Chronique d'une France affaiblie |
| IDEES Doit-on le dire ? Jacques Bainville. Les Belles Lettres. Mars 2015. 366 pages. |
La Revue Critique des idées et des livres |
"Ce n’est pas seulement pour vivre ensemble, mais pour bien vivre ensemble qu’on forme un État." aristote |
Politique | International | Société | Idées | Histoire | Arts | Littérature | Revue des revues
|
Chronique d'une France affaiblie |
| IDEES Doit-on le dire ? Jacques Bainville. Les Belles Lettres. Mars 2015. 366 pages. |
odelette | ||
Folle fille de la terre, Que n'est-ce ton doux profil Cette étoile sur un fil Qui tremble dans les ténèbres ! De la profondeur des nues Tu jaillis riante et nue Comme une rose qui chante Et qui danse Sur la pointe d'un jet d'eau. Une merveilleuse aurore Illumine ton regard Mais quand vient le crépuscule C'est le flot de l'amertume Qui ruisselle sur ton cœur. | ||
gilbert charles (1907-1944). La Muse française (1937). |
épigramme | ||
Tes yeux ont la couleur du sable Et tes cheveux l'odeur du vent; Comme l'air ton âme est instable, Comme l'eau ton cœur décevant. La bise chasse la poussière De nos anciennes amours Qui danse sur le cimetière. Quand reverrons-nous les beaux jours ? | ||
gilbert charles (1907-1944). La Muse française (1937). |
épigramme | ||
Ni la princesse Coraline Qui sait les secrets de l’amour Et les rites de la divine Sagesse qui se rit du jour, Ni ce mandarin hors d’haleine Sous un ciel immobile et dur Ne pourront apaiser la peine Qui naquit d’une robe d’azur. Dans un bleu palais de faïence Qu’on te parle de Kouong-Tseu Et que la plus pure science Te vienne consoler un peu, O toi qui sais que dans cette ombre Où le pavot s’épanouit Rien n’existe plus, ni le sombre Amour, ni la mort – ni l’ennui. | ||
gilbert charles (1907-1944). Le Divan (1928). |
Une leçon politique |
| IDEES Situation de la France Pierre Manent. Desclée de Brouwer. Août 2015. 176 pages. |
Automne 2015 Actualité de Proudhon | ||
- Le socialisme de Proudhon, par François Renié. [lire]
Les idées et les livres
- Trois idoles médiatiques, par Hubert de Marans. [lire]
Qui nous fera croire que Macron, Valls et Juppé symbolisent le renouveau politique que le pays appelle de ses vœux ? Entre les deux ambitieux aux dents longues et le vieux cheval de retour, il y bien peu de place pour les convictions et pour les idées neuves. Jusqu’où peuvent-ils faire illusion ? Et jusqu’à quand peuvent-ils assurer la survie d’un système dont les Français ne veulent plus ?
- Intelligence et production, par Henri Valois. [lire]
Le programme économique du MEDEF, ardemment soutenu par le gouvernement et par la droite, est d’une pauvreté affligeante. Baisse des charges, réforme du marché du travail, TVA social… ces mesures seront ruineuses pour les finances publiques et n’auront aucun effet durable. Sinon d’exonérer le patronat de ses responsabilités dans l’affaiblissement de notre système productif, par manque d’investissement, d’innovation, de formation des hommes et d’anticipation de l’avenir.
- Actualité de Proudhon, textes présentés par Paul Gilbert. [lire]
- Charles d'Orléans, prince et poète , par Jean-Jacques Bernard. [lire]
Une ascendance royale, une tête bien faite, une grande cause à défendre, tout destinait Charles d’Orléans à la gloire militaire et à la grande politique. La vie en décida autrement. L’amertume de la défaite, une longue captivité, l’éloignement des êtres chers métamorphosèrent le bouillant prince en un poète délicat, témoin attentif d’un monde où le cycle des saisons et le travail des hommes ordonnent la vie intérieure et guident paisiblement les âmes vers la sagesse, l’espérance et le salut.
- Poussin à Rome, par Sainte Colombe. [lire]
Rome fut la grande passion de Nicolas Poussin, l’aiguillon de son génie. Chez lui, aucune mélancolie des ruines, aucun regret du passé. Ce qu’il trouve à Rome, le long des rives du Tibre, sur les terrasses du Pincio ou des monts Albains, c’est un air vif, une durée, une incitation à créer. C’est là qu’il redécouvre toutes les nuances de la peinture - composition, dessin, harmonie, jeu des couleurs – et qu’il réussit la synthèse des deux sources du génie latin, le ciel d’Italie et la rigueur française
- Le voyage à Lyon, un conte d'André Billy. [lire]
Si la littérature aggrave la méchanceté naturelle de l'homme, elle peut avoir l’effet inverse sur le charme et l’esprit des femmes. Ce petit vaudeville d’André Billy est là pour en témoigner.
- Le jardin français, poèmes de G. Charles, F. Divoire, E. Despax. [lire]
Chroniques
- Notes politiques, par Hubert de Marans.
Peur sur la République. - FN, un pont trop loin. - L'effet Morano - Révolution en Corse.
- Chronique internationale, par Jacques Darence.
Ruptures à l'est - Cameron à Bruxelles - Moscou à Damas. - Kirchner, après Chavez et Lula.
- Chronique sociale, par Henri Valois.
.
- La vie littéraire, par Eugène Charles.
Leroy. - Taillandier. - Montal. - Maubert. - Aragon. - Jaccottet.
- Idées et histoire, par Jacques Darence et Vincent Maire.
Manent. - Bainville. - Cervantès. - Dandrieu.- Debray.
- Notes d'Art, par Sainte Colombe.
Fragonard. - Mme Vigé-Lebrun. - Picasso.
- Revue des revues, par Paul Gilbert.
Retour de l'Histoire. - Septennat. - Bergson. - Littérature romande.
- Les livres, par Paul Gilbert, Eugène Charles, François Renié.
Que faire ? (Alain Badiou, Marcel Gauchet). - Ce pays qui aime les idées. Histoire d'une passion française. (Sudhir Hazareesingh). - Crépuscule de l'Histoire. (Shlomo Sand). - George Orwell. La politique de l'écrivain. (Emmanuel Roux). - Louis XI. (Joël Blanchard). - Les aventures de Sherlock Holmes. (Arthur Conan Doyle). - Une génération perdue. Les poètes guerriers dans l'Europe des années 30. (Maurizio Serra). - Petite sélection stendhalienne. - Livres reçus.
Accès à la revue
printemps anglais | ||
I. - L'Orme. Candide aux plaines cristallines L'orme murmure des chansons. Vois-tu les voiles des collines Qui volent vers les horizons ? Rouge et grise tachant la plaine La ville rit vers le matin. Les vents parfumés de verveine Accourent des champs argentins... Ils viennent de loin comme un désir Qui dans les âmes balbutie. Ils vont renaître; ils vont mourir. Ils sont aquilons et zéphirs — Insaisissables vents que je voudrais saisir! II. - Bercement. Le clapotis léger des barques et des branches Se mêle à la douceur des parfums du tilleul. Les mouvements du vent dans les frondaisons blanches Sont si lents qu'on s'étonne et se plaint d'être seul. Je ne sais plus les noms des fleurs, ni des villages. Je ne sais plus les bruits des feuilles, ni des pas. Je me souviens des nuits qui soupirent, volages, Et je guéris d'un mal que je ne connais pas. | ||
claude odilé (1881-1957). Le Divan (1913). |
nuit | ||
C’est la nuit qui revient de son aile plaintive Se bercer dans le vent, sur l’eau, parmi les fleurs. Elle vole vers l’île où l’onde mate arrive Qui se grise de soir, de sons et de rumeurs. Une étoile s’endort sur les célestes grèves ; Un lent voilier se perd dans les brumes de lait… Etends tes bras noueux, platane de mes rêves, Noir, sur le fond du lac, dans les cieux violets ! | ||
claude odilé (1881-1957). Le Divan (1913). |
mouettes | ||
Sans les mouettes des mers qui viennent de Hollande Remonter en criant l’argent et l’or du Rhin, Je ne rêverai plus des genêts ou des landes, Lorsque l’oubli revient dans les cœurs souverains. Sur les plages d’Armor, la brise qui persiste Efface un souvenir où s’effacent nos pas… Goélands ! Goélands ! Mer d’Ys ! Rivages tristes ! Est-ce vous que je cherche et je ne trouve pas ? | ||
claude odilé (1881-1957). Le Divan (1913). |
Illusions et aveuglement |
| HISTOIRE La Grande Illusion. Quand la France perdait la paix. 1914-1920. Georges-Henri Soutou. Tallandier. Avril 2015. 376 pages. |
petite suite automnale | ||
I. - Parce que tu donnas... Parce que tu donnas trop de rêve à l'amour, Les femmes ont trahi de belles destinées; Mais quand malheurs et deuils marqueraient les années, Pourquoi fermer les yeux à la beauté du jour ? En ce vieux « Pigeonnier » aux coins hantés de songes, Vois l'arrière-saison mourir avec douceur Et, pour guérir ce mal d'amour que tu prolonges, Sache à ta solitude accoutumer ton cœur. Mêle tes souvenirs au feuillage qui tombe : Sous ses ors plus subtils que les ors de l'été Des puissances de vie ont encor palpité, Car l’avenir fleurit toujours sur quelque tombe ! En tant d'appels viendront des sites que parfois, Au désert de toi-même où l'orage au loin tonne, Tu ne sauras plus bien distinguer en ces voix Les soupirs de ton cœur et le chant de l'automne. II. - Tandis que dans le froid... Tandis que dans le froid se rouillent, Comme des gorges de faisans, Les châtaigniers, et se dépouillent Les merisiers incandescents, Et que sous les brumes malignes Le soir paiement nuancé Semble, dans sa douceur de lignes, Enclore un site du passé, Vous qui pouviez me faire vivre Mes plus beaux rêves, revenez Sentir l'odeur qui vous enivre : Celle des feuillages fanés. III. - Si la gloire... Si la gloire fuit ton front, Si ton coeur est solitaire, D'autres douceurs te viendront Des largesses de la terre. Goûte à ces plaisirs subtils Que dédaigne le vulgaire : Les jeux d'amour, que sont-ils ? Un peu de savante guerre! Car la chair déçoit la chair, Et souvent l'âme se leurre. Mais surprends le frisson clair Du coteau qu'un ciel effleure, Et jouis des tons vineux D'une allée où novembre ose Glisser, plus fragile en eux, Sa dernière et pâle rose. | ||
charles forot (1890-1973). La Muse française (1922). |
vers | ||
Plus tard, en cette heure d'or Où tu te recueilles Quand les châtaigniers encor Verront choir leurs feuilles, Sous la coupe de cristal D'un ciel gris et rose Où cède au destin fatal La dernière rose, Où, coureur des champs, le vent Hérisse la meule Tu sentiras l'émouvant Regret d'être seule. | ||
charles forot(1890-1973). La Ronde des Ombres (1922). |
instants vivarois | ||
I. - Printanière. L'une blonde, un sourire unique, Des lèvres et des yeux, Grands yeux couleur de véronique, Fervents et lumineux. L'autre châtaine aux nobles hanches Candides, le teint haut, Qui, pour piller des fleurs aux branches, Cambre un corps sans défaut; Et tandis que va la châtaine Cueillir les fleurs du champ, Toute au printemps, l'âme lointaine, La blonde se couchant A l'ombre d'un Pin bas sommeille, Belle et le rire aux dents. Mais la cueille use, au jeu vermeille, Prend les rameaux pendants. A pleines mains et les secoue Sur celle qui dort, Et, pollens, sur la tendre joue Pose un nuage d'or. II. - Ce matin. Lointain déjà dans ma mémoire Ce matin d'un cristal gris- bleu ! La Daronne était une moire D'argent sous l’automne de feu. Rosée, était-ce bien l'automne ? Tout riait, si tendre et si frais, De cette frange qui festonne De gouttelettes un cyprès A cette divine lumière Qui chante dans le peuplier. Ami Parnin, l'aube première Sous nos yeux semblait s'éveiller ! Un printemps qui de reflets d'ambre Et de rayons d'or se coiffait ! Etait-ce un matin de septembre ? Grâce fragile, accord parfait, L'heure pure comme une larme, Eût souffert d'un éclat de voix, Mais laissa dans mon cœur ce charme Du soleil, des eaux et des bois. III. - Dans le brouillard. Dans le matin mouillé je vins tirer la grive, Et je vous vis alors vous confier aux vents, Brouillard errant par les ravins, à la dérive, Puis gonfler vers les monts vos longs voiles mouvants. Brouillard de toutes parts, odeur âcre humée Si souvent quand l'automne habite la forêt, Odeur de moisissure et d'humide fumée, Brouillard houleux, blafard en qui tout disparaît, Ah! créez devant moi de plus secrets royaumes, Que l'âme de ma terre agite vos réseaux. Vous avez fait des bois un peuple de fantômes Où je semble guetter les ombres des oiseaux… | ||
charles forot (1890-1973). La Muse française (1930). |
Le retour du |
| LETTRES Le divin Chesterton. François Rivière. Rivages. Avril 2015. 216 pages. |
poème
|
||
Amis, vous mettrez sur ma tombe, Non pas le saule de Musset Dont le trop clair symbole, c'est Une source en pleurs et qui tombe, Mais de moins tristes attributs; Car si ma vie eut peu de charme, J'ai versé quelques douces larmes Dans la coupe amère où je bus. La joie à la douleur s'allie. Alternez donc sur ce coeur lourd Le pois de senteur pour l'amour, L'oeillet pour la mélancolie. |
||
marcel ormoy (1891-1934). Le Coeur lourd (1926).
|
ile saint denis
|
||
La vieille Seine, un quai rouillé Et le rêve au flanc des Péniches, Ah! que nous sommes encor riches D'un bonheur tendre et dépouillé ! Tant de jours perdus, tant d'années A la dérive sur la mer, Il suffit d'un lucide éclair Pour qu'y sombrent nos destinées, Mais, tristes vaisseaux enfouis, Qu'en reste-t-il, arbres tranquilles Qui sur la plus calme des îles Versez des songes éblouis ? Et quel autre avenir se creuse, O ma sœur, devant tes genoux Quand vient s'accouder près de nous Une grande ombre douloureuse ? |
||
marcel ormoy(1891-1934). La Muse française (1936).
|
marbre
|
||
A quelle fontaine vouée Cette nymphe ? Nous en rêvions Par un soir plein d'allusions. Était-ce hier ou l'autre année ? Ah! tout recommence, ô ma sœur ! Tout revient, hormis la jeunesse. Mais quoi ! d'être encor jeune qu'est-ce Sinon ce battement de cœur, Sinon dans l'eau mélancolique Ce marbre toujours reflété Où nous confondions, l'autre été, Notre amour avec sa musique ? |
||
marcel ormoy (1891-1934). La Muse française (1936).
|
La musique |
| LETTRES Les forêts de Ravel Michel Bernard. La Table Ronde. Janvier 2015. 172 pages. |
|
Revue trimestrielle
N°1 - 2009/01 |
Présentation
|