’est une nouvelle victoire pour les salariés et leurs représentants.
Vendredi 18 janvier
- Le fabricant de meubles mayennais Arféo est repris par ses salariés. Le tribunal de commerce de Poitiers accepte une reprise sous forme de Scop. Quelque 211 salariés sur 312 au total sont sauvegardés. Les régions Pays de Loire et Poitou-Charentes, fortement impliquées dans ce dossier, et les organisations syndicales se félicitent de cette issue heureuse.
Samedi 19 janvier
- Après l'échec de Florange, le gouvernement cherche à sauver la filière française de l'aluminium. Le groupe anglo-australien Rio Tinto ne se cache plus de vouloir se débarrasser de ses usines de Saint-Jean de Maurienne et de Dunkerque qui emploie plus de 1000 personnes et Arnaud Montebourg cherche un repreneur pour les deux sites.
Mercredi 23 janvier
- Prenant prétexte de soi-disant "débordements", la direction de PSA met à l'arrêt l'usine d'Aulnay et en chasse les grévistes. Les organisations syndicales jurent qu'elles n'ont pas dit leur dernier mot et préparent des actions d'éclat.
- Après s'être enchaînée aux grilles de Matignon, une délégation de salariés d'ArcelorMittal Florange est reçu par les conseillers du Président de la République. La rencontre s'est déroulé dans un climat très tendu. Écoeuré, le leader CFDT de Florange, Edouard Martin jure de "rappeler à Hollande le cas de Florange, comme on avait rappelé à Sarkozy celui de Gandrange".
Jeudi 24 janvier
- La direction de Renault dévoile l'accord de compétitivité qu'elle entend proposer aux syndicats du groupe. La suppression de 7500 postes de travail est envisagée. Le document laisse également entendre, qu'à défaut d'accord, le constructeur sera contraint de fermer plusieurs sites d'assemblages en France.
- Devant 6000 militants réunis à la Halle Freyssinet à Paris, le secrétaire général de Force Ouvrière, M. Mailly, souligne l'inefficacité des politiques d'austérité menées en Europe et "l'urgence de remettre en cause le modèle capitaliste libéral".
Jeudi 31 janvier
- Le groupe américain Goodyear-Dunlop annonce la fermeture de son site d'Amiens-Nord qui emploie 1250 salariés. Les syndicats, qui veulent s'opposer à cette décision par tous les moyens, en appellent à François Hollande qui s'était engagé sur ce dossier  pendant la campagne présidentielle. Le gouvernement se fait discret. 
- Faute de repreneur, le tribunal de commerce d’Epinal prononce la liquidation de la corderie Bihr d’Uriménil (Vosges), entraînant le licenciement de 167 salariés. Placée en redressement judiciaire en juillet dernier, l’usine centenaire était depuis des décennies leader du marché de la ficelle agricole. Les salariés espèrent l’arrivée d’un repreneur ou une reprise sous forme de Scop.
- La direction de la Manufacture Vosgienne de Meubles annonce 120 licenciements sur son site de Mattaincourt (Vosges), qui emploie 378 salariés. Filiale du groupe Parisot, l'entreprise est en redressement judiciaire depuis novembre dernier. Les salariés de la MVM redoutent à présent une fermeture définitive de l’usine.
Henri Valois.
 
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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 17:39
La France 
qui se bat...        
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Lundi 1er décembre

- Les abattoirs Gad de Saint-Martin-des- Champs (Finistère) annoncent un plan social qui concerne près de 1000 salariés. Seul le site de production de Josselin (Morbihan) serait conservé. Gad, comme la plupart des abattoirs français, souffre de la très forte concurrence des abattoirs allemands et d’Europe de l’est.

- L’usine de semi-conducteurs du Rousset (Bouches du Rhône), acquise en 2010 par le groupe allemand LFoundry, est placée en redressement judiciaire. L’unité emploie 700 personnes et les salariés s’attendent à l’annonce d’un plan social drastique. Les syndicats ont porté plainte pour abus de biens sociaux contre l’actionnaire allemand

- Les salariés de Candia poursuivent leur action en justice pour sauver les trois sites de Saint-Yorre (Allier), de Villefranche-sur-Saône (Rhône) et de Lude (Sarthe). Déboutés par le tribunal de commerce de Paris, ils font appel. Plus de 300 emplois sont en jeu.

Mardi 2 juillet

- Le groupe suisse Calida, nouveau propriétaire de l’entreprise drômoise Lafuma, décide la suppression de 80 postes de travail dont une soixantaine concerne le site historique d’Anneyron (Drôme).  

Mercredi 3 juillet 

- Pierre Gattaz est élu à la tête du MEDEF. Il est le promoteur d’une ligne plus dure vis-à-vis du gouvernement et des syndicats. « Fini de discuter des sujets sociaux, on remet l’entreprise au cœur du système », martèle son entourage.

Jeudi 4 juillet

- Le groupe de volailles breton Amice Soquet est placé en redressement judiciaire. L’avenir de 350 salariés est en jeu

Vendredi 5 juillet

- Selon un sondage TNS Sofres réalisé pour l’association Dialogues, 55% des salariés font confiance à l’action des syndicats et 65% estiment que « les règles sociales » doivent résulter d’une négociation entre les partenaires sociaux plutôt que d’interventions de l’Etat.

- Les syndicats contestent la reprise de SNB, ex-filiale du groupe Saft spécialisée dans les batteries au nickel, par une société d’investissement sans surface financière réelle. SNB emploie 340 salariés à Nersac, près d’Angoulême.

Lundi 8 juillet

- Le nouveau front syndical d’opposition CGT-FO-FSU et Solidaires appelle à une journée d’action le 10 septembre prochain contre la réforme des retraites.

Mardi 9 juillet

- Aperam Precision, spécialiste des inox plats et filiale du groupe Mittal, envisage la fermeture de son site d’Unieux (Loire). L’intersyndicale souligne la volonté de Mittal de liquider Aperam après avoir prélevé des dividendes record depuis deux ans. Les 72 salariés demandent la nationalisation temporaire du site sidérurgique.

Jeudi 11 juillet

- C’est reparti pour le fabricant de meubles de bureau Arféo Buroform. L’entreprise de Château-Gontier (Mayenne), reprise sous forme de Scop en 2012, renoue avec les bénéfices, reconquiert ses grands clients et pérennise l’emploi de ses 220 salariés. Un exemple à suivre.

- Le fabricant de portes de garage ODCF-Wayne-Dalton, situé à Reims, est placé en liquidation judiciaire. Pour les syndicats, la maison-mère, le japonais Sanwa, a orchestré cette fermeture pour recentrer sa production sur d’autres marques du groupe en Europe. Les salariés exigent l’ouverture de négociation et multiplient les actions pour mobiliser les pouvoirs publics.

Vendredi 12 juillet

- Après un an de conflit avec le groupe britannique R&R, les 99 salariés de l’usine de glaces Pilpa de Carcassonne sortent vainqueurs de leur combat. Un véritable plan de reclassement et des indemnités de licenciement substantielles sont obtenues et une quinzaine de salariés poursuivront l’activité dans le cadre d’une Scop.

Lundi 15 juillet

- L'équipementier automobile nord-américain Cooper Standard envisage la fermeture de ses deux usines de fabrication de pièces en caoutchouc et le regroupement de son personnel sur un même site près de Rennes (Ille-et-Vilaine). Une restructuration qui pourrait se traduire par la suppression d’une centaine d’emplois.

Mercredi 17 juillet

- La CGT se mobilise pour sauver l’entreprise Clestra, leader mondial des cloisons amovibles, située à Illkirch (Bas-Rhin). La société est menacée de liquidation judiciaire et 700 emplois sont en jeu, dont 350 sur le seul site d’Illkirch.

Vendredi 26 juillet

-  La Cour d’appel de Reims suspend la liquidation judiciaire du fabricant de portes ODCF-Wayne-Dalton et rejugera prochainement ce dossier. De leur côté les services de l’Etat viennent de rejeter le plan social présenté par l’actionnaire américain. Grande satisfaction des travailleurs et des élus de Reims qu’ils ont mobilisés.

- Plus de 600 emplois vont être supprimés chez General Electric sur les 11.000 salariés du groupe en France. Les deux activités visées sont la finance (crédit aux particuliers) et la production d’énergie (site de Belfort). Les syndicats contestent ces décisions qu’ils qualifient de licenciements boursiers et envisagent une action en justice contre le groupe multinational. 

Henri Valois.

 

 

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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 23:21
La France 
qui se bat...        
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Vendredi 2 novembre
- ArcelorMittal annonce de nouvelles mesures de rationalisation de ses activités en Europe. A Dunkerque, pourtant le site le plus performant du groupe, l'arrêt d'un des quatre hauts-fourneaux est confirmé. La même décision est prise en Espagne dans un des sites des Asturies.
Lundi 5 novembre
- L'entreprise Belipa (composants de meubles), située à Ecommoy (Sarthe), est mise en liquidation judiciaire. Cette filiale du holding international Eurofind employait 118 salariés, en cours de licenciements. 
- Les salariés de la laiterie Novandie de Marcillé-Raoul (Ille-et-Vilaine) se mettent en grève et retiennent le directeur du site ainsi que le DRH. Le groupe Andros, qui détient la laiterie, avait annoncé en juin la suppression de 76 postes sur 168. Le personnel exige l'ouverture de négociations.
Mardi 6 novembre
- Le comité confédéral national de la CGT désigne comme prévu M. Thierry Lepaon comme prochain secrétaire général de la centrale. M. Lepaon sera officiellement élu lors du congrès de la CGT qui se tiendra à  Toulouse, du 18 au 22 mars prochains.
- Le fabricant de chaussures de sécurité Jal group, propriété du fonds d'investissement italien Progressio, annonce la suppression de 57 postes sur 133 dans sa filiale Jallatte de Saint Hippolyte du Fort (Gard). Les élus et les syndicats se mobilisent pour l'avenir du site.
Mercredi 7 novembre
- Le tribunal de commerce d'Annecy écarte le projet de reprise de l'entreprise de composants électroniques SET par ses salarié et marque sa préférence pour l'offre du groupe américano-singapourien K&S. Le gouvernement continue à soutenir les salariés de SET.
- La CGT et FO critiquent la stratégie choisie par le gouvernement en matière de compétitivité. "Le crédit d'impôt reste dans la logique d'abaisser le coût du travail, or ce n'est pas le problème", explique la CGT.
Jeudi 8 novembre
- Le groupe d'ameublement Roset-Cinna annonce le licenciement de 93 salariés de ses sites de l'Ain, du Rhône et de l'Isère, en raison d'un carnet de commandes en forte baisse. Un précédent plan social avait conduit au licenciement de 80 personnes en 2009
Vendredi 9 novembre
- Le groupe laitier Sodiaal annonce la fermeture de ses usines du Lude (Sarthe), de Villefranche-sur-Saône (Rhône) et de Saint-Yorre (Allier). 313 emplois sont supprimés sur les 1465 qu'emploie le groupe. Sodiaal promet le reclassement des salariés et une réindustrialisation des sites.
Samedi 10 novembre
- Neuf mois après son achat par le trust anglais R&R, les 123 salariés de l'usine de crème glacée Pilpa de Carcassonne recoivent leur lettre de licenciement. Les syndicats soupçonnent R&R d'avoir repris Pilpa pour supprimer un concurrent et capter ses commandes les plus intéressantes.
Mardi 13 novembre
- La direction de Renault, qui veut conclure d'ici fin janvier un accord de compétitivité, s'engage àne fermer aucune usine en France contre des mesures sur les salaires, les effectifs et le temps de travail. Les syndicats dénoncent un chantage et appellent à une négociation responsable.
- Reprise de SET : le procureur de la république d'Annecy fait appel de la décision du tribunal de commerce en faveur du consortium américano-singapourien K&S. Satisfaction des salariés qui plaident pour une relance de l'activité sous la forme d'une coopérative ouvrière.
Mercredi 14 novembre
- Journée de mobilisation et de grève générale dans toute l'Europe contre l'austérité. En France, la CGT et la CFDT défilent ensemble, malgré leurs divergences stratégiques. Des millions de salariés descendent dans la rue en Espagne, en Italie, au Portugal et en Grèce.
Vendredi 16 novembre
-  Les salariés de Fralib présentent à Benoit Hamon, ministre délégué à l'économie sociale, leur plan de reprise de l'activité du site de Gémenos. 72 employés sur les 182 sont prêts à participer à ce projet de coopérative ouvrière.
Lundi 19  novembre
- Les salariés de l'usine Candia de Saint-Yorre (Allier) se mettent en grève pour protester contre la fermeture du site par le groupe coopératif Soodial et la suppression de 102 emplois.

Mercredi 21 novembre

- A dix jours de la date butoir fixée par ArcelorMittal, Arnaud Montebourg aurait reçu deux offres de reprise du site de Florange mais qui portent sur un périmètre plus large que celui qu'entend céder le groupe Mittal. Le gouvernement et les syndicats appellent le sidérurgiste indien à bouger.
Jeudi 22 novembre
- M. Montebourg déclare au Sénat que l'éventualité d'un contrôle public du site de Florange est sérieusement étudié par le gouvernement : "Le problème de Florange, ce n'est pas les hauts-fourneaux, c'est la défaillance de Mittal et les gouvernements européens en ont assez d'être menés par le bout du nez par ArcelorMittal."
Vendredi 23 novembre
- Le tribunal de commerce du Puy-en-Velay (Haute-Loire) donne son accord aux 46 salariés des textiles Fontanilles d’Espaly-Saint-Marcel (Haute-Loire) pour reprendre leur entreprise en SCOP. C'est le soulagement pour le personnel qui s'est fortement mobilisé pour sauver le site.
Lundi 26 novembre
- Nouvel épisode de la guerre entre le gouvernement et le groupe Mittal. Ce dernier refuse de céder l'intégralité du site de Florange et interdit de fait toute solution de reprise. Arnaud Montebourg : "Nous ne voulons plus de Mittal en France. "  
Mardi 27 novembre
- Lakshmi Mittal est reçu à l'Elysée. Les discussions vont se poursuivre jusqu'à la date butoir du 1er décembre. La nationalisation est largement soutenue, à gauche comme à droite. M. Guaino, ancien conseiller de M. Sarkozy, déclare : "On peut se poser la question de savoir si en 2009 nous avons eu raison de faire confiance à Mittal".
Mercredi 28 novembre
- Le bureau national de la CFDT désigne M. Laurent Berger comme secrétaire général de la confédération, en remplacement de M. Chérèque. Devant l'assemblée générale des syndicats, ce dernier livre son testament politique : "Nous avons fait le choix du réformisme, nous le revendiquons avec fierté, c'est pour nous le choix du progrès et de la justice."
Jeudi 29 novembre
- A saint-Nazaire, les syndicats de STX France et les élus s'inquiètent de l'absence de commandes et lancent un appel à la mobilisation. Parmi les 4000 salariés du chantier naval et de ses sous-traitants, on commence à évoquer la perspective d'une nationalisation. 
- La direction d'Alcatel-Lucent présente un plan de suppressions de 934 postes dans l'ensemble de ses sites français. Contrairement à ce qu'avait annoncé le groupe, le tiers de ces suppressions concerne les activités de R&D, avec en particulier la fermeture du site de Vélizy.
Henri Valois.
 
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31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 22:56
La France 
qui se bat...        

 

Florange-arcelorMittal-occupation.jpg
 
Mardi 2 octobre
- La multinationale ArcelorMittal confirme son intention de fermer les hauts-fourneaux de Florange. Elle accorde deux mois au gouvernement français pour trouver un repreneur, tout en limitant le périmètre de cession aux activités les moins rentables du site. Alors que les syndicats réclament une nationalisation des activités françaises de Mittal, le gouvernement atermoie et M. Montebourg se lance dans la chasse au repreneur.
- Plus de la moitié de la production de lave-vaiselle de l'usine FagorBrandt de La Roche-sur-Yon (Vendée) va être délocalisée en Pologne. L'actionnaire de l'entreprise, le groupe espagnol Fagor, assure que le site vendéen conservera les produits à haute valeur ajoutée. Les syndicats craignent la fermeture progressive du site, qui emploie 350 salariés.
-Mercredi 3 octobre
- La direction française d'ArcelorMittal assure que "la solution la plus réaliste est de fermer les hauts-fourneaux de Florange". Aucun délai supplémentaire, au-delà de deux mois, ne sera accordé au gouvernement pour trouver une solution de reprise. Un "plan social exemplaire" est annoncé en cas d'échec des tentatives de M. Montebourg. Les syndicats refusent toute discussion sur ce plan.
Jeudi 4 octobre
- Plusieurs milliers de salariés de Sanofi manifestent devant le siège du groupe pour protester contre les restructurations boursières. Convoqué par Arnaud Montebourg, le directeur général de Sanofi se fait rappeler à l'ordre. Sous la pression des élus locaux et des syndicats, Sanofi ramène son plan à 900 suppressions de postes et le site de Toulouse, qui emploie 600 chercheurs, pourrait être sauvegardé.
- Lors d'une table ronde sur la revitalisation du site Fralib de Géménos, la direction d'Unilever refuse de s'engager sur une cession des marques et un volume de sous-traitance confiée à la nouvelle unité de production que les salariés souhaitent mettre en place sous la forme d'une SCOP. Arnaud Montebourg confirme aux syndicats de Fralib qu'une "réquisition" de la marque serait illégale. 
- La négociation s'ouvre entre syndicats et patronat sur "une meilleure sécurisation de l'emploi". Le chef de l'Etat, M. François Hollande appelle à un "compromis historique" entre les partenaires sociaux. Le MEDEF ne cache pas qu'il en attend surtout une plus grande flexibilité du marché du travail.
Vendredi 5 octobre
- L'usine Nobelautomotive de Vitry-le-François, filiale du holding turc Orhan, devrait supprimer 200 des 364 emplois que compte le site. Les syndicats et les élus, qui en appelent au gouvernement, s'inquiètent de voir la production partir vers les pays de l'est. 
Vendredi 12 octobre
- Le tribunal de commerce de Nanterre place en liquidation judiciaire la société Thomson Angers, filiale du groupe Technicolor. Aucune offre de reprise n'aura permis de relancer cette usine de décodeurs numériques qui emploie 350 salariés. Les employés de Technicolor mettent en cause les mauvaises décisions prises par leur direction, et notamment la perte en octobre dernier du marché des décodeurs France Télécom. 
Lundi 15 octobre
- Les syndicats du chantier naval STX France sortent déçus de leur rencontre avec Arnaud Montebourg. Ils trouvent le gouvernement peu motivé à défendre l'avenir de l'entreprise qui emploie 2100 salariés à Saint-Nazaire et dont le carnet de commandes est en chute.
Mardi 16 octobre
- Les salariés de l'usine Iveco-Camiva de Saint-Alban-Leysse (Savoie) refuse le plan social proposé par leur actionnaire, le groupe italien Fiat. Le site, qui emploie 171 salariés dans la fabrication de véhicules de lutte contre les incendies, est en cours de fermeture. Les syndicats appelent au débrayage et au blocage de l'usine. 
Mercredi 17 octobre
- La commission exécutive de la CGT désigne Thierry Lepaon comme futur secrétaire général de la confédération. Le Comité confédéral national (CCN) devrait entériner ce choix les 6 et 7 novembre prochain avant que Thierry Lepaon ne soit formellement élu au congrès de Toulouse, en mars 2013. M. Lepaon, 52 ans, ancien délégué CGT de Moulinex, est un partisan de la ligne réformiste imposée par Bernard Thibault.
- La crise est ouverte à la CGC. A six mois du congrès confédéral, la rupture est consommée entre M. Van Craeynest, président sortant, candidat à un troisième mandat, et la moitié des fédérations qui pourraient se ranger derrière la candidature de Mme Couvert, l'actuelle numéro deux de la centrale.
- Après l'annonce en août dernier, de la fermeture de l'usine de glaces Pilpa de Carcassonne, les salariés attaquent en justice leur employeur, le groupe anglais R&R, pour insuffisance du plan social. Les 124 employés de Pilpa ont pris contact avec l'Etat et la Région qui cherchent un repreneur.
Jeudi 18 octobre
- Le groupe néerlandais Philips annonce la suppression de 55 emplois dans son usine de Chartres qui emploie près de 400 salariés. La direction table sur le volontariat et espère pouvoir éviter tout licenciement. Cette mesure découle du plan du groupe qui veut économiser plus d'un milliard d'euros sur ses coûts de production en 2013.
- Sicli, leader français des extincteurs et filiale du groupe américain UTC, annonce la suppression de 96 postes sur 154 dans son usine de Saint-Florentin (Yonne). Les salariés dénoncent la stratégie d'UTC qui engrange des bénéfices importants en Europe et qui cherche à délocaliser sa production dans des pays à bas coût de main d'oeuvre.
Mardi 23 octobre
- Le groupe suédois d'électroménager Electrolux annonce son intention de céder ou de fermer son usine de lave-linge de Revin (Ardennes).  Le site emploie 419 salariés dans une zone très fortement touchée par la désindustrialisation. La totalité du personnel s'est immédiatement mis en grève illimitée et a recu le soutien des élus locaux, du département et de la Région.
- Dans le baromètre CSA-Les Echos, la cote de confiance du chef de l'Etat auprès des ouvriers passe en cinq mois de 64% à 34%. C'est dans cette catégorie que François Hollande enregistre désormais ses plus mauvais scores. Jean-Marc Ayrault recule, quant à lui, de 60 à 38%. 
- Le groupe d'ameublement Cauval pourrait fermer deux de ses filiales, situées en Ile de France et dans l'Aube et spécialisées dans la fabrication de canapés. 530 emplois seraient menacés sur un total de 4600 salariés chez Cauval.
Mercredi 24 octobre
- Un comité d'entreprise exceptionnel se réunit chez PSA pour évoquer le plan social qui prévoit  8000 suppressions de postes au niveau du groupe et la fermeture du site d'Aulnay. Le dialogue de sourd se poursuit entre le constructeur automobile, les syndicats et les pouvoirs publics. Arnaud Montebourg organise dans la foulée une réunion tripartite qui ne débouche sur aucune annonce. 
- Une délégation de salariés du groupe Presstalis est reçue au ministère de la culture et de la communication pour évoquer le plan de restructuration du distributeur de presse, qui prévoit 1250 suppressions d'emplois sur un total de 2500. Le syndicat CGT du Livre, majoritaire, proteste contre le contenu des mesures sociales proposées par le groupe et en appelle à l'arbitrage du gouvernement.
- Le liquidateur judiciaire de l'usine Thomson d'Angers assigne en justice Technicolor pour obtenir le financement d'un plan social au bénéfice des 350 salariés licenciés.
- Plus de 300 emplois sont en danger chez le constructeur vendéen de semi-remorques Seg-Samro, placé en liquidation judiciaire. La direction recherche un repreneur et pourrait annoncer le 23 novembre prochain le nom du nouvel actionnaire.
Jeudi 25 octobre
- Progression sans précédent du chômage en septembre. La France compte plus de 3 millions de demandeurs d'emploi de catégorie A (n'ayant pas travaillé dans le mois) et plus de 4,5 millions d'inscrits à Pôle emploi.
Vendredi 26 octobre
- Sous la pression des salariés et de la justice, Technicolor accepte de négocier un plan social pour indemiser ses anciens salariés d'Angers. L'entreprise obtient du tribunal un délai de 15 jours pour finaliser l'accord avec les salariés, qui porterait sur environ 30 millions d'euros.  
Lundi 29 octobre
- En visite à Annecy, le ministre de l'économie sociale, M. Benoit Hamon, apporte son soutien aux salariés de la SET qui veulent reprendre leur entreprise sous forme de SCOP. SET, qui fabrique des composants micro-électroniques à Saint-Jeoire-en-Faucigny (Haute Savoie), est en redressement judiciaire depuis le 27 avril. Le groupe américano-singapourien Kulicke & Soffa a également déposé une offre de reprise, sans garantir, aux yeux des salariés, le maintien de l'activité en France.
Mardi 30 octobre
- Le groupe suédois Cycleurope annonce son intention de se désengager de son usine de vélos de Machecoul (Loire Atlantique) qui emploie 250 salariés. Les syndicats mettent en avant la stratégie de la grande distribution qui abaisse continuellement ses prix et s'approvisionne à l'étranger. Un repreneur est recherché. 
Henri Valois.
 
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30 octobre 2012 2 30 /10 /octobre /2012 13:01
Vent du sud
 
Un vent de révolte se lèverait-t-il enfin sur l’Europe ?  Le 14 novembre prochain, dans les trois pays européens les plus durement touchés par la crise, un grand mouvement de grève générale se dessine. Les salariés grecs, espagnols et portugais descendront dans la rue le même jour pour protester contre les politiques d'austérité et de récession qui saignent leurs pays à blanc. Signe des temps, la Confédération européenne des syndicats (CES), qui se situe pourtant d'ordinaire sur une ligne très réformiste, a décidé d’appuyer le mouvement en décrétant une journée d’action européenne ce même 14 novembre. Rien d’étonnant à tout cela. On sentait depuis plusieurs semaines la colère monter dans les rues des grandes capitales européennes. Le 15 septembre, en Espagne et au Portugal, une journée commune de protestation, rassemblant des masses impressionnantes, a rapidement tourné à l’émeute. Le 9 octobre, 30 000 personnes ont manifesté à Athènes contre la venue de Mme Merkel, en débordant là encore la police. Au cri de « Dehors, le IVe Reich », des salariés très en colère pendaient l’effigie de M. Schaüble, l’ennemi des Grecs, le chien enragé de la CDU allemande. Le 21 octobre, à Londres et à Rome, des centaines de milliers de manifestants défilaient derrière les banderoles des syndicats en conspuant allègrement MM. Cameron et Monti, Mme Merkel et les gouvernements aux mains des banques. Le 12 novembre, deux jours avant la grève générale, ce sera au tour de la jeunesse portugaise de protester contre la venue à Lisbonne de la chancelière allemande. Elle sera, nous dit-on, bien reçue !
Il faut se féliciter de la tournure politique que prennent les évènements. Pour des millions de salariés européens, l'heure n'est plus à la protestation ni à l'indignation, elle est à l'action. Les manifestants de Madrid, de Rome ou d’Athènes n'hésitent plus à pointer du doigt les coupables, les responsables, ceux qui, au niveau de chacun des pays ou à l’échelle de l’Europe toute entière, organisent la récession, ouvrent les vannes du chômage, fragilisent les droits sociaux au nom du libéralisme, de la compétitivité et du sauvetage de l’euro. Leur colère a désormais un visage, des visages : celui de Mme Merkel, ceux des hobereaux arrogants du gouvernement allemand, ceux de MM. Draghi, Barroso, Juncker, Van Rompuy ou Monti, tous les exécutants zélés des mauvaises médecines décidées à Bruxelles, à Francfort et au FMI, par les amis des banques et des marchés. D’où l’inquiétude d’une partie des dirigeants politiques face à ce qui commence à ressembler à une lame de fond. Et en premier lieu des sociaux-démocrates. On comprend mieux pourquoi le parti socialiste portugais, par la voix de son secrétaire général M. Seguro, vient de prendre ses distances avec le gouvernement libéral de Lisbonne et sa ligne « austéritaire ». On comprend mieux pourquoi, à Rome, les socialistes et les démocrates de gauche s’apprêtent à lâcher M. Monti, après avoir été son meilleur soutien. On s'explique mieux pourquoi en Espagne et en Grande Bretagne, l’opposition de gauche donne subitement de la voix. Les citoyens et les électeurs, que l’on cherche à l’évidence à récupérer, seront-ils dupes de ces volte-face ? Rien n’est moins sûr. Quand à ceux qui pensent que l’Europe irait mieux si elle était entièrement de gauche, ils ont perdu, eux aussi, beaucoup crédibilité. Ce n’est pas un hasard si M. Mélenchon ne fait plus recette à Paris et si M. Tsipras, le chef de la gauche radicale grecque, s’est fait sifflé en défilant dans les rues d’Athènes bras dessus, bras dessous avec les responsables allemands de Die Linke ! La stratégie du Front de gauche européen a, elle aussi, fait long feu. 
Si la France n’est pas encore entrée dans le mouvement, c'est que M. Hollande a bénéficié jusqu'à la rentrée de septembre d'un certain état de grâce. On voulait croire qu’il tiendrait ses engagements et qu’il saurait tenir tête à Mme Merkel. Cet "effet Hollande" est maintenant terminé: le passage en force du traité européen, les reculades de M. Montebourg, la farce du « choc de compétitivité », l’alignement du gouvernement sur les discours du patronat viennent de faire tomber les masques. En moins d'un mois, l'exécutif a vu sa cote de popularité s'effondrer chez les ouvriers et les employés. De là à ce que cette désaffectation embraye sur un mouvement social de grande ampleur, il y a encore de la marge. Les syndicats avancent, depuis des mois, en ordre dispersé. Ils sont très divisés sur la stratégie à suivre, entre ceux qui, il y a quelques semaines encore, faisaient confiance au gouvernement et ceux qui, dès le départ, savaient à quoi s'en tenir. La succession de M. Thibault à la tête de la CGT et celle de M. Chérèque à la CFDT ont beaucoup occupé les esprits. En parallèle, les centrales se sont laissées entrainer par le gouvernement dans une négociation sur la réforme du marché du travail dont ils découvrent seulement aujourd'hui qu'elle ne débouchera sur rien. La CGT et FO semblent enfin décidés à sortir de ce piège et à reprendre une attitude plus offensive. Mais il leur faudra du temps pour convaincre les autres confédérations de quitter la table des négociations et de relancer la dynamique intersyndicale, mise en sommeil après l'échec du conflit sur les retraites.
Tout dépendra également de la combativité des salariés français. Celle-ci ne fait aucun doute lorsqu'on examine avec attention ce qui se passe sur le terrain social. A Florange, chez Fralib, chez Petroplus, chez Goodyear, dans tous les conflits qui ont marqué la fin de l’ère Sarkozy, la mobilisation des employés, des syndicats, des élus locaux est totale. Il en est de même chez Sanofi, chez PSA, chez Electrolux, chez Doux ou chez Alcatel, et dans tous ces sites touchés par des  plans sociaux, dont la liste s'allonge de jour en jour. Les coups d’esbrouffe de M. Montebourg ont choqué beaucoup de monde. Son dialogue ambigü avec les dirigeants d’ArcelorMittal et de de PSA, son incapacité à mettre en place les mesures promises pour lutter contre les licenciements boursiers ont achèvé de décrédibiliser l'exécutif. Mais cela n'a entamé en rien la détermination de ceux qui se battent à sauvegarder leur emploi et leur outil de travail. A ceux là, à tous ceux là, les prochains défilés d’Athènes, de Lisbonne et de Madrid devraient donner des ailes.

Henri Valois.
 
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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 22:15
La France
qui se bat...        

 

le joint français
 
Mardi 4 septembre
- A Carcassonne, les salariés de l'usine de glaces Pilpa, filiale du groupe britannique R&R, bloquent leur site, menacé de fermeture. L'employeur a annoncé, en juillet, vouloir fermer l'usine et licencier l'ensemble des 124 salariés, en raison d'une "surproduction" dans ses quatre sites français. Selon la CGT, les exigences financières des actionnaires seraient à l'origine des difficultés de Pilpa.
Mercredi 5 septembre
- La Communauté urbaine de Marseille acquiert les terrains et les bâtiments de l'usine Fralib. En accord avec  Unilever qui les a cédés en août "pour l'euro symbolique", la collectivité marseillaise récupère également les matériels et équipements de production. Mais les discussions avec les repreneurs marquent le pas.
Jeudi 6 septembre
- Le fabricant de matériel ferroviaire Lohr Industrie va se séparer de 168 salariés sur son site de Duppigheim (Bas-Rhin). Le groupe Lohr, qui emploie environ 630 salariés, supprime ainsi un peu plus du quart de ses effectifs. Les représentants du personnel décident de lancer un audit de l'entreprise et refusent à ce stade de discuter du plan social. 
Lundi 10 septembre
- L'usine de DVD Cinram de Louviers est mise en liquidation, faute de repreneurs. Ancien site Phillips, Cinram est passé sous la coupe d'un groupe canadien, puis d'un fonds de pension américain qui n'a pas souhaité perennisé l'activité. Les 105 salariés bloquent l'usine depuis une semaine, à l'appel des syndicats.
Mardi 11 septembre
- Dans un entretien au Monde, M. François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, réclame "un droit de regard syndical sur la gouvernance des entreprises" et s'inquiète des dérives du capitalisme financier qui fragilisent l'économie mondiale.  
Mercredi 12 septembre 
- Le gouvernement rend public les conclusions du rapport Sartorius et accepte le principe d'une restructuration chez PSA Aulnay. M. Montebourg promet toutefois de "renégocier, reformater et réduire le plan social". De stratégique, la réponse à la situation d'Aulnay devient purement sociale. Les syndicats ont du mal à contenir la colère des salariés qui perturbent le Mondial de l'Automobile.
Jeudi 13 septembre
- L'intersyndicale d'ArcelorMittal Florange occupe les bureaux de la direction et réclame une table ronde sur l'avenir du site. Les approvisionnements du site sidérurgique sont également bloqués. Les occupants redoutent une intervention policière.
- les syndicats du chantier naval STX France de Saint-Nazaire demandent à l'Etat de reprendre le contrôle de l'entreprise, actuellement entre les mains d'un groupe coréen. Le chantier, qui emploie plus de 6000 salariés et sous-traitants, ne dispose plus que d'un carnet de commande de quelques mois.
- La papeterie des Vosges Souche Papers est définitivement liquidée. L'entreprise, qui avait été  reprise, quelques années auparavant, par son encadrement, laisse 114 salariés en plein désarroi.
Mardi 18 octobre 
- Selon une enquête du Monde, plus de 200 fermetures de sites industriels ont été constatées en  France depuis le début de l'année 2012, soit 50% de plus que pour la même période de 2011. 
Jeudi 20 septembre
- Partie de bras de fer entre le papetier finlandais UPM, propriétaire de l'usine Stracel de Strasbourg, et les syndicats. UPM s'apprête à céder son activité au groupe germano-belge Blue Paper, qui souhaite licencier l'ensemble des 250 salariés avant de recréer 130 à 140 emplois. "Licenciement boursier", s'indigne la CGT, qui appelle l'ensemble du personnel à débrayer. 
Vendredi 21 septembre
- Les syndicats refusent le plan de restructuration du groupe Sanofi qui pourrait entrainer la supression de 1200 à 2500 postes en France. Des manifestations ont lieu à Toulouse et à Montpellier où les sites de recherche sont les plus menacés. Les salariés s'insurgent contre la logique "purement boursière" des dirigeants du groupe pharmaceutique.
- M. Chérèque confirme que son successeur sera désigné le 28 novembre prochain par le congrès de la CFDT. En revanche l'impasse reste totale à la CGT pour la succession de M. Thibault.
Lundi 24 septembre
- 250 salariés du laboratoire pharmaceutique danois Lundbeck manifestent devant le siège français du groupe à Issy-les Moulineaux pour protéger contre un plan social qui prévoit la suppression de 200 postes.
Mercredi 26 septembre
- Le gouvernement contraint Sanofi à revoir son plan social. Mais les suppressions d'emploi concerneront malgré tout 900 salariés et l'avenir du site de Toulouse "reste à définir".  Les syndicats, qui ont refusés de participer au CCE convoqué le 25 septembre, restent très mobilisé. 
Jeudi 27 septembre
- Les évènements se précipitent autour de l'usine ArcelorMittal de Florange. La direction annonce la tenue prochaine d'un comité central d'entreprises, au cours duquel l'avenir du site devrait être examiné. Les discussions entre le Gouvernement et d'éventuels repreneurs se poursuivent et M. Montebourg devrait se rendre dans la journée sur le site.
- Le blocage de l'usine Ethicon de Auneau (Eure et Loir) a été reconduit par les 365 salariés du site qui sont en grève depuis le 17 septembre. Le groupe américain Johnson & Johnson, propriétaire de l'établissement, a décidé de délocaliser l'activité en Amérique du sud. La justice a repoussé au 7 novembre sa décision sur la validité du plan social.
Vendredi 28 septembre
- Le gouvernement confirme que le seuil des 3 millions de chomeurs a été franchi en août. La France compte plus de 1,7 millions de chômeurs de longue durée. 
Samedi 29 septembre
- Le gouvernement engage le "bras de fer" avec le groupe Mittal sur l'avenir de Florange. Le projet de loi obligeant les entreprises rentables à céder les usines qu'elles veulent fermer serait prochainement discuté au Parlement.
Henri Valois.
 
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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 23:07
L'héritage de Jean-Jacques 
 
Notre ami Bruno Lafourcade n'aime pas les combats douteux et il a raison. Surtout lorsqu'ils touchent à l'école et à l'avenir des enfants. Alors que notre système éducatif prend l'eau de toute part, voilà que la gauche enseignante et la gauche parentale repartent à l'offensive, bras dessus bras dessous, contre les devoirs à la maison ! Comme s'il n'y avait pas de sujet plus urgent à traiter, comme s'il fallait à tout prix se boucher les yeux sur les vraies causes d'échecs de l'enseignement français ! Ces causes d'échecs, la Cour des Comptes vient d'en pointer un certain nombre dans un récent rapport qui souligne qu'en France, l'Education nationale n'a plus de "nationale" que le nom. Le fameux "élitisme républicain", qui conduit à traiter chaque élève selon la même norme, à refuser de reconnaître les différences, les particularismes, les individualités et à rejeter toute idée d'enseignement différencié, ce mode de pensée est en faillite. C'est lui qui est à l'origine du système éducatif inefficace, inégalitaire, conservateur, en un mot absurde qui est aujourd'hui le nôtre. Et tout cela au nom des sacro-saints principes d'égalité et de refus des différences qui sont depuis deux siècles au fondement de notre enseignement. Le refus du travail à la maison procède de ces mêmes principes. Au nom de l'égalité, on refuse de reconnaître que des milliers d'enfants, issus souvent de milieux modestes, ont besoin de l'aide de leurs parents pour rester dans le rythme scolaire. Et au nom d'une conception dévoyée de l'éducation, on refuse d'admettre que l'effort des parents est tout aussi important que celui des maîtres dans une éducation réussie. Rousseau n'est jamais très loin de ces absurdités. Sa conception naturaliste de l'éducation, son Emile embrument toujours les cerveaux de nos éducateurs. Si le tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques, que la République célèbre cette année sans grand faste, pouvait voir le reflux de ses idées funestes, la France serait libérée d'un grand poids. 
Paul Gilbert.
 
 
Plus bas ! Toujours plus bas !
   

Plus bas ! Plus bas ! Toujours plus bas ! Et vive l’égalité ! La putain ! La sacro-sainte égalité ! « Nous dénonçons depuis longtemps la persistance des devoirs à la maison, dont personne n’a jamais prouvé l’utilité et qui ne font qu’accentuer les inégalités entre les enfants selon qu’ils peuvent ou non bénéficier d’aide à la maison. » (Comment les « devoirs à la maison » arrivent-ils à accentuer les inégalités alors qu’ils n’ont pas d’utilité prouvée ? Mystère et tapioca.)

Les auteurs de cette « dénonciation », qui nous saisit par l’ampleur désespérante de sa bêtise, sont des parents d’élèves [1]. – Je me demande d’ailleurs pourquoi ces humanistes s’arrêtent en si bon chemin. Et les livres ? Et la musique ? Et Breughel ? A-t-on jamais prouvé leur utilité ? N’accentuent-ils pas les inégalités ?

Le même communiqué dénonce « cette forme de “sous-traitance pédagogique” aux familles » ; et annonce, plus loin : « à partir du 26 mars une “quinzaine sans devoirs” débutera. » Sous-traitance ! (Pourquoi pas « mal-traitance » !) Une quinzaine ! Les soldes, quoi ! – Les mots ne mentent jamais.

Aura-t-on jamais manifesté, et avec autant d’arrogance, au nom de la régressive béchamel égalitaire, pareille haine pour le savoir et sa transmission, pour l’instruction, pour l’enseignement, pour l’éducation ; et finalement, surtout, pour ses propres enfants ? Car il faut bien les détester, ceux-là, et furieusement encore, pour espérer qu’ils restent sur le barreau le plus bas de l’échelle de l’esprit, de l’intelligence, de la culture !

Sur le site de cette association de soldeurs névropathes, chacun est également invité à dire tout le mal qu’il pense de la sous-traitance en question. Ainsi, ces deux témoignages, que je donne sans en changer une virgule :

« Mon fils a été diagnostiqué tdah, l’école est source d'angoisse et de mauvaise estime de lui. Des devoirs en plus a la maison le soir après 6h d’école plus une prise en charge lourde pour lui en dehors, c’est tout juste impossible. Comme la maîtresse en donne toujours (malgré des discussions à ce sujet et bien c’est moi qui les faits ! Je ne vois pas l’intérêt d’en donner le programme est déjà bien chargé comme ça et se n’est vraiment pas bénéfique ! »

« Entièrement d’accord avec votre action. Quand j’étais enseignant, en CP, je refusais que mes élèves emportent leur livre de lecture le WE. Je proposais aux parents de leur lire simplement des histoires ... Ce n’est pas aux parents de faire l’école à la maison. Parent, je me désole de voir mes enfants crouler sous les devoirs, faisant le dimanche ce que l’enseignant n’a pas pu ou voulu faire en classe. Cela me révolte, mais je me tais, ne voulant pas mettre mes enfants en porte à faux. »

Des parents qui ne veulent pas éduquer leurs enfants, des instituteurs qui ne veulent pas enseigner leurs élèves, des parents et des professeurs qui préfèrent que tous les enfants soient ignorants plutôt que d’offrir à un petit nombre la chance de ne pas l’être : ce monde est devenu si stupéfiant de démence, si perdu pour le sens commun, qu’il laisse interdit et incrédule. Je ne peux rien lui répondre tant je suis loin de lui. L’un de nous deux est fou, et si ce n’est pas moi, ce n’est que provisoire.

Bruno Lafourcade.



[1]. Ils appartiennent à la Fédération des Conseils de Parents d’Élèves.


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9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 23:42
Un coin du voile ...
 
Mme Lauvergeon n'a pas la réputation de parler à la légère ni de s'aventurer dans des combats perdus d'avance. Dans l'entretien qu'elle a donné hier au Monde [1], elle monte à nouveau au créneau, arguments à l'appui, contre ceux qui essaient aujourd'hui de salir sa réputation et qui l'ont évincé en juin dernier de la présidence d'Areva. Les gazettes gouvernementales avaient parlé de "différents stratégiques" avec le pouvoir et "d'incompatibilité d'humeur" avec Henri Proglio, le président d'EDF. Les choses sont en réalité infiniment plus simples, elles sont aussi beaucoup plus graves, l'argent et l'affairisme y ont une grande part et l'on retrouve à nouveau derrière ce dossier toute la fine fleur de la Sarkozie.
Mme Lauvergeon confirme les soupçons que nous avions exprimés ici même [2]. M. Proglio a pris ses fonctions à la tête d'EDF avec une feuille de route parfaitement définie : mettre la main sur la filière nucléaire, démanteler Areva, en récupérer les meilleurs morceaux et notamment son activité réacteurs et en faire une source de revenus juteux pour EDF à l'export. On n'a pas pardonné à l'ex-patronne d'Areva de s'être opposé à cette "vision commerciale du nucléaire" et d'en avoir dénoncé les risques pendant près de deux ans. On ne lui a pas pardonné non plus d'avoir refuser de vendre à certains pays des installations "à bas coût et à basse sûreté", parce que l'on ne plaisante pas avec la sûreté nucléaire. Cette opposition lui a même valu sa place. La catastrophe de Fukushima s'est pourtant chargée depuis de lui donner raison !
Mais Mme Lauvergeon a la rancune tenace. Elle ne se contente pas d'expliquer les mobiles de son renvoi, elle donne aussi les noms de la petite clique qui l'a poussée vers la sortie. A la question "Qui vous en voulait tant ?", elle répond :
 
J'ai catalysé la foudre divine ! Tous ceux qui s'opposaient à ces opérations commerciales devaient disparaître. Je dois dire que François Fillon n'a jamais soutenu cette politique. Elle était menée par Claude Guéant, alors secrétaire général de l'Elysée, relayée par François Roussely ex-patron d'EDF, banquier conseil des Qataris et d'EDF, et chargé par le chef de l'Etat d'une mission pour restructurer la filière nucléaire, et par Henri Proglio. J'ai dérangé des intérêts de toute nature, des réseaux et des intermédiaires dont je ne soupçonnais même pas l'existence il y a quelques années.
 
La foudre divine ? Roussely ? Les Qataris ? Guéant ? Des intérêts de toute nature ? Des réseaux et des intermédiaires insoupçonnables ? C'est ou trop dire ou pas assez. Mme Lauvergeon ira-t-elle plus loin dans les prochaines semaines ? Se contentera-t-elle de menacer ? Il y a là en tous cas un faisceau de présomptions qui peuvent intéresser la justice et la presse, à supposer que l'une et l'autre soient libres d'agir. Mme Lauvergeon déclare "apprécier" François Hollande. Attend-t-elle une éventuelle alternance pour en dire plus ?
Une chose est certaine : l'affaire Proglio continue et elle risque de peser lourd dans le bilan du règne actuel.
Henri Valois.
 

[1]. Anne Lauvergeon, "J'ai dérangé des intérêts et des réseaux." Le Monde du 10 février 2012. 
[2]. Voir nos précédents articles sur l'Affaire Proglio, La Revue Critique des 24 octobre 2009, 14 novembre 2009, 27 novembre 2009, 10 décembre 2009, 28 janvier 2010, 29 juillet 2010.
 
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N°1 - 2009/01
 
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