La Revue Critique des idées et des livres |
"Ce n’est pas seulement pour vivre ensemble, mais pour bien vivre ensemble qu’on forme un État." aristote |
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Les perdreaux
d'Henri IV Une nouvelle d'Henri Pourrat
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Ce ne sont pas les grands mais les simples paysans
Que la terre connaît comme enfants complaisants.
La terre n’aime pas le sang ni les ordures.
Ils ne sont des tyrans et de leurs mains impures
Qu’ordures ni que sang. Les aimés laboureurs
Ouvragent son beau sein de si belles couleurs,
Font courir les ruisseaux dedans les vertes prées,
Par les sauvages fleurs en émail diaprées…
Ils sont peintres, brodeurs, et puis leur grand tapis
Noircissent de raisins et jaunissent d’épis;
Les ombreuses forêts, leurs demeures plus franches,
Eventent leurs sueurs et les couvrent de branches…
Azurine
Une nouvelle
de René Boylesve |
Mademoiselle Roxane Un conte d'Anatole France |
Vaudeville chez Sherlock Holmes Une nouvelle de Jean Giraudoux |
Par bonheur, il ajouta :
Villa d'Este
Un récit de Gabriel Faure
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San Miniato
Un récit d'Edouard Schneider
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Le voyage en Grèce un récit d'Eugène Marsan |
Paysages françaisTextes choisis par André du Colombier |
Tout simplement.
En dépit de ce qui se passe, comme disent, sans le dire, tout en le disant, les flâneurs des deux rives, les gens du voyage et les compagnons de la solitude, en dépit du malaise menaçant, qui, de la distance d’un oiseau planant, se rapproche jusqu’à celle d’une brosse dure ; en dépit de l’écoeurement où nous ont jetés tous tant que nous sommes l’intellectualité pure, l’idéologie à tous les étages, la sociologie obligatoire, eh bien, en dépit et au delà de tout cela qui n’est qu’un prurit, un coup de cerveau, mais qui passera, qui nous rendra les cerises et leur temps, j’aime mon pays.
Je l’aime comme on aime une femme, physiquement et pensivement, je l’aime comme on aime une compagne. Il m’épaule et me console, et je me retourne dans notre confusion actuelle avec les souvenirs dont il m’emplit, je me débats dans nos convulsions avec les armes de ses images, avec toutes les images qu’il m’a données le long de ma vie, comme des cadeaux. Quelles images ? Mais, celles de la terre de France.
J’aime songer aux villages de la Savoie, renversés au fond des vallées comme des jeux de dominos, survolés dans l’aigue-marine du ciel par de grands oiseaux à lunettes. Je revois ces portes, ces jardins bien meublés, je crois entendre ces bruits de sabots par quoi se signale le train-train de la population de ces villages tricotés comme des gilets de chasse, bien au chaud dans leurs traditions. J’aime les chemins creux de mon Berry, ses clochers dorés comme une flèche de gypse, ses étangs bigles, ses légendes, ses chasses fantastiques, ses lavandières de nuit, les haies et les tournants de ses routes, pleines du nasillement des moyeux, des jantes, des ressorts d’une bande de vieilles voitures qui s’en vont à la foire et à la noce. Il me semble que je revois les images et que je sens encore les odeurs qui montent de ces spectacles charmants et dans lesquels se marient les tableaux parfumés de la nature et du cœur. Collerettes des filles à marier, touffeurs des beaux soirs de juin coiffés de foin ; peinture des soldats répandus dans les bourgs et colorations des boutiques, fines comme de vieilles soieries ; charme des amours et des forêts… J’aime les hautes toitures du Jura et l’ocre profonde de ses fermes, l’hospitalité de ses aubergistes, le silex de ses vins, l’âpreté suave de ses champignons. Je regrette la sieste appliquée et créatrice du Midi méditerranéen, les pêcheurs étendus sur les dalles chaudes, les belles jambes nues et bien roulées des mareyeuses, et leur cri de liberté vraie. Si je me tourne du côté de l’Yonne, j’aime ses pentes douces où l’on aperçoit toujours, tantôt à gauche, tantôt à droite, des lointains à la Poussin, des premiers plans à la Chardin. J’aime la gaîté suave, mais sans arrière-pensée, des Charentes, aux verts délicats, presque saupoudrés de poudre d’oiseau… J’aime les bras rêveurs de nos rivières, les yeux pers de nos canaux, le beau font de nos forêts, la clarté de vue de nos horizons. Mais je me souviens aussi des menhirs et des dolmens perdus de Bretagne, qui s’en retournent vers les maisons du passé comme de vieux professeurs, les mains derrière le dos… Et j’aime les vaches et les dindons, les ports cochères et les peupliers élégants de ces beaux chemins qui vont de Roanne à Montluçon, de Chaumont à Langres, d’Orléans à Tours, et les mélodies qui naissent peu à peu de ce concert. Je n’en finirai sans doute pas d’énumérer les enchantements de cette belle fresque heureuse et tourmentée. Mais je dirai tout d’un mot : la France c’est pour moi la poésie. La vraie poésie, nourrie par en-dessous, tenue par la mesure. La France émerge douce et triomphante, de cette poésie infiniment réussie, toujours renouvelée, qui est à la fois sa complexion et son secret.
Je songe aux métiers, aux familles, aux routes sans goudron, aux vieux ponts des provinces, aux chasubles des fenêtres, aux cachotteries des armoires, à l’étoffe même de la réalité française dans laquelle s’enveloppent les destinées particulières, les espérances et les gentillesses de notre vie à tous. Je songe à nos animaux familiers, aux patois, aux veillées des chaumières, aux réunions à la Flaubert, aux méditations à la Balzac, aux effusions à la Francis Jammes, à tout cela qui compose le merveilleux tableau de maître que nous ne savons plus voir, et qui, cependant, est là, face à notre sensibilité. La France est une salle de spectacle heureuse et soignée. C’est une des sommes poétiques les plus éloquentes que la nature ait mises à la disposition des hommes de bonne volonté. Je voyage dans mes souvenirs, je cours après ma jeunesse à travers ces dons inestimables et réconfortants. Et je retrouve toujours des enseignements riches et frappants au bout de mes courses dans moi-même – dans moi-même intimement mêlé aux caprices du pays. Et ceux-ci me rendent l’espérance, me la posent sur le bord des rêves.
Léon-Paul Fargue.
Ciel et Mer sont les objets inséparables du plus vaste regard ; les plus simples, les plus libres en apparence, les plus changeants dans l’entière étendue de leur immense unité, et toutefois les plus semblables à eux-mêmes, les plus visiblement astreints à reprendre les mêmes états de calme et de tourment, de trouble et de limpidité.
Oisif, au bord de la mer, si l’on tente de déchiffrer ce qui naît en nous devant elle ; quand, le sel sur les lèvres, et l’oreille flattée ou heurtée de la rumeur ou des éclats des eaux, on veut répondre à cette présence toute puissante, on se trouve des pensées ébauchées, des lambeaux de poèmes, des fantômes d’actions, des espoirs, des menaces ; toute une confusion de velléités excitées et d’images agitées par cette grandeur qui s’offre, qui se défend ; qui appelle par sa surface, et effraie par ses profondeurs, l’entreprise.
C’est pourquoi il n’est point de chose insensible qui ait été plus abondamment et plus naturellement personnifiée que la mer. On la dit bonne, mauvaise, perfide, capricieuse, triste, folle, ou furieuse ou clémente ; on lui donne les contradictions, les sursauts, les sommeils d’un être vivant. Il est presque impossible à l’esprit de ne pas animer naïvement ce grand corps liquide sur lequel les actions concurrentes de la terre, de la lune, du soleil et de l’air compensent leurs effets. L’idée du caractère fantasque et violemment volontaire que les anciens prêtaient à leurs divinités, et nous-mêmes parfois attribuons aux femmes, s’impose assez à qui voisine avec la mer. Une tempête s’improvise en deux heures. Un banc de brume se condense où se dissipe par magie.
Deux autres idées, trop simples, et comme nues, naissent encore de l’onde et de l’esprit.
L’une de fuir ; de fuir pour fuir, idée qu’engendre une étrange impulsion d’horizon, un élan virtuel vers le large, une sorte de passion ou d’instinct aveugle du départ. L’âcre odeur de la mer, le vent salé qui vous donne la sensation de respirer de l’étendue, la confusion colorée et mouvementée des ports communiquent une inquiétude merveilleuse. Les poètes modernes, de Keats à Mallarmé, de Baudelaire à Rimbaud, abondent en vers impatients qui pressent l’être et l’ébranlent, comme la brise fraîche à travers les gréements sollicite les navires au mouillage.
L’autre idée est peut-être cause profonde de la première. On ne peut vouloir fuir que ce qui recommence. La redite infinie, la répétition toute brute et obstinée, le choc monotone et la reprise identique des ondes de la houle qui sonnent sans répit contre les bornes de la mer inspirent à l’âme fatiguée de prévoir leur invincible rythme, la notion tout absurde de l’Eternel Retour. Mais dans le monde des idées, l’absurdité ne gêne pas la puissance : la puissante et insupportable impression d’un éternel recommencement se change en désir furieux de rompre le cycle toujours futur, irrite une soif d’écume inconnue, de temps vierge et d’événements infiniment variés…
Pour moi je me résume tout cet enchantement de la mer en me disant qu’elle ne cesse de se montrer possible à mes yeux. Que d’heures j’ai consumées à la regarder sans la voir, ou à l’observer sans parole intérieure. Tantôt je n’en reçois qu’une image universelle ; chaque vague me semble toute une vie. Tantôt je ne vois plus que ce que l’œil naïvement éprouve, et qui n’a point de nom. Comment se détacher de tels regards ? – Qui peut échapper aux prestiges de la vivante inertie de la masse des eaux ? Elle joue de la transparence et des reflets, du repos et du mouvement, de la paix et de la tourmente ; dispose et développe dans l’homme, en figures fluides, la loi et le hasard, le désordre et la période ; offre la voie ou barre le chemin.
Une rêverie à demi savante, à demi puérile, brouille, élucide, combine à propos de la mer quantité de souvenirs ou d’épaves spirituelles de divers ordres et de divers âges : lectures de l’enfance, souvenirs de voyages, éléments de navigation, fragments de connaissances exactes…
Nous savons quelquefois que cette immense mer agit comme un frein sur le globe, en ralentit la rotation. Elle est au géologue le gisement d’une roche liquide qui tient en suspension des atomes de tous les corps de la planète. Parfois l’esprit se risque dans la profondeur. Il en ressent la pression croissante ; il en invente l’épaisseur de plus en plus ténébreuse. Il y trouve des flux d’eau plus pure, ou plus tiède, ou plus froide ; des fleuves intestins qui circulent et se ferment sur eux-mêmes dans la masse ; qui se divisent et se renouent, effleurent les continents, transportent le chaud vers le froid, rapportent le froid vers le chaud, fondent les carènes de glace des qui s’arrachent des banquises polaires, - introduisant une sorte d’échanges, analogues à ceux de la vie, dans la plénitude et la substance continue de l’eau inerte.
La Fontaine chez les voleurs (2) Une nouvelle de Jules Lemaître |
Jean de La Fontaine passa trois journées charmantes dans la maison du capitaine. Il se levait tard, mangeait bien, buvait sec et s'amusait extrêmement des spectacles imprévus que lui donnait l’étrange compagnie. Pendant que les autres étaient dehors, il revoyait les vers de Cascaret, fit même pour lui la chanson de Dupont et la Guimbarde et Dieu gard’ de mal Lubin et sa loyale amante; conversait avec dame Angilberte, à qui il trouvait beaucoup de sagesse, et, le reste du temps, il dormait.
L'après-midi du quatrième jour, comme il était seul dans la salle, somnolant parmi les pots, un jeune robin entra, vêtu à la dernière mode, petit chapeau, vaste perruque blonde, petit pourpoint grand collet et grandes manches, avec de larges canons et une abondance de petite oie qui le faisaient ressembler à un pigeon pattu. Le galant s'avança vers La Fontaine et lui dit :
— Le capitaine Cascaret, sans doute ?
Jean inclina le menton, non pour tromper le visiteur, mais parce que, dans l'état d'agréable torpeur où il était, l’effort de parler ou seulement de remuer la tête en signe de dénégation lui eût semblé trop rude.
Alors le jeune robin expliqua qu'il avait recours aux bons offices de l'illustre capitaine Cascaret pour se venger d’un seigneur qui lui avait soufflé sa maîtresse. Il s'agissait de bâtonner son rival, puis de le défigurer par quelque estafilade. On le rencontrerait tel jour, à telle heure, en tel lieu et sortant de telle maison. « D'ailleurs, ajouta le robin, je serai là tout proche, et je vous le désignerai moi-même, à vous et à vos lieutenants. Et je paierai ce qu'il faudra. »
Jean de La Fontaine, que ce discours avait à demi réveillé, ré pondit simplement :
— Monsieur, ce que vous demandez est fort vilain. Je n’en ferai rien, je vous assure.
Le jeune bourgeois aurait eu bonne envie de se fâcher, s’il n’avait réfléchi aux dangers d'une querelle avec un homme d'épée aussi réputé que le capitaine Cascaret. Il se contint, allégua qu'il n'avait jamais été dans les académies, sans quoi il ne s'en fût remis à nul autre du soin de châtier son rival; qu’il n’entendait, du reste, lui faire appliquer que des coups fort légers, humiliants et non pointdouloureux; qu’il adorait sa maîtresse, et qu'il était désespéré de 1’avoir perdue; enfin, qu'il donnerait à Cascaret jusqu’à cinquante écus s'il consentait à se faire le vengeur d'une flamme injustement méprisée. Sur quoi, il laissa échapper quelques larmes.
— Mon enfant, dit Jean de La Fontaine touché, je compatis à votre chagrin; mais, quand vous m’offririez les trésors de Golconde, je refuserais de faire ce que vous attendiez de moi. Mon naturel répugne à la violence, et principalement dans les choses de l’amour...
— S'i1 le faut, dit 1e jeune homme, j'irai jusqu'à soixante écus.
Mais Jean continua sans l'entendre :
— Votre dessein, outre qu'il marque peu de bravoure et peu de loyauté, me paraît fort déraisonnable. J’ai quelquefois aimé sans être aimé moi-même. Je me réfugiais alors dans le vin, dans le sommeil ou dans un autre amour. Faites comme moi, mon cher enfant. On ne force point les cœurs. Je n’ai pas l’honneur de connaître votre maîtresse; mais je suis sûr qu'en vous préférant un autre amant, cette charmante fille a cédé à un mouvement irrésistible. Si elle aime vraiment votre rival, elle me paraît non seulement excusable, mais intéressante et vous devez même la louer de sa sincérité. Que si elle l'a préféré parce qu'il est homme de cour, ou à cause de ses grands biens, dites-vous qu'elle n'est qu'une personne vaniteuse ou intéressée et qu'elle ne vous méritait pas. Les raisons de nous consoler ne nous manquent jamais si nous savons nous y prendre. Au surplus, vous êtes jeune, bien fait, galamment habillé, et j'ai vu que vous aviez de l’esprit; vous ne pouvez donc manquer de faire impression sur quelque autre belle personne, qui vous dédommagera du mauvais procédé de votre infidèle. Et ne dites point que vous êtes à jamais incapable de vous éprendre d'un nouvel objet. Les belles personnes, mon enfant, nous apportent toutes à peu près le même plaisir, qui est vif, mais court; c'est notre imagination qui l'embellit, le rend plus fin et plus délicat, le diversifie, l'agrandit par l'attente et par le souvenir... Un garçon fait comme vous trouve peu de cruelles, ou, s'il en trouve, les consolatrices ne sont pas loin... Allez, allez, mon enfant... plus un mot... laissez-moi... j'ai beaucoup à travailler aujourd'hui.
Et il poussa affectueusement vers la porte le jeune bourgeois stupéfait d'avoir rencontré chez un spadassin tant de douceur et de désintéressement, ravi d'ailleurs de ses dernières paroles et, pour le reste, à peu près consolé.
Mais, comme Jean de La Fontaine regagnait son banc, il heurta Cascaret qui l'attendait les bras croisés :
— Monsieur, dit froidement le capitaine, j'étais au haut de l'escalier et j'ai entendu toute votre conversation. Je vous croyais mon ami, et vous venez de me faire perdre soixante écus.
— Monsieur, répondit La Fontaine, je vais les chercher et je vous les apporte.
Et il sortit, après un grand salut.
Il rentra chez lui tout d'un trait, prit soixante écus dans sa cassette qui, par grand hasard, était assez garnie, et se dirigea vers la maison de Cascaret. Mais il rencontra en chemin un ami qui le mena souper, puis à la comédie.
Le lendemain, il dormit tard, puis fut rêver dans la forêt de Boulogne.
Le jour suivant, il prit le coche pour Reims où il passa deux semaines chez son ami Maucroix.
Et ainsi de suite...
Mais, trois mois environ après sa rencontre avec Cascaret, il entra chez le digne capitaine :
— Monsieur, voici les soixante écus que je vous ai promis il y a quelques jours.
— Je ne vous attendais plus, Monsieur, dit sèchement Cascaret.
— Avez-vous donc cru. Monsieur, que je consentisse à vous faire tort ?
Alors Cascaret, cessant de feindre :
— Et vous, avez-vous cru, Monsieur, ou plutôt mon maître et mon ami, que je doutasse de votre parole? Et croyez-vous, à présent, que j'aie le cœur assez bas pour accepter ces misérables écus? Il est vrai que vous m'en frustrâtes, mais ce fut par un de ces mouvements débonnaires et gracieux dont je voudrais que l'élégance me fût quelquefois permise. Au reste, ne vous ai-je pas aussi frustré, en quelque manière, des vers divins que vous avez daigné, ça et là, semer dans mes humbles chansons? Et j'aurais l'âme assez ravalée pour admettre dans mon escarcelle avare cet argent qui, sans doute, est le prix de vos doctes veilles? Non, non, de par tous les diables! Mais, si vous le voulez bien, nous l'allons manger et boire en compagnie de ces gens simples et de ces bonnes créatures.
Toute la maison fit fête à Jean de La Fontaine. Il ne la quitta que le surlendemain, embrassé et caressé de tous, et sur la promesse d'y revenir souvent.
Il y revint quelquefois.
Jules Lemaître.
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Revue trimestrielle
N°1 - 2009/01 |
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