| Près des monts d'Estérelle aux roches écarlates Que les pas d'un héros ébranlèrent jadis, Il est, sous le ciel pur, une tiède oasis Où l'hiver voit mûrir les citrons et les dattes. Devant ce golfe d'or aux courbes délicates, Cannes respire. Alerte, elle joue au tennis Ou regarde cingler, sur la mer de lapis Vers les îles, le vol élégant des régates. 0 tumulte ! elle accourt et, d'une vive main, Lance dans l'air oeillet, rose, muguet, jasmin ; Touchée, elle sourit et rit quand elle touche. Et le soir, enivrée aux parfums, aux couleurs, Dans l'ombre d'une loge elle offrira sa bouche Avec le même élan qu'elle jette ces fleurs. | |