Le clos au levant | |
Lorsque le soleil se lève, Il se lève sur un clos : La fraise y vient sous la fève, Le cassis sous le bouleau. Loin des fumées du village Et des jardins en casiers, Un clos qui sent le sauvage Plein d'ombre et de framboisiers. J'entends le vent des collines Qui m'apporte son odeur De cerfeuil et de racine, Son goût d'herbe de senteur. Juste un toit pour une couette, — Les nuits sont fraîches, l'été,— Et puis, comme l'alouette, Y vivre de liberté. L'âme là-haut se délivre Et prend tout son avenir. C'est là qu'elle pourrait vivre, Là que je pourrais mourir. | |
Henri Pourrat, (1887-1959). Liberté.(1921)