L'heure
des diktats
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Mercredi 17 octobre
La Revue Critique des idées et des livres |
"Ce n’est pas seulement pour vivre ensemble, mais pour bien vivre ensemble qu’on forme un État." aristote |
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L'heure
des diktats
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La France qui se bat...
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le fleuve
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Avec midi, Solitaire, tu resplendis ; le silence à tes bords gagne jusqu'aux oiseaux. J'ai surpris ton frémissement quand la lune vient se baigner à tes roseaux. Mais dans le matin tournoyant peut-être encore es-tu plus beau ! Parmi les chênes, les pins Et les dunes mouvantes, jamais il ne s'achève, ton destin : la source chante là-haut, dans la montagne, sans fin. |
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André Castagnou, 1889-1942. Les Quatre Saisons (1923).
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angelus
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J'aime les cloches, le matin, dans les branches des peupliers. J'aime les cloches, chantent mes coqs, et brille le coq de mon clocher. Les coqs chantent, chantez beaux coqs ! Vers l'aube, l’aurore, l'espoir peut-être. Qu'en sais-je, qu'en savons-nous ? Plus que le chant du coq, vive l'alouette et son tireli, vive l'alouette ! Mais Frère Jacques, dormez-vous ? Sonnez les matines! Cloches, clochettes, clarines. l'alouette s'envole, vole avant l’Angelus L’Angelus du matin. J'aime les cloches, le matin. |
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André Castagnou, 1889-1942. Les Quatre Saisons (1923).
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trinacrie
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Là-bas, sur les plages mandchoues, au bout du Transibérien, Cendrars a rencontré Sindbad le Marin. Moi j'ai peur de la neige Et je ne connais point la fleur du caoutchouc. Je ne quitterai pas la belle Trinacrie où des déesses brunes passent en des carrioles peintes, et sur la mer couleur de raisin le soleil est un bouquet de roses. |
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André Castagnou, 1889-1942. Les Quatre Saisons (1923).
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Colonies, un héritage français |
| HISTOIRE La France coloniale sans fard ni déni. Jean-Pierre Rioux. André Versaille. Septembre 2011. 192 pages. |
Un adversaire du désordre établi | |
Le retour au pouvoir des nationalistes au Québec est une très bonne nouvelle. Elle comble de joie tout ce que la France et le monde comptent d’amis de la Belle province. Nous ne rentrerons pas dans le jeu des commentateurs grincheux qui ont parlé de victoire étroite ou de demi-victoire. Que cette victoire dérange, qu’elle agace les milieux d’affaires anglo-saxons, qu’elle perturbe les médias occidentaux [1] qui considérent la question québécoise comme une affaire classée, c’est certain. Mais, peu importe. La victoire est là, elle est belle et bien là, et, pour Mme Marois et ses amis indépendantistes, c’est le début d’une nouvelle et d’une grande aventure politique.
Le succès des souverainistes marque un échec cuisant pour le camp libéral, et l’on s’en réjouira. M. Charest était persuadé qu’il resterait au pouvoir. Il reçoit la claque que toute la jeunesse québécoise rêvait de lui donner depuis des mois. Les foules étudiantes du « Printemps érable », matraquées, humiliées, tiennent enfin leur revanche. L’ancien Premier ministre, battu dans sa propre circonscription, a démissionné de la présidence de sa formation, dès les résultats proclamés. Il laisse un parti exsangue, sans direction, sans cap, et dont l’image dans l’opinion publique est durablement ternie. Même ses amis fédéraux d’Ottawa ont vu sans déplaisir partir ce mauvais cheval. Ils mettront du temps à en trouver un autre, aussi servile.
Quant aux centristes de la Coalition Avenir Québec (CAQ), ils n’obtiennent pas – loin s’en faut – les résultats qu’on leur prédisait. Avec moins de 20 sièges sur 125, ils pèseront d’un poids très relatif dans la nouvelle Assemblée nationale. On sait que leur chef, l’ancien ministre François Legault, et qu’une partie de leurs dirigeants sont des transfuges du Parti québécois, qu’ils ont abandonné au nom d’un certain « réalisme ». Leur stratégie opportuniste et l’attitude très agressive qu’ils ont adoptées vis-à-vis de leurs anciens amis n’ont pas été payées en retour et il est vraisemblable qu’une partie de leur électorat sera tenté, tôt ou tard, de retourner dans le giron souverainiste.
L’affaiblissement des libéraux et les bisbilles internes qui commencent à se faire jour au sein de la CAQ donnent à Mme Marois les moyens d’agir vite. C’est ce qu’elle vient de faire, en s’appuyant scrupuleusement sur ses promesses de campagne. Suppression de la hausse des droits de scolarité, abolition d’une taxe impopulaire sur la santé, abrogation des restrictions au droit de manifester, annulation des aides versées à certaines multinationales…, c’est tout l’héritage de l’équipe Charest qui vient de disparaitre en fumée. « Pauline Marois démarre en lion », titrait le 21 septembre le Devoir de Montréal. Pas question pour autant de laisser filer l’économie. Les budgets seront tenus, les politiques d’encouragement à la recherche-développement relancées. Et Mme Marois de rappeler, à l’attention notamment des milieux d’affaire, que « les meilleurs résultats au niveau économique dans les 25 dernières années l’ont été sous un gouvernement du Parti québécois ». Rien de plus exact.
Reste la question de l’indépendance. Fidèle à ses convictions, Mme Marois a déclaré dès son élection : « En tant que nation, nous voulons prendre nous-mêmes les décisions qui nous concernent. Nous voulons un pays et nous l’aurons ». Pour autant, la nouvelle équipe souverainiste entend bien tirer les leçons des deux référendums perdus en 1980 et en 1995. Pas question de brûler les étapes. Dans l’immédiat, Mme Marois veut commencer par obtenir d’Ottawa la plus large autonomie possible dans des domaines stratégiques comme l’économie, l’éducation ou la politique d’immigration. Elle a répété, à la plus grande satisfaction de ses électeurs, qu’elle ne s’engagerait dans la voie d’un référendum sur l’indépendance que si elle avait la certitude de le remporter.
Sages paroles, qui démontrent une parfaite lucidité sur l'état de l'opinion publique et le rapport de forces politique. Il est clair en effet que le succès du PQ résulte avant tout d’une volonté des Québécois de tourner la page de neuf années de gouvernement Charest. C’est le désaveu d’une politique libérale, et c’est, dans une certaine mesure aussi, le souhait de voir les intérêts du Québec mieux défendus face aux prétentions du gouvernement canadien. Mais ce n’est pas un blanc-seing pour l’indépendance. L’opinion publique est tout aussi partagée qu’il y a vingt ans sur la question nationale. Pour réussir son pari, Mme Marois devra convaincre, argumenter, montrer le cap et dessiner un chemin. Elle devra aussi faire bouger son camp car les conditions du succès ne seront réunies que si le Parti québécois change profondément de stratégie, de positionnement et de pratique politique.
La première de ces conditions, c’est l’union des patriotes. Rien ne sera possible sans un rassemblement des forces indépendantistes sur la base politique la plus large possible. Or, ce choix est loin d’être fait. Lors du dernier scrutin, les voix souverainistes se sont à nouveau éparpillées entre plusieurs formations politiques [2], ce qui a failli coûter cher au PQ. Alors qu’une stratégie de front unique aurait permis aux indépendantistes de disposer d’une majorité absolue de 70 à 75 sièges et d’avoir les mains plus libres pour réaliser leur programme. Rien ne sera possible tant que le PQ n’acceptera pas de tendre la main au centre, à la droite patriotique ainsi qu’aux électeurs du CAQ, même si les relations sont mauvaises avec ses dirigeants. Mme Marois s’y est jusqu’à présent refusé. Elle a préféré jouer l’alternance gauche/droite plutôt que le front patriotique. Cette stratégie lui a permis de surfer sur l’impopularité de M. Charest et peut lui assurer le pouvoir pour quelques années. Mais elle ne sera pas suffisante pour créer dans l’opinion publique le choc émotionnel favorable à l’indépendance.
La deuxième condition, c’est la reconquête de l’opinion. Si l’idée nationale est encore vivace chez bon nombre de Québécois, elle est moins enracinée que par le passé dans une opposition de tous les instants à la culture américaine, dans une volonté de conserver, contre vents et marées, l’Etat social, dans le refus d’une mise en coupe réglée du pays par les multinationales. S’appuyer sur les jeunes, les intellectuels, les syndicats, l’aile marchante de l’économie, jouer d’une façon déterminée la carte de l’écologie, de la différenciation culturelle, des droits sociaux, de la protection du travail et de l’économie, voilà les choix qui permettront aux souverainistes de gagner à leur cause le pays tout entier. On a vu, lors des deux référendums perdus de 1980 et de 1995, la puissance du lobby fédéraliste et la capacité des médias libéraux à intimider l’électeur. C’est en appuyant l’idée d’indépendance sur un vaste mouvement populaire que les souverainistes pourront faire évoluer le rapport des forces en leur faveur, et non pas en jouant la carte d’une social-démocratie à la française.
Troisième et dernière condition, la reconstitution d’un puissant réseau d’alliés à l’international. Le Québec continue à jouir d’une excellente image de marque dans le monde. C’est, entre autres, le résultat de la diplomatie intelligente menée par les gouvernements souverainistes lorsqu’ils ont été au pouvoir. Alors que le Canada, traditionnellement libéral ou conservateur, est à la traine de la diplomatie américaine, les Québécois ont pris parti pour la liberté des peuples, au Proche Orient, en Afrique, en Amérique du sud, au risque d’indisposer Washington. Il a fallu attendre l’arrivée au pouvoir de M. Charest pour que la Belle province donne le sentiment de rentrer dans le rang. Mme Marois est consciente de la nécessité de reprendre l’initiative. Ce n’est pas un hasard si elle a choisi de faire son premier grand discours au sommet de la francophonie qui s’ouvrira samedi prochain à Kinshasa. Elle sait que c’est en Europe, et dans cette Europe latine en pleine ébullition qu’elle peut trouver ses alliés les plus sûrs. Le lien avec la France reste un élément essentiel et elle sera prochainement à Paris pour rencontrer François Hollande. Les deux dirigeants se connaissent bien et s’apprécient. La Québécoise sait ce qu’elle peut tirer, y compris dans ses relations avec Ottawa, de relations renforcées avec Paris. Le Français sait le puissant levier qu’est le Québec dans le jeu des forces en Amérique du Nord.
Le chemin vers l’indépendance sera long et semé d’embûches. Celle que les médias canadiens appellent « la dame de béton » ne l’ignore pas. Il est clair que la perspective d’un Etat français d’Amérique du Nord a de quoi inquiéter, voire effrayer, les tenants du vieil ordre anglo-saxon. Si cette perspective devait prendre de la consistance, ce serait, à coup sûr, une menace pour la fédération canadienne et un nouveau signal d'affaiblissement et de déclin des Etats Unis sur leur propre continent. Une telle perspective marquerait également, en ce début du XXIe siècle, un retour en force de l’influence française dans le monde. Mme Marois et ses amis peuvent être les initiateurs, les déclencheurs de ce mouvement historique. Ils le souhaitent visiblement. S'en donneront-ils les moyens ? Il faudra pour cela qu’ils adoptent un autre profil, celui des authentiques révolutionnaires.
René la Prairie.
[1]. En France, Le Monde et Libération se sont livrés à une surenchère de dénigrement et de mauvaise foi contre Mme Marois et le Parti québécois. Il est vrai que M. Charest, libéral bon teint, familier de MM. Bush et Sarkozy et ami de tout ce qui pense et parle anglais au Canada, était le candidat idéal des milieux d’affaires mondialisés qui influencent désormais ces deux journaux. Leur exécration pour tout ce qui touche de près ou de loin le nationalisme, surtout lorsqu’il s’exprime en langue française, est tel qu’ils vont finir par nous forcer à nous remettre à la lecture du Figaro !
[2]. PQ (souverainiste, centre gauche), Québec solidaire (ex gauche marxiste) et Option nationale (indépendantistes radicaux).
Automne 2012 La France et l'Orient arabe | ||
- Les lys et le croissant, par François Renié. [lire]
Les idées et les livres
- Florange, une rupture, par Henri Valois. [lire]
Lors de la campagne présidentielle de 2012, François Hollande s'était présenté comme l'homme d'une politique économique "équilibrée", conjuguant volontarisme industriel et rigueur financière. L'approbation, sans négociation, du pacte budgétaire européen, le fiasco de Florange, l'adoption des mesures libérales du rapport Gallois ont eu raison de ces bonnes intentions. Que reste-t-il aujourd'hui du hollandisme, au-delà du discours incantatoire sur le retour de la croissance ? La France est-elle encore dirigée ?
- La Palestine à l'ONU, par Claude Arès. [lire]
Déboussolées et fragilisées par les réformes de l'ère Sarkozy, les armées sont à nouveau sacrifiées au dogme de l'austérité budgétaire. La nouvelle loi de programmation militaire ne repose que sur des considérations d'ordre financier. Elle aura des conséquences dramatiques, aussi bien sur nos forces classiques que sur notre potentiel de dissuation. En rabaissant la France au rang de puissance moyenne, le pouvoir réduit nos moyens d'agir au moment même où de nouvelles menaces planent sur la paix du monde.
- La France et l'Orient arabe, textes présentés par Henri de Montfort. [lire]
Pour les Britanniques, une sortie de l'Europe n'est plus une vue de l'esprit. Une large majorité d'entre eux le souhaitent, les partis d'outre-manche prennent le train en marche et le gouvernement de David Cameron vient d'accepter la tenue d'un référendum en 2016. S'agit-il d'une perspective sérieuse ? L'euro et l'Union européenne pourraient-ils s'en remettre ?
- Contre Rousseau (2), textes présentés par Paul Gilbert. [lire]
Pour les Britanniques, une sortie de l'Europe n'est plus une vue de l'esprit. Une large majorité d'entre eux le souhaitent, les partis d'outre-manche prennent le train en marche et le gouvernement de David Cameron vient d'accepter la tenue d'un référendum en 2016. S'agit-il d'une perspective sérieuse ? L'euro et l'Union européenne pourraient-ils s'en remettre ?
- L'oeuvre de Cingria, par Rémi Clouard. [lire]
Pour les Britanniques, une sortie de l'Europe n'est plus une vue de l'esprit. Une large majorité d'entre eux le souhaitent, les partis d'outre-manche prennent le train en marche et le gouvernement de David Cameron vient d'accepter la tenue d'un référendum en 2016. S'agit-il d'une perspective sérieuse ? L'euro et l'Union européenne pourraient-ils s'en remettre ?
- Montagne et poésie, un essai de Charles-Albert Cingria. [lire]
- Le jardin français, poèmes de R. Houdelot, A. Castagnou, L. Codet. [lire]
Chroniques
- Notes politiques, par Hubert de Marans.
Tapie, le retour ? - Implosion à l'UMP. - Mélenchon et ses gauchistes.
- Chronique internationale, par Jacques Darence.
Pékin réveille Tokyo. - La comédie démocratique aux Etats-Unis - La France dans l'Otan.
- Chronique sociale, par Henri Valois.
Quelle compétitivité. - Un mauvais accord - Révoltes ouvrières.
- La vie littéraire, par Eugène Charles et Rémi Clouard.
Vialatte. - Duteurtre. - Modiano. - Alexakis. - Radiguet. - Crouzet.
- Idées et histoire, par Jacques Darence et Paul Gilbert.
Jean Clair. - Jean-Marie Rouart. - Virgile.
- Notes d'Art, par Sainte Colombe et Olivier du Fresnois.
Dali. - Beckett.
- Revue des revues, par Paul Gilbert.
Que reste-t-il de la gauche ? - L'hégémonie allemande. - Pascal.
- Les livres, par Paul Gilbert, Eugène Charles, François Renié.
Ils ont tué l'histoire-géo. (Laurent Wetzel). - La voie chinoise. (Michel Aglietta). - Après l'Europe de Bruxelles. (Roland Hureaux). - Ernest Renan. (Jean-Pierre Van Deth). - L'Armée d'Afrique. (Pierre Montagnon). - Et si la France avait continué la guerre... (Jacques Sapir et alii). - Histoire des mouvements sociaux en France. (Michel Pigenet). - Le Cycliste du lundi. (François Nourissier). - Géographie de l'instant. (Sylvain Tesson). - Voyages extraordinaires. (Jules Verne). - Petite sélection stendhalienne. - Livres reçus.
Accès à la revue
sonnet
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Je veux courir en Bièvre et je boucle mes guêtres Mais, quand je poursuivrai l'ase ou la perdrix grise, Viendrez-vous pas ici chasser la Peine, assise Au seuil empoussiéré de la maison sans maîtres ? Je vous réserverai — vous connaissez les aîtres — Cette chambre carrée où vous plaît une frise Multipliant la nymphe hostile à l'entreprise — Où le rosier grimpant a cerné la fenêtre. Vous aurez le miroir qui sait votre visage Depuis longtemps déjà, le lit, le paysage Et le jardin noyé, ce soir, de brume basse. Vous aurez le verger, les raisins de septembre. Et la maison, le parc, la cueilleuse, la chambre Enchanteront mon rêve aux loisirs de la chasse. |
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Jean Pellerin (1885-1921). Le Bouquet inutile (1923).
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bohême
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— Nous n'entendrons plus ta chanson, Marchande, « belles fraises », Ni ta trompette à l'aigre son, Doux rempailleur de chaises ! — Prépare l'omelette au lard, Je vais plier les nappes. — Oh ! ces écharpes de brouillard Sur mon quai de Jemmapes. — Ou sont les restes du pâté ? — Où, tes rires, faunesse ? — J'ai perdu la passoire à thé. — J'ai vécu ma jeunesse... Nos premières heures d'amants Ses baisers d'étourdie, Rêve !... — Deux déménagements Valent un incendie. |
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Jean Pellerin (1885-1921). Le Bouquet inutile (1923).
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la nuit d'avril
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Je ne me suis pas fait la tête de Musset, Je tartine des vers, je prépare un essai, J'ai le quart d'un roman à sécher dans l'armoire. ... Mais que sont vos baisers, ô filles de mémoire! Vous entendre dicter des mots après des mots Triste jeu ! ... Le loisir d'été sous les ormeaux, Une écharpe du soir qui se lève et qui glisse… Des couplets sur ce bon Monsieur de La Palice Que répète un enfant dans le jardin couvert Ce crépuscule rouge, et puis jaune, et puis vert... ... Une femme passant le pont de la Concorde ... Le râle d'un archet pâmé sur une corde, La danse, la chanson avec la danse, un son De flûte, sur la danse entraînant la chanson, Ce geste d'une femme et celui d'une branche Ah ! vains mots ! pauvres mots en habits du dimanche Ah ! vivre tout cela, le vivre et l'épuiser !... Muse, reprends mon luth et garde ton baiser ! |
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Jean Pellerin (1885-1921). Le Bouquet inutile (1923).
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Revue trimestrielle
N°1 - 2009/01 |
Présentation
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