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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 08:47

La France qui se bat

 

Lundi 3 mai 
- La direction d'Airbus espère trouver un accord avec l'intersyndicale qui avait pris l'initiative d'une grève tournante, la semaine dernière, sur les sites de Toulouse, Nantes et Saint-Nazaire. Le conflit porte sur la hausse des salaires en 2010. Les syndicats réclament 3,5% d'évolution des salaires, ainsi qu'un plan d'embauche.
Mercredi 5 mai 
- L'équipementier automobile Delphi (groupe Steering) fermera son usine de Strasbourg (324 salariés) et son centre administratif de Tremblay-en- France (14 salariés) le 30 novembre prochain. Les neufs repreneurs pressentis se sont désistés.
 
- La société d'ascenseurs Otis est touché par une grève depuis le 30 avril. L'intersyndicale demande des augmentations de salaire. Lundi 3 mai, les salariés les salariés ont investi le siège du groupe à La Défense, où se déroulent des négociations tendues avec la direction du groupe.
- Le groupe d'ingénierie et de robotique ABB la suppression de 150 postes dans sa division, robotique  situéé à Saint Ouen l'Aumône (Val d'oise)
Jeudi 6 mai
- Le fabriquant de wagons, IGF Industries (ex Arbel Fauvet Rail) est mis en liquidation judiciaire. Des contacts sont engagés avec plusieurs groupes internationaux. L'entreprise emploie 230 salariés.
-  la société d'automobile Heuliez demande sa mise en redressement judiciaire. Les discussions se poursuivent avec des repreneurs, parmi lesquels l'homme d'affaires turc Alphan Manas, président du fonds Brightwell.   
Vendredi 7 mai
- La société Intergestion (articles de quincaillerie), basée à Ludres (Lorraine) est placée en redressement  judiciaire. Intergestion emploie actuellement 500 salariés dans ses sites de Lorraine, Pays de Loire et Picardie.
Samedi 8 mai
- Deux dirigeants de l'équipementier américain Molex ont été condamnés à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir consulté les partenaires sociaux préalablement à la fermeture en octobre 2008 de l'usine de Villemur-sur-Tarn (Haute Garonne).

Mercredi 12 mai
- La Société nouvelle de panification va fermer deux usines près de Gaillac (Tarn) et Niort (Deux-Sèvres) qui emploient actuellement 80 salariés.
Samedi 15 mai
- La dirigeante de la société Vigimark Surveillance, retenue par ses salariés dans les locaux de l'entreprise à Meulan (Yvelines) depuis le 12 mai, a été libérée. Alors que l'entreprise est sur le point d'être mise en liquidation, le personnel réclame des indemnités de départ décentes.  Des négociations viennent de s'ouvrir sous l'égide des pouvoirs publics. 
- Le chantier naval STX France de Saint-Nazaire annonce que l'armateur italien MSC vient de lui commander la réalisation d'un paquebot de croisière représentant cinq à six mois de travail. Les chantiers nazairiens n'avaient pas reçu de commande depuis 2007;
Lundi 17 mai
- La société Chalon Photochimie, filiale du groupe canadien Champion, implantée en Saône-et-Loire, est menacée de liquidation judiciaire. L'entreprise, qui fut la première à s'installer sur l'ancien site Kodak en 2006, emploie 85 salariés.
 Mardi 18 mai
 - La conserverie Gillet, propriété du groupe familiale Charles Christ, fermera ses portes fin juin, à Contres, près de Blois. La trentaine de salariés encore présents sur le site se verront selon la direction, proposé un reclassement. Les lignes de production seront regroupées sur le site de Conneré
Jeudi 20 mai
- Après beaucoup d'atermoiements, la société automobile Heuliez se déclare en cessation de paiement. Selon la direction, "cette solution va permettre d'examiner de manière tout à fait transparente un certain nombre d'offres". Parmi les nouveaux candidats à la reprise figure une société anglo-malaise Delamore&Owl. En revanche, l'homme d'affaires turc Alphan Manas s'est désisté.
Vendredi 21 mai
- La direction de Nutréa Nutrition Animale (aliments pour bétail)annonce qu'elle présentera dans les prochains jours aux partenaires sociaux un plan de sauvegarde de l'emploi. 72 suppressions de postes seraient envisagées sur les 490 salariés.
- Le groupe français d'arts de la table Arc International a annoncé  qu'il aura "un sureffectif de 962 salariés d'ici à la fin de l'année 2011 " sur son site  d'Arques (Pas de Calais). Selon le syndicat autonome (majoritaire), il s'agit bien de suppression de postes sans licenciements contraints. Le groupe entend améliorer les conditions de son plan de départ volontaire, favoriser la mobilité externe et renforcer ses efforts de revitalisa du bassin d'emploi.
Mercredi 26 mai
- Le groupe alsacien Lohr Industrie (construction de systèmes de transports, 1500 salariés)  annonce la mise en place d'un plan de sauvegarde de l'emploi portant sur la suppression possible de 150 postes. Le contexte difficile du secteur des transports explique cette décision. Le groupe a déjà connu près d'un millier de suppressions d'emploi dans les deux ans.
Samedi 29 mai
- La compagnie aérienne Corsairfly (ex Corsair, filiale de Nouvelles Frontières) a rendu public un plan de 380 départs volontaires parmi ses 1500 salariés. Corsaifly indique avoir subi une érosion de 13% de son chiffre d'affaires en un an.  

Henri Valois.


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4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 17:47

La France qui se bat

 

Jeudi 1er avril 
- Technicolor (ex Thomson) a annoncé un plan social touchant sa filiale Grass Valley et concernant 625 salariés. En France, 327 postes sont supprimés, dont 182 postes à Rennes. Cette filiale avait été mise en vente sans succès par Technicolor.
- Après la suppression de quelque 800 postes de visiteurs médicaux en 2008, puis la fermeture de quatre centres de recherche en France, Sanofi-Aventis arrêtera son site de production de Romainville d'ici fin 2013 et supprime 207 postes de travail.  Le plan prévoit également l'abandon des activités chimiques du site de Neuville-sur Saône (Rhône), où travaillent près de 800 personnes.
Vendredi 2 avril
 
- Deux sociétés du groupe Bernard Krief Consulting, l'entreprise textile SAIC-Velcorex Concord et les meubles Authentika, ont été placées en liquidation judiciaire, entraînant la suppression de 210 emplois.
Samedi 3 avril

-  L'usine de l'équipementier automobile Sodimatex de Crépy-en-Valois (Oise), est occupée par une quarantaine de salariés qui menacent de mettre le feu à une citerne de gaz pour réclamer un plan social. La fermeture du site entraînerait 92 licenciements.
Mardi 6 avril
- Les salariés d'Arbel Fauvet Rail, l'un des derniers fabriquants français de wagons de marchandises, basé à Douai, sont en grève depuis près d'une semaine. L'entreprise, en difficultés, est à la recherche de repreneur. L'effectif a été réduit à 230 postes en 2009.  

Jeudi 8 avril
- Les employés de France Champignon, qui occupaient depuis le 2 avril le site de Beaufort-en Vallée (Maine-et-Loire) depuis l'annonce de sa fermeture, bloquent l'usine voisine de Longué. Les 150 salariés de Beaufort demandent une prime de départ de 50.000 euros.
Lundi 12 avril
- L'entreprise Lejaby, filiale du groupe autrichien Palmers Textill, présente un plan de fermeture de trois de ses quatre ateliers de production : Bourg-en-Bresse et Bellegarde dans l'Ain, Le Teil en Ardèche. L'arrêt de ces ateliers entrainera la suppression de près de 200 emplois.

Mardi 13 avril
- Reprise en 2009 par un groupe chinois, l'entreprise Plysorol, fabricant de contreplaqué okoumé, vient d'être placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lisieux (Calvados). Le groupe emploie 450 personnes sur trois sites (Lisieux, Epernay, Fontenay-le-Comte).
Mercredi 14 avril
- Les salariés du groupe de maintenance industrielle Isotherma, filiale du groupe Bernard Krief Consulting, ont décidé de suspendre le travail dans l'attente du paiement de leur salaire du mois de mars. Les sites de Montivilliers et Gonfreville-l'Orcher (Seine Maritime) sont  particulièrement touchés.
- Les syndicalistes de l'usine Thales Alenia Space de Cannes, qui occupaient les locaux depuis le 24 mars pour obtenir une hausse des salaires ont trouvé un accord avec leur employeur. Les négociations salariales se poursuivent.
- le groupe PSA annonce la fermeture de son site de pièces détachées situé à Melun-Sénart. 400 emplois sont supprimés, sans licenciement sec selon la direction.
Jeudi 15 avril
- Fin du conflit social chez Sodimatex à Crépy-en-Valois (Oise). Chacun des 98 employés concernés par la restructuration touchera une prime moyenne de 51000 euros. 
- Le groupe américain Steelcase (mobilier de bureau) annonce la fermeture d'une de ses trois usines françaises, celle de Marlenheim (Bas-Rhin), qui emploie 200 personnes. Le plan de restructuration présenté au comité central d'entreprises prévoit le reclassement de 130 à 150  salariés. 
 Vendredi 16 avril
 - Une trentaine de salariés de l'usine Essex de Mâcon, qui fabrique du fil de cuivre émaillé, retiennent le directeur du site et le directeur des ressources humaines dans leurs bureaux.  La direction a annoncé le 29 mars dernier la fermeture de l'usine et les salariés demandent une prime de départ de 120 000 euros par salarié.
Samedi 24 avril
- L'intersyndicale d'Airbus a appelé les salariés à la grève afin de soutenir les revendications  qu'elle présente en matière de politique salariale, de conditions de travail et de reprise des embauches. Les syndicats soulignent qu'Airbus s'apprête à procéder à 800 recrutements  en Allemagne et s'alarment d'un possible transfert d'activités de Toulouse vers Hambourg.
Jeudi 29 avril
- Les deux cadres et l'avocat du groupe Trèves (équipement automobile), séquestrés depuis le 26 avril par les salariés de l'usine PTPM d'Aÿ (Champagne-Ardennes), ont été libérés. Opposés à la fermeture du site annoncée en 2009, les salariés se battent pour des conditions décentes de départ et pour la réindustrialisation du bassin d'emploi. La direction s'est finalement engagée à ouvrir des négociations et à verser une prime de départ significative. 

Henri Valois.

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11 avril 2010 7 11 /04 /avril /2010 17:47

Une semaine formidable

 

Il y a des semaines où il faut avoir le coeur bien accroché pour vivre en Sarkozie. On s'attendait à ce que le pouvoir tire un minimum de leçons de ses derniers déboires électoraux. Il n'en sera rien. L'actualité de ces derniers jours montrent au contraire qu'il n'y a aucune inflexion sociale à attendre et que le bal des privilèges et des sinécures est reparti à vive allure. Nous sommes sans doute rentrés sans le savoir dans la dernière phase du sarkozysme, celle de la République bananière.

Pour la France au travail, aucun changement. Chaque jour amène son lot de fermetures d'entreprises, de licenciements et de délocalisations. Et ce sont, bien sûr, les groupes multinationaux qui frappent les plus forts, et sans état d'âme. L'actualité sociale de cette semaine, c'est, par exemple, le trust américain Kohler, propriétaire de l'antique marque Jacob Delafon, qui décide, sans aucune information préalable des salariés, de fermer son site de Brive, d'y supprimer sur le champ 140 emplois et de délocaliser dès le mois de juillet prochain l'ensemble de l'activité vers le Maroc, l'Espagne ou l'Inde. C'est tout juste si les dirigeants de Kohler se souviennent qu'il existe une législation sociale en France, un comité d'entreprise à réunir et des employés à indemniser. Il a fallu que les élus locaux les rappelle à un minimum de convenance. Les salariés se battent désormais le dos au mur et la rage au ventre pour obtenir des conditions de départ décentes mais rien n'est moins sûr.

Autre exemple, celui du groupe d'électronique américain Freescale qui persiste dans son intention de supprimer 821 emplois sur son site de Toulouse, alors même que le tribunal de grande instance de Toulouse vient de suspendre l'exécution de ce plan social. Là encore, la tension est extrêmement vive entre une direction autiste et des salariés poussés à bout. Mais le pire, c'est sans doute le conflit Sodimatex de Crépy en Valois où les travailleurs ont du menacer de faire sauter leur usine pour obtenir l'ouverture d'une négociation sur leurs d'indemnités de départ. Il a fallu le courage du maire et des élus locaux pour éviter la catastrophe et obtenir du groupe Trèves, propriétaire de Sodimatex, qu'il accepte d'ouvrir des discussions. Celles-ci n'ont d'ailleurs toujours pas abouties. Rappelons, pour situer le débat, que Trèves, qui vient de recevoir 55 millions d'euros d'aides publiques, a été condamné à plusieurs reprises à régulariser son plan social et que la prime demandée par les 92 salariés de Somatex est de 20.000 euros !

Pour la France qui gagne, celle pour laquelle le régime a les yeux de Chimène, la semaine a, au contraire, fort bien commencé. Et d'abord pour ceux qui bénéficient du bouclier fiscal : un peu moins de 19.000 contribuables qui économiseront près de 600 millions d'euros d'impôts. Soit très précisément 30.000 euros par bénéficiaire, c'est à dire un peu plus que la prime demandée par les salariés de Somatex, qu'ils ne percevront sans doute pas. Pour ces 19.000 heureux gagnants du sarkozysme, pas de problème ! Le chef de l'Etat a confirmé lundi dernier que l'on ne toucherait pas à leurs avantages. Merci pour eux.

L'autre France qui gagne cette semaine, c'est celle du monde des jeux. L'Assemblée nationale a définitivement adopté mardi après midi le projet de loi relatif à l'ouverture à la concurrence des jeux d'argent sur internet. Désormais les paris sportifs et hippiques ainsi que les jeux de poker "online" ne seront plus couverts par le monopole du PMU et de la Française des Jeux. On imagine les intérêts colossaux qui se cachent derrière cette libéralisation, que le pouvoir a essayé de faire passer pour une injonction de Bruxelles. Rien de plus faux, a précisé le président du groupe socialiste à l'assemblée nationale, M. Jean-Marc Ayrault, sauf à vouloir complaire aux amis du Fouquets qui y trouveront de gros avantages. Comme le précise en effet le groupe socialiste sur son site en ligne " La liste des opérateurs qui ont déjà fait part de leur volonté de prendre des parts sur le marché français des jeux en ligne parle d'elle-même : Arnaud Lagardère, Martin Bouygues, Patrick Lelay, Vincent Bolloré, François Pinault, Dominique Desseigne, Patrick Partouche, Marc Simoncini, Stéphane Courbit, Alexandre Balkany, sont des amis, des proches, ou des soutiens déclarés du Président Sarkozy. Quant à imaginer que ce projet de loi ne serait qu'un « juste » retour des choses, il n'y a qu'un pas!"  Vu la qualité des noms cités, on ne le franchira évidemment pas !

Parmi les autres "bonnes" nouvelles de la semaine, on peut citer augmentation du prix du gaz. Près de 10% pour l'année 2010, alors même que la conjoncture économique se traduit partout par une baisse du coût de l'énergie. Une augmentation qui va se traduire par plus d'un milliard d'euros de profits supplémentaires pour les actionnaires de GDF-Suez, où l'on trouve la encore quelques bons amis du pouvoir. Quant aux millions de salariés, qui subiront cette mesure de plein fouet sans voir leurs revenus augmenter pour autant, ils n'auront que leurs yeux pour pleurer. A moins d'aller jouer leurs salaires sur les futurs jeux en ligne de MM. Bolloré, Courbit, Partouche, Balkany et partners... On ne sait jamais !

Et si cette litanie ne vous a pas complètement écoeuré, vous prendrez connaissance avec délectation de la décision du tribunal correctionnel de Paris qui relaxe définitivement Bernard Tapie de l'ensemble de ses procès. "Désormais, toutes les portes me sont à nouveau ouvertes", se serait félicité M. Tapie. On raconte même que François Fillon se ferait du souci pour son poste [1]. Décidément, quelle semaine formidable !  

Henri Valois.



[1]. Dans une précédente chronique ("La République de Bernard Tapie", RCIL du 9 juillet 2009), Hubert de Marans pronostiquait que Bernard Tapie, nouveau Vautrin, finirait dans le fauteuil du Ministre de l'intérieur. Matignon ? Place Beauvau ? Les paris sont ouverts.


  

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6 avril 2010 2 06 /04 /avril /2010 17:47

La France qui se bat

 

Lundi 8 mars 
- Les Salines Cerebos de Bayonne pourraient fermer en septembre 2010, selon les syndicats. La société, filiale du groupe allemand K+S, convoque pour le 9 mars un comité central d'entreprise extraordinaire. L'établissement compte 65 salariés.
Mardi 9 mars 
- Total officialise la fermeture de la raffinerie de Dunkerque. L'établissement, qui emploie 370 salariés directs et plus de 400 emplois de sous-traitance dans le Nord-Pas de Calais, sera définitivement fermé d'ici à 2013. Le plan de reconversion du site - moins de 300 emplois  annoncés - est extrêmement limité.
- Les discussions ont repris aujourd'hui chez Philips après la suspension de la fermeture de l'usine de Dreux par la justice. La direction doit justifier la fermeture de ce site de production de téléviseurs LCD qui emploie 212 salariés.

Mercredi 10 mars
 
- Le travail a repris chez Siemens VAI MT de Saint Chamond et de Montbrison (Loire) à la fin des négociations qui ont permis de sauver 380 postes sur 600 et d'obtenir pour les salariés licenciés une indemnité supra légale de 25 à 45.000 euros.
Jeudi 11 mars

-  Le fabricant de stores Luxaflex de Tourcoing, filiale du néerlandais Hunter, a annoncé la fermeture de son unité de production et la suppression de 65 emplois sur 112.
Vendredi 12 mars
- A la suite de l'annonce de la fermeture de la raffinerie Total de Dunkerque, la CGT, majoritaire dans la branche pétrole, a lancé un mot d'ordre de grève dans les raffineries françaises pour le15 avril prochain.
- Les salariés du fabricant de compresseurs et d'outils pneumatiques Sullair Europe retiennent, depuis le 10 mars, le nouveau dirigeant de leur usine de Montbrison (Loire). Ils réclament au groupe américain actionnaire (United Technologies) des négociations sur l'accompagnement social de la fermeture du site.  
Samedi 13 mars
- Fin de conflit chez ST-Ericsson de Caen. Direction et syndicats ont signé un plan de sauvegarde de l"emploi. Le site, qui emploie 114 salariés, doit fermer en juin.
Jeudi 18 mars
- Heuliez serait sur le point d'être repris par un groupe turc. C'est le ministre de l'industrie, Christian Estrosi, qui a fait cette annonce mardi dernier, avant de recevoir les représentants du personnel.
 
Lundi 22 mars 
- A Calais, le tribunal de commerce a adopté le plan de continuation pour le dentellier Noyon. La solution permettra de préserver 215 salariés sur 450.
Mercredi 24 mars
- A Vénissieux, la direction de l'usine Bosch a engagé les discussions sur un plan social qui prévoit la suppression de 153 postes dans le cadre de départs volontaires. Cette réduction des effectifs intervient près de 6 ans après un accord sur le passage de 35 à 36 heures de travail hebdomadaire, sans compensation de salaires.
Jeudi 25 mars
- Les 135 salariés de l'entreprise textile SAIC-Velcorex Concord, à Saint Amarin (Haut-Rhin), ont débuté une grève illimitée, sans nouvelle depuis un mois de leur actionnaire, le groupe Bernard Krief. Le tribunal de grande instance de Mulhouse doit statuer fin mars sur le sort de SAIC Velcorex, mis en redressement judiciaire en janvier 2010.
Vendredi 26 mars
 - Près de 500 salariés du groupe Teleperformance (centres d'appels) sont candidats au départ volontaire. Après l'annonce de la fermeture de deux centres en Île de France, les syndicats avaient multiplié les actions pour obtenir un plan de départs volontaires pour 475 personnes, permettant d'éviter les licenciements secs.
- Le fabricant de grues américain Manitowoc Cranes, qui a supprimé l'an dernier 530 emplois en France, s'apprête à fermer son site de La Clayette (Saône-et-Loire) et de transférer l'activité et 116 salariés sur son autre site de Saint-Nizier-sous-Charlieu (Loire).
Samedi 27 mars
- Le juge des référés du tribunal de grande instance de Toulouse a suspendu, à la demande de l'intersyndicale CGT-CFDT-CFTC, le plan social de l'usine de composants électroniques Freescale. Il s'agit d'une grande victoire pour les syndicats qui s'opposent à la fermeture du site et à la suppression de 820 emplois.
Mardi 30 mars
 -Le groupe Kohler France (sous contrôle américain) a confirmé la fermeture de l'usine Jacob Delafon de Brive en juillet 2010 et la suppression de 159 postes. L'essentiel de la production devrait être transféré au Maroc, en Espagne et en Inde. Les salariés, mis devant le fait accompli, ont décidé l'occupation du site.

Henri Valois.

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16 mars 2010 2 16 /03 /mars /2010 11:00
Rapaces

Nos amis du Lyon Royal, qui n'ont décidement pas les yeux dans leurs poches, signalent un entrefilet paru le 11 mars dans le journal Le Monde qui remplira d'aise tous ceux, retraités, ouvriers, employés, paysans qui peinent à boucler leurs fins de mois. La catégorie des milliardaires se serait accru en 2 ans, malgré la crise et la mise sous surveillance des bonus, de près de 30%. Et dans ce palmarès, l'Europe et la France ne sont naturellement pas en reste. Comme le dit le Lyon Royal à l'adresse des chômeurs, des jeunes diplomés dans la galère et des patrons de TPE au bord de la faillite: continuez, vous voyez bien que vos sacrifices ne sont pas inutiles !

  Henri Valois.

 

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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 18:47

La France en lutte

 

Vendredi 12 février
- Le plan de reprise d'Heuliez par le groupe Bernard Krief est de moins en moins crédible, le candidat à la reprise n'ayant toujours pas débloqué les 15 M€ nécessaires à la poursuite de l'activité. Des discussions sur une solution alternative de reprise ont démarré entre l'Etat et la région Poitou-Charentes.
- Nouvel échec des négociations salariales chez Ikea France. Des débrayages sont prévus dans ving-trois des vingt-six magasins français du groupe et l'on estime, de source patronal, que le mouvement pourrait se durcir dans les prochains jours.
 

Lundi 15 février
 
- Le gouvernement confirme qu'il recherche une nouvelle solution de reprise pour Heuliez, prenant officieusement acte de l'échec de la solution Bernard Krief. Les 600 salariés du groupe d'équipement automobile manifestent leur inquiétude et leur refus d'une reprise au rabais.

mardi 16 février

-  Philips annonce la fermeture définitive de son usine de Dreux (212 postes supprimés) et interdit à ses employés d'accéder au site. Réactions de colère dans la population et chez les élus. - La fermeture de la raffinerie dunkerquoise de Total devrait être officialisée le 29 mars prochain. Les syndicats CGT et SUD ont lancé un mot d'ordre de grève dans toutes les raffineries du groupe pour le 17 février.

Vendredi 19  février
- Le tribunal de grande instance de Chartres a ordonné la reprise du travail à l'usine Philips de Dreux et "la suspension du projet de licenciements collectifs" dans l'attente d'une meilleure consultation des représentants du personnel. Grande victoire pour les organisations syndicales qui veulent se battre sur le maintien de l'emploi et de la production. 
 

Mardi 23 février
- Le chantier naval STX de Saint-Nazaire (sous contrôle sud-coréen) doit recourir au chômage partiel et se séparer de ses intérimaires, faute d'activité. Le gouvernement évoque la perspective d'une commande de porte-conteneur passée prochainement par MSC (armateur de fret)
- Dans un article sur la situation économique et sociale, le journal Le Monde affirme que le ministre du travail Xavier Darcos veut "refuser les plans sociaux visant les salariés âgés dans les entreprises qui vont bien". Annonce immédiatement démentie par le Gouvernement.

Mardi 2 mars
- Selon le ministère du travail, l'année 2009 aura enregistré un nombre record de plans sociaux: 2242 contre 1061 en 2008.
- La Poste est officiellement devenue une société anonyme. Malgré le mouvement de contestation lancé à  l'été 2009, la dérégulation décidée par Bruxelles est en marche; elle pourrait se traduire par une réduction des implantations postales en particulier dans le monde rural (17000 points de vente actuellement sur le territoire).

Mercredi 3 mars
- A Saint-Chamond (Loire), des salariés de l'usine Siemens ont retenu deux cadres du groupe pour les contraindre à négocier le plan de sauvegarde de l'emploi lié à la fermeture du site (370 emplois concernés).
- Chez ST Ericsson à Caen, les organisations syndicales ont décidé d'occuper les locaux afin d'obtenir des conditions de départs "convenables" pour les salariés licenciés de ce site (114 emplois concernés).
 


Henri Valois.

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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 18:47

La France en lutte

 

Mardi 26 janvier
- Des rumeurs courent sur la fermeture de la grande raffinerie Total de Dunkerque. La mesure, qui entraînerait la suppression de 360 emplois chez Total ("sans licenciement", selon Total) et 260 postes chez les sous-traitants, pourrait être annoncée au comité central d'entreprise le 1er février prochain. Elle suscite un rejet unanime des élus du Nord et des organisations syndicales.
- Le groupe Hitachi Computer va rapatrier au Japon une partie de la production de son usine d'Orléans (cartes électroniques pour grandes unités informatiques) et pourrait supprimer 63 postes de travail sur 215. Les salariés font valoir que la production de ces unités à Orléans est rentable et qu'ils ont déjà accepté des restructurations importantes de ce site en 2006.
- Le Tribunal de grande instance de Nimes annule les effets du plan de restructuration des Salins du Midi, qui prévoyait la suppression d'environ 150 emplois sur les 750 salariés de la Compagnie des Salins. Cette décision fait suite à une action conduite par les syndicats du site d'Aigues-mortes qui contestent le motif économique de ce plan.

Vendredi 29 janvier
- La cour d'appel de Versailles confirme la suspension du plan de restructuration déposé en 2009 par le groupe américain Goodyear, qui entraînait la suppression de 820 emplois dans son site d'Amiens. Goodyear devra reprendre l'ensemble des procédures et ouvrir de vraies discussions avec ses salariés.

lundi 1er février
Totalreporte finalement après les régionales la fermeture de la grande raffinerie des Flandres, à Dunkerque. Le groupe pétrolier renvoie sa décision à fin juin et annonce par avance qu'il offrira un emploi au sein de l'entreprise à chacun de ses salariés de Dunkerque. Les syndicats et les élus du Nord restent mobilisés et prévoient des "actions coups de poing" alors que Total s'apprête à annoncer plus de 8 milliards de bénéfices pour 2009.
- Le chantier naval de Saint Nazaire STX Franceengage un plan de chômage partiel  de mars à mai 2010 qui touchera plus d'un millier de salariés sur 2300. Le chantier (ex Alstom) ne dispose plus d'aucune commande ferme et un programme de 351 départs volontaires est déjà en cours.

Lundi 8 février
- Le fabricant de chaussures  Marbot-Bata vient de s'engager à améliorer le plan social qui touche son usine de Neuvic (Dordogne), fermée depuis fin 2009. Le tribunal de grande instance de Périgueux avait annulé, le 19 décembre dernier, ce plan qui concerne 73 salariés. L'annonce de Bata, qui intervient en pleine campagne des régionales en Aquitaine, où le ministre du travail Xavier Darcos est candidat, ne s'appuie pour le moment sur aucune mesure chiffrée.
- L'entreprise textile CMT Finition, qui emploie 120 salariés à Villeneuve-d'Olmes (Ariège), est placé en redressement judiciaire. Selon la CGT, la direction du groupe Carreman, maison mère de CMT,  cherche à supprimer une cinquantaine de postes sans avoir à payer de plan social.

Jeudi 11 février
- Le mouvement social prend de l'ampleur au sein d'Ikea France, à la suite de l'échec des négociations salariales. Des débrayages sont annoncés dans plusieurs centres, notamment en Ile de France et le siège social du groupe est occupé par des syndicalistes. 

Henri Valois.

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5 février 2010 5 05 /02 /février /2010 23:40
Victoires ouvrières en Picardie

On apprenait vendredi 5 février dans l'après midi que les six salariés de l'usine Continental de Clairoix (Oise), poursuivis pour le saccage de la sous-préfecture de Compiègne en avril 2009, n'étaient finalement condamnés qu'à de simples amendes. La cour d'appel d'Amiens n'a donc pas suivi les réquisitions de l'avocat général qui demandait la confirmation des peines de prison prononcées en première instance.

Cette décision constitue un véritable camouflet pour le Gouvernement, et tout particulièrement pour le ministère de l'intérieur et le corps préfectoral qui entendaient faire payer au prix fort la rébellion des "Conti" et la destruction de l'antenne locale de la République. En revanche, l'annonce du jugement a été accueillie avec soulagement par tous ceux - élus, syndicats et population de l'Oise -  qui soutiennent depuis plus d'un an l'action des salariés de Continental. Rappelons que ce conflit emblématique s'est conclu en juillet dernier par un accord entre la direction allemande du groupe et les syndicats. Chacun des salariés licenciés bénéficiera au final d'une indemnité de 50.000 euros et d'un engagement de reclassement. 

 Ce jugement intervient quelques jours après une autre bonne nouvelle pour les salariés de Picardie. La cour d'appel de Versailles confirmait, en effet, le 27 janvier dernier la suspension du projet de restructuration de l'usine Goodyear d'Amiens nord, qui devait se traduire par la suppression de plus de 800 emplois sur un total de 1400. La CGT et le comité d'entreprise de Goodyear Dunlop obtiennent donc gain de cause après des mois et des mois de dialogue de sourd avec leur employeur américain. Celui-ci devra reprendre l'ensemble des procédures et sans doute se résoudre à ouvrir des négociations sérieuses avec ses employés. En Picardie comme ailleurs, la détermination et la mobilisation des organisations ouvrières commencent à payer.

Henri Valois.
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19 janvier 2010 2 19 /01 /janvier /2010 18:47

La France en lutte

 

Lundi 4 janvier
- Un accord est intervenu entre le groupe  Alten et ses 335 salariés d'Idestyle Technologies (ingénierie automobile) qui avaient engagé une action en justice contre leur maison-mère, soupçonnée d'organiser la mise en liquidation de sa filiale. Alten versera finalement des indemnités significatives à ses salariés licenciés et mettra en place une cellule de reclassement.

Mardi 5 janvier
- Les 190 salariés du constructeur de caravanes Hymer France de Cernay (Alsace), soupçonnent leur société-mère, le groupe allemand Hymer, d'organiser la liquidation de sa filiale française, actuellement en redressement judiciaire. Devant le silence total de leur employeur, ils ont brûlé des sièges, meubles et composants et menacent de s'attaquer au stock de véhicules, si "rien ne bouge".
- En grève depuis le 19 décembre, les employés du groupe de prêt-à-porter féminin Pimkie, (Nord-Pas de Calais) se battent pour que chacune des 190 personnes touchées par un plan social en cours obtiennent des indemnités décentes. Les négociations avec la direction se déroulent dans un climat très lourd.

Vendredi 8 janvier
- Le groupe américain United Technologies vient d'annoncer la fermeture de son usine de matériel pneumatique située à Montbrison(Loire), qui emploie 112 personnes. Une reprise du site par l'encadrement pourrait être envisagée, sous réserve de réunir les financements nécessaires et de parvenir à un accord de sous-traitance avec UT.
- L'intersyndicale de Sanofi-Aventis a organisé des débrayages sur les 40 sites français du groupe pour obtenir des négociations salariales et protester contre la restructuration de l'activité recherche, qui prévoit le départ volontaire de 1300 personnes. Sanofi-Aventis a réalisé des bénéfices record en 2009 et accordé de grosses primes à ses équipes de direction.  Le climat social au sein du groupe est mauvais et une manifestation aura lieu à Paris le 10 janvier.
- Les salariés de Philips EGP de Dreux (Centre) ont pris le contrôle de leur usine afin de protester contre sa fermeture, prévue fin janvier. 147 ouvriers, cadres et ingénieurs envisagent de reprendre en autogestion la production d'écrans plats LCD et leur commercialisation.

Vendredi 15 janvier
- Le groupe chimique Arkema a confirmé le plan social qui touche son site de Saint-Auban (Provence). Après d'âpres négociations avec les organisations syndicales, ce plan se limitera finalement à la suppression de 58 emplois, une grande partie des départs s'échelonnant sur 3 ans dans le cadre des mesures amiante. L'avenir du site de Saint-Auban, qui emploie 355 personnes, reste toutefois très incertain.

Samedi 16 janvier
- La direction de Philips EGP fait donner huissiers et gros bras pour reprendre le contrôle de son site de Dreux. Tout en refusant l'affrontement, les syndicats organisent une action en justice contre le plan social en cours. Les partisans du "contrôle ouvrier" ne désarment pas et annoncent attendre le moment propice pour relancer la production autogérée.

Lundi 18 janvier
- Le conserveur Saupiquet, filiale du groupe italien Bolton, va fermer en avril son site de Saint-Avé (près de Vannes) et concentrer l'ensemble de son activité française sur son usine de Brest. L'opération se solde par la suppression de 85 postes, 49 salariés se voyant proposer un reclassement.

Mercredi 20 janvier
- Le constructeur automobile PSA annonce le départ de 5700 salariés d'ici fin mars, dans le cadre d'un plan de départ volontaires. Il annonce son intention de négocier un nouveau plan pour 2010-2012, portant sur la suppression de 6000 postes en France.

jeudi 21 janvier
- Journée de grève et de manifestations dans la fonction publique. Les enseignants, en force dans les cortèges, protestent contre les réductions d'effectifs. La manifestation parisienne ne rassemble que 15 à 20000 personnes.

Henri Valois.

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14 janvier 2010 4 14 /01 /janvier /2010 23:40
Retour de l'autogestion

Séquestrations, violence, occupations dures,... l'année 2009 restera marquée par un climat social particulièrement tendu, comme on en aura peu connu depuis la fin des années 80. Le printemps et l'été 2009 ont été spécialement chauds, avec la radicalisation du conflit chez Continental, les séquestrations de patrons ou de cadres chez Sony dans les Landes, chez Caterpillar à Grenoble, chez 3M à Pithiviers et l'occupation musclée de l'usine Molex de Toulouse. Illustration de la désespérance qui étreint de nombreux salariés, les employés de Nortel, de New Fabris puis de JLG menacent de faire sauter leur usine. Ceux de Serta annoncent leur intention de déverser des fûts toxiques dans la Seine. A côté de ces conflits emblématiques, ce sont des centaines d'actions, de débrayages ou d'occupations, souvent ignorés de la grande presse, qui ont fait l'actualité sociale dans toutes les régions.

Quelles leçons les travailleurs en lutte et leurs organisations syndicales peuvent-ils tirer de cette année explosive ? Il apparaît en premier lieu que les salariés ont décidé de ne plus se laisser faire. Face à des équipes patronales extrêmement déterminées, en particulier dans les sociétés sous contrôle étranger, la seule réponse possible, c'est le plus souvent la force. Cette stratégie de l'affrontement a généralement payé: chez Sony, chez Caterpillar, chez Molex, aujourd'hui chez Alten, les équipes de siège rentrent dans le jeu, rouvrent les négociations, déjugent l'encadrement local, finissent par signer des accords de reclassement ou par accorder des indemnités acceptables. Même dans les conflits les plus désespérés, comme chez New Fabris à Chatellerault, la mobilisation impose à l'Etat d'intervenir et de débloquer la situation. Troisième leçon précisément: la violence ouvrière conduit le politique à reprendre ses droits, elle force les élus et les pouvoirs publics à assumer leurs responsabilités. A de multiples reprises, on a vu des députés UMP renier leurs engagements libéraux et prendre parti pour les salariés en lutte dans leur circonscription. Les seuls moments où le gouvernement a senti les limites de son discours patronal, c'est lorsqu'il s'est trouvé dans l'obligation d'arbitrer des conflits sociaux de grande ampleur.

Après les débordements et les explosions de l'an dernier, 2010 verra sans doute des mouvements sociaux plus maîtrisés, mieux organisés, plus élaborés.  Les directions syndicales  entendent reprendre les choses en main, en ciblant les groupes dont les comportements sont les plus scandaleux et en forçant l'Etat à agir. Le conflit le plus emblématique est celui qui secoue actuellement l'industrie pharmaceutique, et en premier lieu le groupe Sanofi-Aventis. Le secteur a dégagé en 2009 des bénéfices record et les équipes de direction se sont attribuées des primes indécentes. Ce qui n'empêche pas la direction de Sanofi de chipoter sur les augmentations salariales et de confirmer la suppression de 1300 postes dans ses activités de recherche. L'intersyndicale, solidement constituée, tient là une cible de choix; elle a mobilisé l'ensemble des salariés, bloqué les 40 sites du groupe, alerté les politiques, le ministère de la recherche et Bercy. On dit que le gouvernement aurait sévèrement tancé la direction de Sanofi, sommé de se remettre à la table de négociation.

On assiste également au retour d'une vieille idée qui nous est plutôt sympathique, l'autogestion. Le 7 janvier dernier, 150 ouvriers, cadres et ingénieurs du site Philips de Dreux, sous procédure de licenciement, décidaient de prendre le contrôle de leur usine et de poursuivre à leur profit sa production d'écrans plats LCD. L'expérience avait toutes les raisons d'inquiéter le groupe Philips, qui procède un peu partout en Europe à des restructurations sauvages et qui n'a nul envie de voir les salariés s'approprier ses stocks, ses sites et ses machines. C'est pourquoi huissiers et gros bras sont entrés en action mardi dernier pour reprendre le contrôle de la production, en menaçant les meneurs de poursuites. Dans le souci d'éviter des affrontements inutiles, le "contrôle ouvrier" a été provisoirement stoppé, mais il a toutes les chances de reprendre dès que les conditions le permettront à nouveau. Les milieux syndicaux, les partis de gauche et de nombreuses associations "alternatives" suivent de près les évènements de Dreux, qui pourraient prendre la même valeur symbolique que le combat des Lip, en 1973, à Besançon.

A travers ces premiers conflits, on mesure assez bien comment évolue le mouvement social. Les poussées de fièvre apparues l'an dernier chez New Fabris, chez Molex, chez Continental cristallisaient la désespérance; des salariés, méprisés, humiliés, le dos au mur, mettaient  toute leur énergie à obtenir des conditions de départ décentes, au prix parfois d'oppositions  avec leurs organisations syndicales qui cherchaient à  privilégier la défense de l'emploi. Chez Philips, comme chez Sanofi, la dynamique est combative, on refuse le désespoir, on se bat pour la pérennité de la production, on parie sur l'innovation et le savoir faire des producteurs. Le changement est complet.

D'où l'inquiétude et la fébrilité de certains secteurs parmi les plus durs du patronat français. On apprenait ainsi courant décembre que SFR (oui, l'opérateur de téléphonie si moderne et si jeune!) avait décidé d'engager un procès en représentativité à l'encontre du syndicat Sud, au prétexte que les statuts de celui ci font référence au socialisme autogestionnaire. Une notion contraire aux "valeurs républicaines de respect de la propriété", selon l'avocat de SFR. On aura tout vu ! Qui disait, au début du siècle dernier, que le syndicalisme révolutionnaire n'avait rien à attendre des valeurs de la République. Nous guetterons évidemment avec intérêt le verdict de ce procès !

Si les travailleurs relèvent la tête, le temps du désespoir n'a pas disparu pour certains. Ainsi de ces 190 salariés du fabriquant de caravanes Hymer France à Cernay, qui soupçonnent leur employeur, le groupe allemand Hymer, d'organiser la liquidation de sa filiale actuellement en redressement judiciaire. Sans aucune nouvelle de leur maison-mère, ils ont commencé à brûler des sièges, des meubles et des composants et annoncent leur intention d'incendier une partie de la production "si rien ne bouge". La violence reste pour eux l'ultime façon de se faire entendre.

Henri Valois.

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