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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 17:17
La puissance au XXIe siècle
Les nouvelles définitions du monde
 
de Pierre Buhler 
Mis en ligne : [28-11-2011]
Domaine : Idées 
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Pierre Buhler est diplomate de carrière. Il a longtemps enseigné les relations internationales à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris. Il est notamment l'auteur de Histoire de la Pologne communiste, autopsie d'une imposture. (Karthala, 1997). 

 


Pierre Buhler, La puissance au XXIe siècle, les nouvelles définitions du monde. Paris, CNRS Editions, octobre 2011, 491 pages.

 
Présentation de l'éditeur.
Effondrement de dictatures au Maghreb, crises des dettes souveraines, terrorisme mondialisé, affaire Wikileaks... Ces convulsions sans lien évident se succèdent à un rythme effréné, détraquant nos grilles de lecture, affolant la boussole de notre jugement. Annoncent-elles un ordre nouveau ? Peut-on leur trouver un sens ? L'histoire a connu des phases d'accélération vertigineuses qui, avec le recul, s'emboîtent dans une parfaite continuité. Quelquefois visible, quelquefois dissimulé, le fil rouge de ce continuum est la puissance, qui en tisse la trame et qui, aujourd'hui comme hier, définit l'ordre du monde. La puissance au XXIe siècle explore les transformations de ce concept central du système international, en examine les fondements, en dégage les règles, énonçant cette "grammaire de la puissance" qui gouvernera sa redistribution au XXIe siècle. Au coeur de cette notion il y a le rapport à l'innovation, dont les avancées soudaines ébranlent vigoureusement le statu quo. L'"âge de l'information" est ainsi synonyme d'affaiblissement d'un monopole de la puissance jusqu'alors largement logé dans les mains des Etats. Ceux-ci sauront-ils appliquer à leur profit la grammaire subtile et changeante de la puissance ?
 
Article de Sabine Delanglade. - Les Echos, 10 et 11 novembre 2011.
Le sprint des géants. Les Etats-Unis ? La Chine ? La finance ? Internet ? Où se trouve la puissance aujourd’hui ? Comment ses détenteurs passés l’ont-ils perdue ? Bardé de son expérience de diplomate et de son talent pédagogique de professeur à Sciences po, Pierre Buhler s’est attaqué, dans un grand livre, au défrichage de la notion de pouvoir. Si cette volonté reste le déterminant fondamental de l’histoire des hommes, ses formes ne cessent de changer. Convoquant à la fois histoire, sociologie, économie, science politique, l’auteur y détecte pourtant un fil rouge. Depuis les Grecs (les anciens !), le vainqueur est toujours celui qui innove. Il ne s’agit pas là uniquement de l’invention de la machine à café ou du semi- conducteur, mais d’une créativité qui se manifeste sur tous les fronts, qu’ils soient politiques, sociaux ou militaires. Rome l’emporta sur Athènes parce qu’elle sut créer une administration provinciale qui en fit un empire durable. La forme de l’Etat nation forgée au Moyen Age fut plus propre à canaliser les énergies que ne l’était celle des empires, qui entamèrent un déclin consommé en 1918. C’est en modernisant la politique que Napoléon a ringardisé la vieille Europe. Les exemples pris dans le passé foisonnent dans le chapitre d’introduction « Une brève histoire de la puissance » ; la qualité du balayage historique y est remarquable, et prépare à l’analyse approfondie de la période contemporaine. Pierre Buhler examine la place dans la puissance de chacun de ses déterminants : l’Etat, le droit (arme des faibles ou raison du plus fort ?), la géographie (quid de la malédiction des matières premières ?), la démographie (n’est- il vraiment de richesses que d’hommes ?), l’argent…Mais il y a surtout ces « lignes de fuite » qu’emprunte aujourd’hui la puissance. L’auteur en explore trois. L’abaissement du coût d’accès à la puissance nucléaire porte en lui des conséquences difficiles à évaluer. De leur côté, les réseaux nés de la révolution numérique, ont permis à des pans entiers de l’activité humaine, financière, politique, intellectuelle et même criminelle d’échapper au contrôle des Etats. La finance mondialisée n’a-t-elle pas montré qu’elle peut leur tenir tête ? Souvenez-vous de Seattle, de la campagne sur les mines antipersonnel, et plus proche encore, WikiLeaks, qui diffusa, entre autres, les turpitudes de Ben Ali, et ce printemps arabe par ailleurs bourgeonnant sur le terreau du téléphone mobile et de Twitter. La troisième ligne de fuite pour Buhler est l’intensité de la compétition scientifique. La Chine qui, depuis douze ans, augmente chaque année de 23 % ses dépenses de recherche, ne restera pas longtemps un imitateur. De ce sprint des géants engagé notamment par l’Asie, se dégage, en tout cas, une certitude qu’Hubert Védrine souligne, à juste titre dans sa préface : de tous les scénarios, un seul est exclu« celui du rétablissement du monopole de la puissance occidentale ». Il faut lire cette véritable grammaire de la puissance, d’autant que le style en est aussi fluide que son sujet est lourd.

  

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