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24 mars 2013 7 24 /03 /mars /2013 10:45
Capitalisme
et nihilisme
 
 
 
 

 

IDEES
La culture
de l'égoïsme.
Christopher Lasch et
Cornelius Castoriadis.
Editions Climats.
Octobre 2012.
112 pages.
 

 
Cornelius Castoriadis (1922-1997). Philosophe et économiste français, cofondateur du groupe Socialisme ou Barbarie avec Claude Lefort. Dernières publications: Histoire et création. (Seuil, 2009), Ce qui fait la Grèce III, Thucydide, la force et le droit. (Seuil, 2011).
 
Christopher Lash (1932-1994). Historien et sociologue américain, spécialiste de l'histoire de la famille. Dernières publications: Le Moi assiégé. (Climats, 2008), Un Refuge dans ce monde impitoyable. (Bourin Editeur, 2012).  
 
Présentation de l'éditeur.
En 1986, la chaîne de télévision anglaise Channel 4 programmait un dialogue entre Cornelius Castoriadis et Christopher Lasch. Jamais rediffusé ni transcrit, inconnu des spécialistes des deux penseurs, cet entretien inédit est une contribution magistrale et extrêmement accessible au débat contemporain sur la crise des sociétés occidentales. Il analyse la naissance d'un nouvel égoïsme, au sortir de la Seconde guerre mondiale et à l'entrée dans la société de consommation. Les individus se retranchent de la sphère publique et se réfugient dans un monde exclusivement privé, perdant ainsi le "sens de soi-même (sense of self)" qui rend possible toute éthique. Le sens de soi-même n'existe en effet que lorsque les individus sont dégagés des contraintes matérielles et n'ont plus à lutter pour leur survie. Sans projet, otages d'un monde hallucinatoire sans réalité ni objets (même la science ne construit plus de réalité puisqu'elle fait tout apparaître comme possible), mais dopé par le marketing et les simulacres, les individus n'ont plus de modèles auxquels s'identifier. Le double échec du communisme et de la social-démocratie les laissent orphelins de tout idéal politique. Leur moi devient un moi vide (an empty self) que se disputent des lobbies devenus quant à eux les derniers acteurs de la scène politique. L'analyse est noire et féroce, mais elle pourrait avoir été faite hier, tant elle est d'actualité. Un texte très marquant, qui devrait trouver un fort écho.
 
Le point de vue de la Revue Critique.
Il faut féliciter Jean-Claude Michéa et les éditions Climats d’avoir exhumé à la fin de l’année dernière ce passionnant dialogue entre Cornelius Castoriadis et le sociologue américain Christopher Lasch. Il ne s’agit pas d’un texte inédit mais de la retranscription d’une émission de télévision diffusée sur la chaîne britannique Channel 4 en mars 1986. L’ensemble reste d’une actualité brulante et l’on s’étonne même que cet entretien n’ait pas été publié plus tôt. Castoriadis et Lasch se connaissaient bien, on sent entre eux une grande complicité et leurs propos se complètent à merveille.
En économiste et en politique, Castoriadis voit dans « la culture du vide » le cœur même du drame moderne. La faillite du « socialisme réel », la promesse du capitalisme à assurer aux gens un niveau de vie croissant et l’omniprésence de la société de consommation nous ont détournés de l’action collective. Tout s’est brutalement passé comme s’il n’y avait plus rien à faire, qu’il fallait se replier sur soi. Ce repli sur soi a laissé la place à un sentiment de dégout lorsque les mirages de la consommation se sont envolés et que la crise est apparue. Mais ce dégout n’a produit aucune révolte car le lien collectif a disparu. L’individu n’a plus d’autres choix que de se retourner contre lui-même ou de s’abandonner à de nouveaux modes de consommation tout aussi ineptes que les précédents. C’est le cycle du capitalisme moderne – expansion du marché, consommation, obsolescence programmée des produits - qui est à l’origine du fond nihiliste de nos sociétés. L’idéologie néolibérale a réussi au sens où elle a stérilisé sans violence tout esprit de rébellion, et qu’elle a fait de l’immense majorité d’entre nous des individus déclassés, dépolitisés et déracinés.
Comme le souligne Christopher Lasch, on est bien loin de cet « individualisme à l’ancienne », que les auteurs libéraux du XIXe siècle avaient remis à l’honneur et que leurs modernes successeurs continuent de revendiquer. Pour les Grecs comme pour les Romains, la condition de la liberté, « d’une vie morale, d’une vie pleinement vécue, c’est d’être libéré des contraintes biologiques et matériels. Ce n’est qu’à partir du moment où l’on sort de ce domaine qu’on peut vraiment parler d’un sentiment du moi, d’une identité personnelle, d’une vie civique. Une vie morale, c’est une vie vécue en public ». Or l’esprit du siècle n’a plus rien à voir avec cette éthique : nous vivons le plus souvent loin des autres, au jour le jour, la marchandise encombre le monde et occupe toutes nos vies, l’esprit public a disparu, l’espace public, fierté des citoyens d’autrefois, n’est plus perçu que comme un immense espace vide.
Même les luttes sociales, ou ce qui en tient lieu aujourd’hui, sont piégées par l’idéologie dominante, soulignent d’une même voix Castoriadis et Lasch. Ce qui caractérisait le mouvement ouvrier du XIXe et du XXe siècle, le féminisme naissant ou le mouvement pour les droits civiques aux Etats-Unis, c’était une volonté d’émancipation globale de la société, y compris, selon la formule d’Engels, du capitaliste, de l’oppresseur lui-même. Ces mouvements trouvaient leur origine dans cette tradition politique, critique et civique qui constitue, depuis les Grecs, la marque de fabrique de la civilisation occidentale. Or les luttes actuelles sont corporatives, communautaristes, sexistes. Elles tendent à l’inverse : à faire reconnaitre les droits d’une minorité victimisée contre les droits de tous les autres, considérés globalement comme des oppresseurs. Comme le relève Castoriadis, on retrouve ici la vieille conception libérale qui veut que la politique permette à chacun, dans un marchandage de tous les instants, de se défendre contre l’Etat ou de lui arracher le plus de droits, le plus de libertés possibles. « Les gens ne parlent plus qu’en leur nom propre, pas au nom de la collectivité ». Le cours des choses peut-il être modifié ? s’interrogent nos deux esprits. Assurément si l’on partage à nouveau « la conviction que l’on ne saurait être humain complet à moins de devenir un citoyen prenant part à la vie collective du domaine public ». C’est à ce prix que le charme du nihilisme contemporain sera rompu, que la crise d’identité qui frappe nos sociétés pourra se dissiper et que chaque individu retrouvera ce qu’Hegel appelait la « reconnaissance », le respect de l’autre. Ce que notre vieux fond de morale stoïcienne et chrétienne appelait autrefois la fraternité.
Jean-Claude Michéa couronne cet entretien d’une postface qui est bien plus qu’un commentaire. Pourquoi les idées de Castoriadis et de Lasch nous paraissent-elles aussi actuelles ? Et pourquoi l’un comme l’autre en sont-ils venus à porter le même regard désabusé sur la triste évolution des gauches occidentales ? Le socialisme et son pauvre avatar, la social-démocratie, n’auraient-ils pour finalité dernière que « de servir d’avant-garde à tous les combats de la bourgeoisie européenne pour écarter, un à un, l’ensemble des obstacles politiques et culturels à l’expansion civilisatrice du marché mondial dérégulé et de sa volonté de puissance illimitée »? Et « toute critique progressiste du monde moderne devrait-elle se limiter à introduire un peu plus d’équité dans la répartition des fruits de la croissance ou à déconstruire les multiples tabous judéo-chrétiens légués par les stupides générations antérieures » ?
S’agit-il au contraire, selon la conception de Castoriadis, de Lasch ou de Debord, et avant eux de Camus, Orwell, Péguy ou Proudhon, d’offrir aux individus et aux peuples, dans le respect de leurs sentiments d’appartenance et de filiation, les moyens d’accéder à une existence réellement autonome, à cette vie « bonne et heureuse » célébrée par Aristote, à cette vie libre et décente vantée par Orwell ? Si tel est le cas, si le socialisme, enfin débarrassé de ce que Sorel appelait les illusions du Progrès, est en capacité d’opposer une éthique nouvelle à l’épuisement du monde et à l’atomisation définitive de l’espèce humaine, alors nous serons nombreux, venus de la droite ou de la gauche de la barricade, à soutenir ses efforts.
Paul Gilbert. 
 
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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 22:22
 
 
balance
 
 
 
Sous le signe de la Balance,
Un jour d'octobre je suis né,
Vénus hélas ! m'a condamné
A subir sa folle influence;

Les femmes que j'ai rencontrées.
Mon cœur devint leur éventail
Et ma mémoire est le bercail
Où vont les brebis égarées;

Cythère ! il nous faut jeter l'ancre
Et perdre un dimanche banal,
Dans son petit soulier de bal,
Notre cœur tout barbouillé d'encre.
 
 
 
georges gabory (1899-1978). Poésies pour dames seules. (NRF, 1922).
 
 
marine
 
 
 
Entendez le bruit de mes sanglots !...
C’était un navire superbe
Qui se balançait sur les flots
Comme un coquelicot dans l’herbe…

Capitaine du Tour du Monde,
La nuit est chaude et vous pensez
A l’odeur d’une fille blonde
Qui ris lorsque vous l’embrassez…

L’Océan né de mes pinceaux
Vous emporte loin du rivage :
Quand on a brulé ses vaisseaux,
Il faut revenir à la nage.
 
 
 
georges gabory (1899-1978). Coeurs à prendre. (Le Sagittaire, 1920)
 
 
zambelli
 
 
 
Est-il de Paris à Pékin
Plus joli masque de théâtre
Qui sourie aux anges de plâtre
Nus sous le manteau d'Arlequin ?

Vous savez lire entre les lignes...
Les mots nagent dans l'encrier,
Mais les mots ne sont pas des cygnes !
Je ne pourrai jamais tailler

Dans ce nuage une statue,
Si je n'ai pas vaincu les mots !
La danseuse sortant des flots
De tulle-illusion-perdue
.
 
 
 
georges gabory (1899-1978). Poésies pour dames seules (NRF, 1922).
 
 
sirene.jpg
 
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17 février 2013 7 17 /02 /février /2013 00:57
La politique
de Bergson
  
IDEES
Bergson
et la politique.
Sous la direction de Frédéric Worms.
Annales
bergsoniennes.
Janvier 2012.
544 pages.
 

 
Frédéric Worms, né en 1964, est philosophe. Il enseigne à l'Université de Lille et dirige le Centre international d'études de la philosophie française contemporaine de l’École Normale Supérieure. Il a récemment publié: Derrida et la philosophie. (Avec Marc Crepon, Galilée, 2008), Bachelard et Bergson. (Avec J.J. Wunenburger, PUF, 2008) .  
 
Présentation de l'éditeur.
Bergson et la politique : ce sont d’abord des relations, connues ou inattendues, parfois les deux ensemble ! Ce sera la relation avec son condisciple, Jean Jaurès : elle n’est pas seulement un débat métaphysique essentiel de jeunesse, mais traverse leurs vies et leurs œuvres, jusqu'aux limites brûlantes de deux guerres, en 1914, en 1941. Ce sera la reprise, la surprise, dans la lecture que Mohammed Iqbal et Leopold Senghor font de la « Révolution de 1889 », de l’Essai, donc, avant même l’apparition de « l’ouvert » dans Les deux sources de la morale et de la religion. On n’oubliera pas non plus, bien sûr, les avancées encore méconnues de ce dernier livre, qu’il faut reprendre pour lui-même et dans ses effets eux aussi inattendus : de la rédaction de la Déclaration des Droits de l’Homme de l’ONU, en 1948, à aujourd’hui. Tels sont les éléments du présent volume. Il comprend d’abord des inédits (lettres de Bergson à Ferdinand Buisson, article fondateur de Souleymane Bachir Diagne), et un double dossier (Bergson et Jaurès, préfacé par Vincent Peillon, Bergson et la politique, issu de rencontres internationales récentes), qui renouvellent en profondeur ces questions, ces relations. Il comprend aussi des Varia, qui reviennent au centre de sa philosophie (la durée) ou encore de ses relations (d’Aristote à Wittgenstein) et de sa réception (de l’Espagne à l’Argentine). Comme si, dans cette relation aujourd’hui reprise entre Bergson et la politique se jouaient les questions les plus tendues tout à la fois de son oeuvre singulière et du siècle entier.
 
Le point de vue de la Revue Critique.
La dernière livraison des Annales bergsoniennes consacre un dossier de grande qualité à la place de la politique dans l’œuvre d'Henri Bergson. Nos lecteurs savent quelle passion anime les rédacteurs de notre Revue critique pour l'immortel auteur de l'Evolution créatrice et nous ne saurions trop leur recommander cet ouvrage de référence. Dans une préface très pertinente, Vincent Peillon - qui est décidément meilleur philosophe que ministre - souligne les changements à l’œuvre depuis une dizaine d'années dans l'université française. La philosophie allemande recule et l'on commence à redécouvrir nos grands penseurs du siècle dernier. Bachelard est à nouveau à la mode, tout comme Henri Bergson. On retrouve dans ce début de siècle, le même climat intellectuel qu'aux prémices du siècle précédent : rejet du scientisme, de la lourde machinerie allemande, aspiration à la légèreté, à l'innovation et à la spiritualité. Que Bergson retrouve sa place à l'université, rien n'est plus normal, lui qui y fit souffler pendant plus de trente ans le grand vent du vitalisme et de la liberté de l'esprit. L'attitude de Bergson vis à vis de la politique n'a jamais été celle d'un partisan, ni celle d'un intellectuel engagé. Il a toujours refusé à Sorel, à  Péguy ou à Jaurès le droit de récupérer sa pensée. Pour autant, comme le soulignent deux remarquable contributions des Annales (Yala Kisukidi et David Amalric), il est difficile de ne pas admettre que Les Deux Sources de la Morale et de la Religion est un grand ouvrage de philosophie politique. Le projet politique de Bergson ne se limite pas, comme on le dit trop souvent aujourd'hui, à faire l'apologie de l'universalisme. Sa pensée est sensiblement plus complexe. Les notions de création, d'empirisme pratique, d'adaptation aux règles du vivant y tiennent une place centrale. De même les concepts de "clos" et "d'ouvert" (c'est à dire de conservation et d'innovation) y sont représentés en permanence comme en tension, utile l'un à l'autre. Enfin chez Bergson, l'affirmation de l'esprit, l'importance de l'éthique, le refus de tomber dans les pièges de la technique dessinent une conception exigeante de la politique, où l'hédonisme, l'abandon à la matière, une certaine conception "aphrodisiaque" du monde n'ont pas leur place. Démocrate Bergson ? Pas si sûr ! Sa vision de la cité est sans doute plus proche des grandes aristocraties entreprenantes de la Renaissance que des pitoyables démocraties d'aujourd'hui. C'est pourquoi Vincent Peillon a beau faire, ses tentatives d'annexer Bergson aux thèses progressistes tombent toujours à plat. L'auteur de Matière et Mémoire participe d'une autre vision de la politique. On sent bien qu'un catholique sera toujours plus à l'aise dans son œuvre qu'un républicain laïc. Un léger reproche à adresser à ce numéro des Annales : Jaurès y est omniprésent, alors que Péguy, Sorel, Maritain et William James, pourtant si proches de Bergson, brillent par leur absence. Tout comme Croce et Gramsci, qui subirent profondément son influence. Voilà la preuve qu'il reste encore du travail à faire pour retrouver les mille facettes de la "politique bergsonienne". Nous y reviendrons. 
Vincent Maire. 
 
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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 23:21
La France 
qui se bat...        
Revoltes-ouvrieres-2.jpg
 
Jeudi 3 janvier
- Les Papeteries de Chatelles de Raon-l’Etape (Vosges) évitent le dépôt de bilan. Faute de repreneur, les dirigeants de l’entreprise ont obtenu l’appui financier d’industriels locaux et le soutien du personnel. L’activité vient de redémarrer, les 70 emplois sont sauvés et le savoir faire des papeteries est sauvegardé.
Vendredi  4 janvier
- Le groupe américain Texas Instruments confirme la fermeture de son site de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) et la suppression de 517 postes. La direction prépare un plan d’accompagnement des salariés. Mais les syndicats misent plutôt sur les opportunités offertes par l’implantation récente du groupe Samsung à Sophia-Antipolis. 
Lundi 7 janvier
- Le groupe finlandais UPM décide de fermer l'usine Stracel de Strasbourg. D'ici fin février les 250 salariés du site auront quitté l'entreprise. 130 d'entre eux pourraient se voir proposer un emploi chez Blue Paper qui reprend une partie de l'activité.
- Le spécialiste des semi-remorques Seg-Samro, liquidé en octobre dernier, est repris partiellement par le groupe Trouillet. Le changement de propriétaire s’accompagne de 130 suppressions de postes sur un effectif de 292 salariés.
Mardi 8 janvier
- Alors que PSA ferme de son site d'Aulnay et engage la suppression de 8000 postes de travail d'ici à fin 2014, le ministre de l'économie, Pierre Moscovici déclare "qu'il faudra sans doute aller plus loin". L'Etat plaide pour un rapprochement avec Opel, filiale allemande de General Motors, qui connait pourtant, lui aussi, de sérieuses difficult&eacutés
- Malgré l'engagement pris par le gouvernement de réprimer les licenciements boursiers, aucun texte n'a encore été déposé au Parlement. Michel Sapin, ministre du travail, souhaitait profiter de la négociation en cours entre partenaires sociaux pour faire avancer le dossier, mais le patronat vient d'y opposer son veto.
Vendredi 11 janvier
- Le patronat, la CFDT, la CFTC et la CGE-CGC signent l'accord sur l'emploi (accord national interprofessionnel - ANI). Le gouvernement veut graver rapidement le texte dans le marbre de la loi. Un projet sera présenté en conseil des ministres dès le mois de mars et le texte sera examiné en urgence par le Parlement.
Mardi 15 janvier
- La société coopérative d'intérêt collectif les Atelières de Villeurbanne, relance la production de lignes de lingerie pour la maison Lejaby. Elle vient d'embaucher 22 salariés dans une activité que l'on disait pourtant condamnée.
Jeudi 17 janvier
- Le PS annonce une proposition de loi sur la cession obligatoire des sites rentables. Bien qu'il s'agisse d'une promesse de campagne de François Hollande, le gouvernement préfère laisser l'initiative à son groupe parlementaire, au moment où des voix s'élèvent au sein de la majorité pour réclamer un "tournant social".
- Faute de repreneur, l’entreprise d’ameublement Green Sofa ferme son usine de Dunkerque (Nord). Sur les 115 salariés, seuls 30 pourraient bénéficier d’un reclassement. Les syndicats dénoncent l’attitude de la direction qui choisit de privilégier son site roumain au détriment de celui de Dunkerque et engagent une action judiciaire contre l’ancien propriétaire du site, le groupe Parisot, qui l’a cédé sans précautions.
- Le papetier finlandais UPM annonce son intention de céder sous 6 mois son usine de Docelles (Vosges). Les 170 salariés, qui ont découvert cette annonce avec effarement, demandent aux pouvoirs publics de faciliter la reprise du site. UPM vient par ailleurs d’annoncer la mise en vente de son usine d’Aigrefeuille d’Aunis (Charente-Maritime) qui emploie 37 salariés
- La justice  interdit une nouvelle fois à la direction du glacier Pilpa de procéder à la fermeture de son site de Carcassonne et au licenciement collectif de ses 123 salariés, faute de vrai plan social. C’est une nouvelle victoire pour les salariés et leurs représentants.
Vendredi 18 janvier
- Le fabricant de meubles mayennais Arféo est repris par ses salariés. Le tribunal de commerce de Poitiers accepte une reprise sous forme de Scop. Quelque 211 salariés sur 312 au total sont sauvegardés. Les régions Pays de Loire et Poitou-Charentes, fortement impliquées dans ce dossier, et les organisations syndicales se félicitent de cette issue heureuse.
Samedi 19 janvier
- Après l'échec de Florange, le gouvernement cherche à sauver la filière française de l'aluminium. Le groupe anglo-australien Rio Tinto ne se cache plus de vouloir se débarrasser de ses usines de Saint-Jean de Maurienne et de Dunkerque qui emploie plus de 1000 personnes et Arnaud Montebourg cherche un repreneur pour les deux sites.
Mercredi 23 janvier
- Prenant prétexte de soi-disant "débordements", la direction de PSA met à l'arrêt l'usine d'Aulnay et en chasse les grévistes. Les organisations syndicales jurent qu'elles n'ont pas dit leur dernier mot et préparent des actions d'éclat.
- Après s'être enchaînée aux grilles de Matignon, une délégation de salariés d'ArcelorMittal Florange est reçu par les conseillers du Président de la République. La rencontre s'est déroulé dans un climat très tendu. Écoeuré, le leader CFDT de Florange, Edouard Martin jure de "rappeler à Hollande le cas de Florange, comme on avait rappelé à Sarkozy celui de Gandrange".
Jeudi 24 janvier
- La direction de Renault dévoile l'accord de compétitivité qu'elle entend proposer aux syndicats du groupe. La suppression de 7500 postes de travail est envisagée. Le document laisse également entendre, qu'à défaut d'accord, le constructeur sera contraint de fermer plusieurs sites d'assemblages en France.
- Devant 6000 militants réunis à la Halle Freyssinet à Paris, le secrétaire général de Force Ouvrière, M. Mailly, souligne l'inefficacité des politiques d'austérité menées en Europe et "l'urgence de remettre en cause le modèle capitaliste libéral".
Jeudi 31 janvier
- Le groupe américain Goodyear-Dunlop annonce la fermeture de son site d'Amiens-Nord qui emploie 1250 salariés. Les syndicats, qui veulent s'opposer à cette décision par tous les moyens, en appellent à François Hollande qui s'était engagé sur ce dossier  pendant la campagne présidentielle. Le gouvernement se fait discret. 
- Faute de repreneur, le tribunal de commerce d’Epinal prononce la liquidation de la corderie Bihr d’Uriménil (Vosges), entraînant le licenciement de 167 salariés. Placée en redressement judiciaire en juillet dernier, l’usine centenaire était depuis des décennies leader du marché de la ficelle agricole. Les salariés espèrent l’arrivée d’un repreneur ou une reprise sous forme de Scop.
- La direction de la Manufacture Vosgienne de Meubles annonce 120 licenciements sur son site de Mattaincourt (Vosges), qui emploie 378 salariés. Filiale du groupe Parisot, l'entreprise est en redressement judiciaire depuis novembre dernier. Les salariés de la MVM redoutent à présent une fermeture définitive de l’usine.
Henri Valois.
 
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27 janvier 2013 7 27 /01 /janvier /2013 21:16
 
 
vestiges
 
 
 
I.
 
A fleur d'aube, les toitures,
Les grilles, les pavés
Soupirent, —- achevé
Leur roman d'aventures.

Ils vont ruminer tout seuls
Les étranges épisodes
Que de plus étranges rhapsodes
Ont chuchoté sous des linceuls.

Hermétiques, ils refoulent
Leur émoi, farouchement;
Excédés du mouvement
Et des propos de la foule.

Mais quelquefois un taudis
Qui dans la brume rêvasse
Sourit de toutes ses crevasses
Comme à la vision d'un Paradis.
 
II.
 
Que de carreaux sont vides,
Sur le damier des jours !
Mais ce sont les noirs, toujours,
Qui comblent le coeur avide.

Aladin, Monte-Christo
Et les sorciers d'Egypte
Ont laissé dans ces cryptes
Scintiller des cristaux.

Mystérieuses vierges
Des obscurs firmaments,
Allumez lentement,
Rituellement les cierges.

Un calme torrentiel
Couvre clairière et grève
Que traversent pour le rêve
Les vedettes du ciel.
 
III.
 
Est-ce le sycomore
Ou le chemin aux éboulis
Que cet instant te remémore
Dans le parc qui se désemplit ?

Tapi dans une vieille romance,
Au fond d'un magazine jauni
Ou dans le fichu de Clémence,
— Car baroques sont ses nids ;

Tel jour de l'adolescence
Sort, insatisfait encor,
Et rôde, envoûté d'une chère absence,
Dans un immuable décor.

Et c'est lui que le conventicule
Des arbres s'effeuillant
Verse avec le crépuscule
Sur l'horizon défaillant.
 
IV.
 
Que n'êtes-vous venue,
Surgie au fond de l'avenue ?
Surgie au fond de l'avenue,
Lassitude, vous êtes venue.

Que n'êtes-vous apparue,
Blottie au coin de quelque rue ?
Blottie au coin de chaque rue,
La solitude m'est apparue.

Quand les feuilles rendront
Sa nuit à l'avenue,
Le long des rhododendrons
Où vous n'êtes pas venue ;

Quand les rideaux se gonfleront
A la brise, dans chaque rue,
Les rayons danseront en rond
Avec mon coeur, ma disparue.
 
 
 
emmanuel lochac (1986-1956). La Phalange (décembre 1935).
 
 
nocturnes
 
 
 
I.
 
Descends les degrés du silence
Et de l'obscurité
Où le temps redouté
Est pure défaillance.

Ton immobilité
Permet que tu respires;
Te voici dans l'empire
Vague, de l'illimité.

Cette nuit presque ancienne,
Tranquille infiniment,
Te verse son calmant
A travers les persiennes.

Les battements de ton sang,
N'est-ce pas une présence ?
Écoute-les, et pense
A l'Inconnu saisissant.
 
 
II.
 
Salutaire atonie,
Je me confie à toi.
Inerte sous le toit,
Je goûte l'insomnie.

Cohésion, dans la paix,
De l'ombre et de mon être.
Tache de la fenêtre
Sur le dehors épais.

Nulle part d'influence
Que de l'aérien;
Et la vie, à ce rien,
D'irréel se nuance.

Tout ce qui se conçoit
Est de nature floue;
Mais le vaisseau se renfloue
Qu'on sentait sombrer en soi.
 
 
 
emmanuel lochac (1986-1956). La Revue de Paris (août 1936).
 
 
sixain
 
 
 
Un poète, s'il ne veut pas déchoir, répète
Les premiers vers qu'il lit pour une blondinette.
Il ne sait pas chanter le progrès social ;
Et toujours il revient au thème initial.
L'unique chant, du roi Salomon à Verlaine
Est un refrain d'amour fleuri de marjolaine.
 
 
 
emmanuel lochac (1986-1956). La Phalange (décembre 1935).
 
 
femme-copie-1.jpg
 
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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 21:54
Eloge de
l'aristocrate
  
LETTRES
Monsieur
le comte monte
en ballon.
Gabriel Matzneff.
Ed. Léo Scheer.
Juin 2012.
72 pages.
 

 
Gabriel Matzneff, né en 1936, est romancier et essayiste. Après des débuts dans le journaliste, il se consacre entièrement à la littérature et nous livre les chefs-d’œuvre que sont L'Archimandrite (1966), Le Carnet arabe (1971), Nous n'irons plus au Luxembourg (1972). Il a récemment publié : Les Émiles de Gab la Rafale. (Léo Scheer, 2010), La Séquence de l'énergumène. (Léo Scheer, 2012).
 

Présentation de l'éditeur.

« Français par le droit du sol, je n'ai jamais tenu mes origines étrangères pour une gêne, une entrave, mais au contraire pour une source féconde. Aussi, métèque et fier de l'être, éprouvé-je un vif plaisir à ressusciter un de mes aïeux russes, le comte Ivan Matzneff, chaud lapin " amant de toutes les actrices de Paris " selon Barbey d'Aurevilly, ami du prince Louis-Napoléon, d'Alexandre Dumas, du chevalier d'Orsay, aéronaute passionné qui, en 1851, publia Un voyage dans les airs de Paris à Spa, en trois étapes, succulent récit qui, en 2012, n'a rien perdu de sa saveur, de son charme, de sa drôlerie ; qui est pour moi l'occasion de réfléchir sur cette Russie réelle ou imaginaire qui, depuis mon enfance, aura joué un si grand rôle dans ma vie. » Gabriel Matzneff. 
 
Le point de vue de La Revue Critique.  
Gabriel Matzneff nous étonnera toujours ! Après avoir fait tant de pieds de nez à l’esprit de famille et s’être autant de fois moqué du culte du foyer, cette « sirupeuse niaiserie pour curés et pour politiciens », le voilà plein d’admiration et de prévenance pour un sien ancêtre, aristocrate russe du XIXe siècle, dont il nous raconte le curieux voyage en ballon de Paris jusqu’à Spa. Il est vrai que l’aïeul en question sort complètement de l’ordinaire et que le récit de sa vie aurait de quoi faire s’évanouir un bataillon de vieilles filles et de députés MRP. Le comte Ivan Matzneff, après avoir loyalement servi le tsar dans ses guerres du Caucase et envoyé ad patres son contingent de rebelles tchétchènes, s’installe à Paris pour oublier ses émotions militaires et s’y faire une belle réputation de viveur. Plein aux as, snob jusqu’au bout des ongles, grand amateur de femmes, avec une préférence pour les petites danseuses, monsieur le comte est remarqué par Barbey d’Aurevilly, dont il devient l’ami et qui le décrit comme « le plus étourdi des Russes », ce qui est peu dire. Les aventures en aérostat d’Ivan, de son ami le comte Alexis de Pomereu et de leur suite, racontées par un Gabriel déchainé et plein de verve, réjouiront tous ceux qui prennent la vie pour un exercice de liberté et de plaisir. Le ballon russe est un salon où l’on s’amuse, où l’on badine, où l’on devise, parfois gravement, sur les merveilles de la technique et sur les commodités du monde moderne. Car le comte Ivan a beau être un vrai gentilhomme et un parfait réactionnaire, il n’en est pas moins de son temps. Bon sang ne saurait mentir et l’on voit, page après page, s’installer une complicité entre l’aristocrate d’hier et l’écrivain d’aujourd’hui. N’ont-ils pas en commun un nom – presque – imprononçable, un goût immodéré pour l’amour et cette mélancolie profonde, insurmontable, qui derrière le rire et les incartades, est la signature de l’âme russe ? Cette âme russe qui suscite en France, de nos jours encore, tant d’incompréhension. Mais ce petit ouvrage n’est pas seulement le recueil d’une vie brillante. Les amateurs d’idées justes y trouveront aussi leur compte. Ainsi dans la préface où Gabriel commente les joyeux diners d’Ivan et de ses complices d’aérostat, on relèvera cette réflexion pleine de sens : « De nos jours, les hommes politiques français de tous bords nous cassent les pieds avec les « valeurs de la République », ils n’ont que ces mots à la bouche, ils n’ont que çà à proposer aux émigrés candidats à la naturalisation, comme si, avant 1792, la France n’existait pas, comme si, pour être un vrai Français, il fallait être républicain et préférer Zola à Bossuet. Quel mensonge ! Quelle barbe ! Heureusement, Pomereu et Matzneff sont là pour nous rappeler qu’existent aussi les valeurs de la monarchie. » On ne s’étonnera pas de lire ici que nous préférons ces dernières.
eugène charles.
      
L'article de Jacques Aboucaya. - Service littéraire, septembre 2012
Le snobisme vient-il se nicher dans les gènes ? Gabriel Matzneff réfute cette hypothèse. Trop indépendant. Trop réfractaire pour se reconnaitre quelque dette envers une hérédité à laquelle il n'entend rien et qui, de son propre aveu, ne l'intéresse pas. Une exception, toutefois, cet Ivan Matzneff, ami de Barbey d'Aurevilly, dont il exhume un pittoresque récit de voyage en ballon. Occassion pour ressusciter, à travers cette oeuvrette, la Russie éternelle. Elle innerve, comme on sait, toute son oeuvre. Or, par delà les années, cet aïeul lui ressemble comme un frère. Aristocrate jusqu'au bout des ongles, avec tout ce que cela suppose de singularité consciente. De souci de ne pas déroger en quelque circonstance que ce soit, se trouvât-on à dix mille pieds au-dessus du sol dans une nacelle chancelante, emportée par les courants d'air. Qui plus est, chaud lapin, cet Ivan. Amant, à en croire Barbey, "de toutes les actrices de Paris qui jonchent le parquet à quatre pattes." C'est le détail, on le devine, qui a séduit son lointain descendant. Lequel assure ne jamais, pour sa part, faire marcher ses jeunes amantes à quatre pattes. Mais peut-on le croire ? Pour en revenir à l'intrépide aérostier, son "Voyage dans les airs de Paris à Spa, en trois étapes" lui inspire un récit circonstancié. Précis. Nourri de calculs. On y respire la révérence pour la Science, de mise au milieu du dix-neuvième siècle. Avec la bienséance exigeant que l'on ne cède jamais à l'emphase dans l'expression des sentiments, même aux moments les plus cruciaux d'une ascension périlleuse. Ce décalage, cette componction dans le ton apparaissent aujourd'hui d'une drôlerie d'autant plus irrésistibre qu'elle est incontestable. M. le comte ne plaisante pas, il parcourt les airs, entre ciel et terre, sur les ailes de l'Aigle. Avec la conscience aiguë que ses observations serviront les générations futures. En quoi il ne se trompait guère : Gab la Rafale en apporte la preuve. 
 
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1 janvier 2013 2 01 /01 /janvier /2013 17:01
mistral
 
Hommage à Frédéric Mistral
 

L'équipe de la Revue Critique des idées et des livres présente à Mgr le Comte de Paris, à la Maison de France, à ses lecteurs et à tous ses amis ses voeux de bonheur et de prospérité pour l'année 2013.

 

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1 janvier 2013 2 01 /01 /janvier /2013 09:26

Hiver 2012/2013
Etat de la France
 

- Le mystère français, par François Renié. [lire]

Les idées et les livres

- Le tournant hollandais, par Hubert de Marans. [lire]
Lors de la campagne présidentielle de 2012, François Hollande s'était présenté comme l'homme d'une politique économique "équilibrée", conjuguant volontarisme industriel et rigueur financière. L'approbation, sans négociation, du pacte budgétaire européen, le fiasco de Florange, l'adoption des mesures libérales du rapport Gallois ont eu raison de ces bonnes intentions. Que reste-t-il aujourd'hui du hollandisme, au-delà du discours incantatoire sur le retour de la croissance ? La France est-elle encore dirigée ?

- La République sans défense, par le capitaine de Boïeldieu (c.r.). [lire]
Déboussolées et fragilisées par les réformes de l'ère Sarkozy, les armées sont à nouveau sacrifiées au dogme de l'austérité budgétaire. La nouvelle loi de programmation militaire ne repose que sur des considérations d'ordre financier. Elle aura des conséquences dramatiques, aussi bien sur nos forces classiques que sur notre potentiel de dissuation. En rabaissant la France au rang de puissance moyenne, le pouvoir réduit nos moyens d'agir au moment même où de nouvelles menaces planent sur la paix du monde.

- Etat de la France, textes présentés par Paul Gilbert. [lire]

- Le Royaume uni et l'Europe, par Vincent Le Breton. [lire]
Pour les Britanniques, une sortie de l'Europe n'est plus une vue de l'esprit. Une large majorité d'entre eux le souhaitent, les partis d'outre-manche prennent le train en marche et le gouvernement de David Cameron vient d'accepter la tenue d'un référendum en 2016. S'agit-il d'une perspective sérieuse ? L'euro et l'Union européenne pourraient-ils s'en remettre ?

- Barrès et la Colline inspirée, par Rémi Clouard.  [lire]

- Dans le jardin de mon père,  un récit d'Emile Henriot.  [lire]

Le jardin français, poèmes de R. Chalupt, G. Gabory, E. Lochac.  [lire]

Chroniques

- Notes politiques, par Hubert de Marans.
Les affaires sont les affaires.  - Où va le Front national ? - Crispations jacobines.

- Chronique internationale, par Jacques Darence.
Retour en Afrique. - Viva Grillo ! - Chypre.

- Chronique sociale, par Henri Valois.
Un dialogue social à sens unique. - CGT, CFDT, CGC : changement d'époque. - Violences ouvrières.

- La vie littéraire, par Eugène Charles.
Ecrivains en bleu horizon. - Lalumière. - Matzneff.- Perret. - Déon. - Debray. - Goffette.

- Idées et histoire, par Jacques Darence et Vincent Maire.
Hannah Harendt. - Lawrence d'Arabie.

- Notes d'Art, par Jean Lalo et Louis du Fresnois.
Richard Wagner. - Audiberti.

- Revue des revues, par Paul Gilbert.
Debray, Védrine et l'Otan - Napoléon et Bainville. - Nimier.

- Les livres, par Paul Gilbert, Eugène Charles, François Renié.
Couleurs. (Dominique Decherf). - Le manifeste de décroissance. (Vincent Liegey). - L'homme indigné. (Jean-François Mattéi). - Je ne songe qu'à vivre. (Honoré d'Estienne d'Orves). - Lénine. (Robert Service). - André Le Notre. (Erik Orsenna). - Francis Poulenc et la musique populaire. (Dominique Arbey). - Brefs récits pour une longue histoire. (Roger Grenier). - Comment lire. (Ezra Pound). - Petite sélection stendhalienne. - Livres reçus.

 

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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 17:39
La France 
qui se bat...        
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Lundi 1er décembre

- Les abattoirs Gad de Saint-Martin-des- Champs (Finistère) annoncent un plan social qui concerne près de 1000 salariés. Seul le site de production de Josselin (Morbihan) serait conservé. Gad, comme la plupart des abattoirs français, souffre de la très forte concurrence des abattoirs allemands et d’Europe de l’est.

- L’usine de semi-conducteurs du Rousset (Bouches du Rhône), acquise en 2010 par le groupe allemand LFoundry, est placée en redressement judiciaire. L’unité emploie 700 personnes et les salariés s’attendent à l’annonce d’un plan social drastique. Les syndicats ont porté plainte pour abus de biens sociaux contre l’actionnaire allemand

- Les salariés de Candia poursuivent leur action en justice pour sauver les trois sites de Saint-Yorre (Allier), de Villefranche-sur-Saône (Rhône) et de Lude (Sarthe). Déboutés par le tribunal de commerce de Paris, ils font appel. Plus de 300 emplois sont en jeu.

Mardi 2 juillet

- Le groupe suisse Calida, nouveau propriétaire de l’entreprise drômoise Lafuma, décide la suppression de 80 postes de travail dont une soixantaine concerne le site historique d’Anneyron (Drôme).  

Mercredi 3 juillet 

- Pierre Gattaz est élu à la tête du MEDEF. Il est le promoteur d’une ligne plus dure vis-à-vis du gouvernement et des syndicats. « Fini de discuter des sujets sociaux, on remet l’entreprise au cœur du système », martèle son entourage.

Jeudi 4 juillet

- Le groupe de volailles breton Amice Soquet est placé en redressement judiciaire. L’avenir de 350 salariés est en jeu

Vendredi 5 juillet

- Selon un sondage TNS Sofres réalisé pour l’association Dialogues, 55% des salariés font confiance à l’action des syndicats et 65% estiment que « les règles sociales » doivent résulter d’une négociation entre les partenaires sociaux plutôt que d’interventions de l’Etat.

- Les syndicats contestent la reprise de SNB, ex-filiale du groupe Saft spécialisée dans les batteries au nickel, par une société d’investissement sans surface financière réelle. SNB emploie 340 salariés à Nersac, près d’Angoulême.

Lundi 8 juillet

- Le nouveau front syndical d’opposition CGT-FO-FSU et Solidaires appelle à une journée d’action le 10 septembre prochain contre la réforme des retraites.

Mardi 9 juillet

- Aperam Precision, spécialiste des inox plats et filiale du groupe Mittal, envisage la fermeture de son site d’Unieux (Loire). L’intersyndicale souligne la volonté de Mittal de liquider Aperam après avoir prélevé des dividendes record depuis deux ans. Les 72 salariés demandent la nationalisation temporaire du site sidérurgique.

Jeudi 11 juillet

- C’est reparti pour le fabricant de meubles de bureau Arféo Buroform. L’entreprise de Château-Gontier (Mayenne), reprise sous forme de Scop en 2012, renoue avec les bénéfices, reconquiert ses grands clients et pérennise l’emploi de ses 220 salariés. Un exemple à suivre.

- Le fabricant de portes de garage ODCF-Wayne-Dalton, situé à Reims, est placé en liquidation judiciaire. Pour les syndicats, la maison-mère, le japonais Sanwa, a orchestré cette fermeture pour recentrer sa production sur d’autres marques du groupe en Europe. Les salariés exigent l’ouverture de négociation et multiplient les actions pour mobiliser les pouvoirs publics.

Vendredi 12 juillet

- Après un an de conflit avec le groupe britannique R&R, les 99 salariés de l’usine de glaces Pilpa de Carcassonne sortent vainqueurs de leur combat. Un véritable plan de reclassement et des indemnités de licenciement substantielles sont obtenues et une quinzaine de salariés poursuivront l’activité dans le cadre d’une Scop.

Lundi 15 juillet

- L'équipementier automobile nord-américain Cooper Standard envisage la fermeture de ses deux usines de fabrication de pièces en caoutchouc et le regroupement de son personnel sur un même site près de Rennes (Ille-et-Vilaine). Une restructuration qui pourrait se traduire par la suppression d’une centaine d’emplois.

Mercredi 17 juillet

- La CGT se mobilise pour sauver l’entreprise Clestra, leader mondial des cloisons amovibles, située à Illkirch (Bas-Rhin). La société est menacée de liquidation judiciaire et 700 emplois sont en jeu, dont 350 sur le seul site d’Illkirch.

Vendredi 26 juillet

-  La Cour d’appel de Reims suspend la liquidation judiciaire du fabricant de portes ODCF-Wayne-Dalton et rejugera prochainement ce dossier. De leur côté les services de l’Etat viennent de rejeter le plan social présenté par l’actionnaire américain. Grande satisfaction des travailleurs et des élus de Reims qu’ils ont mobilisés.

- Plus de 600 emplois vont être supprimés chez General Electric sur les 11.000 salariés du groupe en France. Les deux activités visées sont la finance (crédit aux particuliers) et la production d’énergie (site de Belfort). Les syndicats contestent ces décisions qu’ils qualifient de licenciements boursiers et envisagent une action en justice contre le groupe multinational. 

Henri Valois.

 

 

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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 16:52

 


La Revue critique vous souhaite
une belle année 2013

 

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