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1 octobre 2013 2 01 /10 /octobre /2013 20:00

Automne 2013
Le reflux
de l'Europe
 

- Front de classe et Front national, par François Renié. [lire]

Les idées et les livres

- Les vieilles lunes d'Arnaud Montebourg, par Henri Valois. [lire]
"Redressement productif", "démondialisation", "protectionnisme intelligent", Arnaud Montebourg parle beaucoup mais il agit peu et lorsqu'il agit, il est décevant. Son programme d'investissements d'avenir ne fait que recycler  les vieilles recettes d'un dirigisme qui a fait son temps. L'industrie française a besoin de souffle et d'idées neuves. Elle mérite mieux que les discours d'un Etat vélléitaire, sans stratégie et sans moyens.

- Iran, la fin de l'isolement ? par Claude Arès. [lire]
L'élection d'Hassan Rohani et l'arrivée au pouvoir d'une équipe plus modérée modifient la donne iranienne. L'Amérique et ses alliés en ont pris acte et accueillent favorablement les signes d'ouverture envoyés par Téhéran. L'accord qui se dessine sur le délicat dossier du nucléaire pourrait marquer la fin de l'isolement de l'Iran et son retour dans le jeu diplomatique. Quel rôle peut jouer la Perse dans la stabilisation du Moyen-Orient ?

- Des idées nouvelles sur la Restauration, par Jacques Darence. [lire]
L'histoire de la Restauration et de la monarchie de Juillet a longtemps souffert de l'ombre portée de la Révolution et l'Empire. Tel n'est plus le cas. Des publications récentes mettent en relief le mouvement de rénovation  engagé durant cette période, qui aura des effets jusqu'en 1914. Dynamisme commercial et industriel, modernisation des institutions, efficacité diplomatique, voilà la France qui retrouve les bases de sa puissance. 

- Le reflux de l'Europe, textes présentés par François Renié. [lire]
L'Europe ne fait plus rêver les peuples. Quarante ans de crise, de montée du chômage et d'aveuglement des élites politiques ont eu raison de la grande ambition d'après-guerre. Faut-il pour autant tirer un trait sur l'avenir du continent ? Les nations européennes sont-elles condamnées à s'affaiblir puis à disparaître ? D'autres projets sont-ils possibles ? Des économistes, des historiens, des philosophes, des hommes d'Etat posent aujourd'hui ces questions avec lucidité et esquissent des solutions. Leurs voix commencent à se faire entendre.

- L'année Poulenc, par Sainte Colombe. [lire]
Francis Poulenc se moquait de sa postérité. Il est pourtant aujourd'hui un des musiciens les plus joués au monde. Ses pièces profanes respirent ce délicat mélange entre nostalgie, ironie et joie de vivre qui fait le fond de l'âme française. Ses compositions religieuses sont le fait d'un esprit qui aspire à un mysticisme allègre, baigné de lumière. Oeuvre parfaite, qui, cinquante ans après la mort de son démiurge, n'a pas pris une seule ride.  

- Le cavalier Martin, un conte d'André Thérive. [lire]
Quand Thérive réécrit l'Histoire sainte et accomode au goût du jour la légende de Saint Martin. 

- Le jardin français, poèmes de L. Le Cardonnel, J. Pellerin, A.P. Garnier. [lire]

Chroniques

- Notes politiques, par Hubert de Marans.
Hollande est-il de gauche ? - Remugles sarkoziens. - Juppé, le retour. - Mélenchon en panne.

- Chronique internationale, par Jacques Darence.
La France au levant. - L'affaire Snowden. - Fin de partie à Rome.

- Chronique sociale, par Henri Valois.
Le peuplement de la France. - Emeutes dans l'ouest.  - Révoltes ouvrières.

- La vie littéraire, par Eugène Charles.
Cheng. - Lemaître. - Genevoix.- Vidalie. - Laurent. - Diesbach. - Stendhal.

- Idées et histoire, par Jacques Darence et Vincent Maire.
Piketty. - Huguenin. - Gueniffey. - Barrès.

- Notes d'Art, par Sainte Colombe et Jean du Fresnois.
Le Nôtre. - Versailles. - Molière.

- Revue des revues, par Paul Gilbert.
Ces rois qui résistent. - Auguste Comte et l'Italie. - Retour de la Russie.

- Les livres, par Paul Gilbert, Eugène Charles, François Renié.
Le propre de l'homme. (Rémi Brague). - La philosophie de la tragédie : Nietzsche. (Léon Chestov). - L'Etat, le pouvoir, le socialisme.  (Nicos Poulantzas). - Dictionnaire des corsaires et des pirates. (Gilbert Buty). - Histoire passionnée de la France. (Jean Sevilla). - Saint-John Perse. (Henriette Levillain). - Immortelle randonnée. (Jean-Christophe Ruffin). - Vieilles maisons, vieux papiers. (Gosselin Lenôtre). - Petite sélection stendhalienne.  - Livres reçus.

 

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29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 21:22
Carco
 
 
figaro
 
 
 
Figaro joue de la guitare.
Ma bien–aimée, comme il joue faux !
La pluie d’été mouille les coteaux
gris, verts et bleuissants du soir…
Oh ! la guitare et ce bruit d’eau !

Entends-tu ? Maintenant qu’il chante,
comme tu es troublée, tout à coup !
Or, ce Figaro, coiffeur dans un trou
de province déjà pourrissante,
n’est qu’un vieillard à moitié fou.

Mais tu trembles sous ma caresse,
tu te serres, nue, contre moi,
nue et frissonnante tandis que ta voix,
rauque un peu, répond à l’amoureuse averse
qui s’abat et gémit sur le toit
.
 
 
 
Francis Carco (1886-1958). Chansons aigres-douces. (1913).
 
 
l'heure du poete
 
 
 
La fillette aux violettes
Equivoque, à l'oeil cerné,
Reste seule après la fête
Et baise ses vieux bouquets.

Ce n'est ni la nuit, ni l'aube,
Mais cette heure où, dans Paris,
Les rôdeurs et les chiens maigres
Errent dans un brouillard gris...

L'heure amère des poètes
Qui se sentent tristement
Portés sur l'aile inquiète
Du désordre et du tourment.

Et ma lampe qui charbonne
Luit sur ce pauvre cahier
D'où se lèvent des fantômes
Que je croyais oubliés
.
 
 
 
Francis Carco (1886-1958). Petits airs. (1920).
 
 
dimanche
 
 
 
Ne parlons pas, écoute
La pluie à grosses gouttes
Dégouliner du toit
Et ruisseler aux vitres
Il pleuvait, souviens toi,
Comme il pleut dans mes livres.

Un vieux piano grinçait,
Le vent brassait les branches
Par ce sombre dimanche.
Un vent âpre et glacé
Et, soudain, sans qu'on sache
D'où le vent le chassait,
Cet air de cor de chasse...
 
 
 
Francis Carco (1886-1958). La Romance de Paris (1949).
 
 
sirene.jpg
 
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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 22:06
Barrès
 
Au retour du voyage qu'il fit en Grèce au printemps de 1900, Barrès ne consacra que quelques articles à son périple égéen. Il mûrit cinq ans ses impressions de voyage, qu'il rassembla finalement dans un de ses livres les plus forts, le Voyage de Sparte, publié en 1906. Si, comme on le sait, Barrès ne trouva pas dans Athènes les lumières qui avaient ébloui dix ans plus tôt son ami Maurras, Daphné, Sparte, Mistra, Olympie, le Péloponnèse l'enchantèrent et le séduisirent immédiatement. C'est que le mystère y règne, que les antiques croyances mêlent encore leurs effluves et leurs chants à ceux du christianisme, que la nature sauvage porte toujours la trace des héros. Héros grecs mais aussi héros français, ces ducs d'Athènes, ces chevaliers francs qui édifièrent ici palais, forteresses ou burgs dorés. Mais laissons Barrès nous raconter son arrivée, un matin, à dos de mulet, devant la belle figure du temple d'Apollon à Bassae.
 
rémi clouard.
 
L'aurore à Bassae
 
J'ai fait deux longs jours de mulet depuis les ruines de Phigalie, qu'on nomme encore Bassae, jusqu'aux fouilles d'Olympie.
Quelle misère ! Quelle splendeur ! Quelle divine vie primitive ! Nous suivions les mêmes sentiers et le même régime frugal dont s'accommodèrent, d'âge en âge, les gens de ce fameux pays. Les images de cette course se sont dissipées aussi vite que les cris gutturaux de l'agoyate qui, derrière ma bête, criait : « Hourri... oxo... ». Mais il me reste de ce petit effort animal la sensation d'un bain, d'une plongée dans la plus vieille civilisation.
Pour la visite du temple d'Apollon secourable à Bassae, le mieux est de dormir dans le village d'Andrissena, dont les approches, quand j'y vins par les pentes du Lycée, me rappelèrent les environs de la Bourboule en Auvergne, vaste paysage rond et verdoyant, des rochers, des prairies, des vaches et leurs sonneries le soir.
La nuit passée dans un pauvre logis, nous partîmes à la première heure vers les ruines du temple. Depuis longtemps, déjà, il faisait petit jour, quand deux doigts de couleur rose vinrent se poser sur la pointe extrême des sommets ; c'était le reflet des feux du soleil, cachés à notre vallon par les montagnes. Ce rose inimaginable, ce rose franc sur un petit espace de neige fut le brusque signal de la pleine lumière. Une fois de plus, l'antique Aurore venait d'ouvrir les portes de l'Orient. La monotonie du voyage, dans ces premières heures du jour, est d'une douceur incomparable. Sous nos climats, avec nos moeurs, nous voyons mal le vêtement de la nature. Quand je montais les pentes de Bassae, depuis une semaine, je n'avais reçu ni lettre ni journal. Ainsi délivré du monde, l'esprit se donne tout aux sensations immédiates. Une eau qu'on traverse à gué, un arbre sous lequel on se courbe, un parfum fait une délectation. Je me rappelle la branche d'aubépine humide dont était orné mon mulet. Nous allions de colline en colline, à travers les sentiers sauvages et parfois dans des lits de torrents. Des vallons de genêts jaunes succédaient à des forêts de ronces violettes. Bientôt nous eûmes, au-dessous de nous, un silencieux pays bleu de montagnes. A huit heures, la chaleur commence et les fulgurations. On avance au milieu des poussières concassées, brûlées, de quarante hauts fourneaux qui, pendant des siècles, auraient, ici, entassé leurs scories. Soudain voici Bassae.
Bassae, petit temple dorien, bijou parfait que l'on découvre, à l'imprévu, dans un vallon des sommets. Trente-six colonnes surmontées de l'architrave demeurent debout. Elles sont en pierres bleuâtres, teintées de rose par un lichen. Des chênes clairsemés les entourent, et puis, c'est la solitude lumineuse aux horizons indéfinis sur les montagnes, les forêts et les golfes. Désert qui rend plus émouvante cette petite ordonnance humaine.
Auprès des ruines de Bassae, comme dans les paysages à fabrique de Nicolas Poussin, quelques figures de chevriers donnent les proportions. Sont-ils éloignés ou proches ? Ils sont mangés, vaporisés par l'ardente lumière, fondus dans l'argent liquide de cette atmosphère où leur forme fait seulement un petit brouillard qui tremble. Notre agoyate les appela. Ils m'apportèrent une jatte de quatre ou cinq litres de lait avec une louche en bois...
Aujourd'hui encore, dans mon souvenir, le plus ordinaire des chênes de Phigalie demeure une personne glorieuse de qui je voudrais m'informer auprès de tous les voyageurs. Les chèvres l'ont-elles épargné ? Les pierres du temple ne meurtrissent-elles pas ses rejets ?
Il serait absurde que nos idées modernes et nos sentiments propres voulussent se loger dans la maison d'Apollon. Mais elle nous donne une leçon de goût qui nous contraint à rougir de notre âme encombrée par tant d'images vulgaires, luxueuses ou incohérentes. C'est sur les ruines de Bassae que j'ai compris un mot de Taine (que m'avait transmis Paul Bourget). Taine disait avec indignation : « M. Hugo est un malhonnête homme. Il raconte qu'un lion furieux a broyé entre ses dents les portes d'une ville. Les félins ne peuvent pas broyer ; on ne broie qu'avec des molaires, et les molaires du lion ont évolué en canines, pointues, tout en crochets, sans surface masticatrice. » Excessive boutade, peut-être, mais sa rigueur invite heureusement l'artiste à se régler. Mon ami, le pauvre Guigou, se fâchait contre Taine, il disait que le poète a des droits... Mais un passant, fût-il poète, qui respira la vertu d'un matin grec aux vallons de Phigalie, ne veut plus subir l'attrait des imaginations monstrueuses.
Il y avait trois heures, peut-être, que nous avions quitté le temple. Nous cheminions... Nos muletiers, d'un geste, appellent, à soixante mètres, un paysan, qui accourt avec une petite outre. Il la soulève ; ils boivent une lampée chacun, puis ils tirent de leur gousset, celui-ci une pincée de tabac blond, et celui-là quelques feuilles de papier qu'ils lui remettent. C'est l'antique simplicité des échanges pastoraux. A toutes ses étapes, ce brûlant voyage du Péloponnèse nous offre des images familières et nobles comme elles abondent dans l'Odyssée. Je me rappelle nos haltes brèves aux fontaines. Le muletier fait boire sa bête, puis la chassant d'une tape sur le mufle, il met sa bouche dans la même eau. Après cette fraternité, la caravane reprend sa marche sous le soleil.
Au milieu de ces friches interminables, où nul sentier n'est dessiné, nous traversions des buissons d'arbres et d'arbustes, qu'à ma grande surprise je reconnaissais. Vigoureux, en plein air, voici les jolis seigneurs si frêles que ma mère cultivait en caisses, avec tant de plaisir, dans la maison de mon enfance. C'est bien sûr qu'ils vivent ici leur véritable destin. Mais à mon sentiment, dans cette liberté, ce sont des réfractaires, des esclaves marrons !
Interminables journées ! On rêve d'un chapitre où l'on noterait le cri, l'odeur, les sensations indéterminées qui flottent sur chacun des grands pays romanesques du monde... J'ai dans l'oreille le cri fou des femmes liguriennes, vendeuses de poisson, et de qui la voix se brise en sanglots, en rires, je ne sais, vers neuf heures, par un clair de soleil, au fond des basses rues du Vieux-Nice... Les appels variés des marchands qui poussent leurs charrettes dans la boue du Paris matinal remuent et raniment les sensations fortes et vagues que j'avais, il y a vingt ans, jeune provincial fraîchement débarqué de Lorraine... Et comme l'avertissement mélancolique des gondoliers de Venise s'accorde au clapotis des noirs petits canaux, les deux, trois cris de l'agoyate poussant sa bête, s'associent étroitement avec le soleil, le cailloutis et les yeux brûlés du Péloponnèse. Hourri... oxo... Ce sont justes les syllabes gutturales que Wagner prête aux Walkyries.
J'arrivai vite à regretter les pâturages de France. Dans les misérables khani ou bien sur le dos de ma bête, je rêvais, il m'en souvient, de la vallée, si drue de verdure, où des peupliers, des platanes et des tilleuls fraîchissent autour de Nogent-sur-Seine. Parmi ses grandes prairies et annoncée vers Paris par une allée couverte, que Nogent-sur-Seine est aimable, d'agrément naturel, avec son fleuve et ses canaux, où transparaît une forêt d'algues éternellement peignée par le courant ! Le bruit des vannes, l'odeur saine des joncs et des arbres, les glycines qui pendent de modestes maisons, toute cette atmosphère de nos campagnes françaises que nous avons parfois méconnue, mais où notre énergie peut travailler, comme une roue de moulin clapote dans la rivière, ah ! que nous la regrettions, sur l'échine de la bête, qui nous menait, avec trente siècles de retard, aux jeux olympiques, c'est-à-dire en face du secret essentiel de la Grèce.
maurice barrès.
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21 septembre 2013 6 21 /09 /septembre /2013 23:20
Un esprit libre
 
 
 

 

IDEES
Thierry Maulnier.
Etienne de Montety.
Collection Tempus.
Perrin.
Avril 2013.
454 pages.
 

   
Etienne de Montety, né en 1965, est écrivain et journaliste.  Directeur-adjoint du Figaro et directeur du Figaro Littéraire, il anime les pages "Débats-opinion" du quotidien depuis 2008. Il est l'auteur de Salut à Kleber Haedens. (Grasset, 1996), Honoré d'Estienne d'Orves, un héros français. (Perrin, 2001), Des hommes irréguliers. (Perrin, 2006), L'article de la mort. (Gallimard, 2009), La Route du salut. (Gallimard, 2013).  
 
Présentation de l'éditeur.
Né en 1909, élève de l'Ecole Normale Supérieure avec Robert Brasillach, Simone Weil et Georges Pompidou, Thierry Maulnier meurt en 1988, académicien et grand éditorialiste au Figaro. Disciple de Charles Maurras, engagé à l'Action française, il traverse les années trente ivre de connaissance, à la découverte de Malraux, Aragon, Breton, et adule Dostoïevski et Sophocle. C'est en jeune nationaliste irrigué par des préoccupations sociales et économiques qu'il participe aux manifestations de 1934. Alarmé très tôt par la montée du nazisme, refusant tout embrigadement, il ne s'abîme pas comme tant d'autres dans la collaboration. Son talent de polémiste se réveille plus tard, après la Guerre, dans le combat intellectuel mené contre le communisme et Jean-Paul Sartre. Il crée alors avec François Mauriac la revue La Table ronde. Critique littéraire, homme de théâtre, moraliste et journaliste, Thierry Maulnier demeure, à la manière de Raymond Aron, la parfaite illustration, dans une certaine tradition de la droite française, d'une conscience libre et brillante, celle qui sait si bien saisir les battements de coeur d'une époque. Sa silhouette déglinguée de funambule a marqué les mémoires mais sa pensée et son oeuvre (sur la poésie du XVIe, Racine et Nietzsche) est largement oubliée : peu habile à se faire valoir, enclin à la paresse des surdoués et d'une nonchalance fiévreuse, Thierry Maulnier est également un grand esprit marqué par l'obsession métaphysique à l'ironie clairvoyante, oscillant toujours entre canular et tragédie.
 
L'article de Frédéric Saenen. - Le Salon littéraire. - juillet 2013.
Thierry Maulnier, le nonchalant lucide. C’est une belle initiative qu’ont eue les éditions Perrin de rééditer, quelque vingt ans après sa parution initiale chez Julliard, la biographie de Thierry Maulnier signée Etienne de Montety. S’il ne fut pas un auteur de premier plan et s’il risque d’être encore longtemps relégué en son purgatoire, Maulnier incarne bel et bien le type du « libéral conservateur » à la française, doté d’un esprit critique qui pouvait s’avérer rude en ses jugements tout en demeurant flexibles dans ses prises de position. Est-ce de son passage à Normale Sup’ que Jacques Talagrand, qui deviendra Thierry Maulnier, gardera tout au long de sa vie un indéniable « esprit d’irrévérence » ? Ce qui est sûr, c’est que ses premières manifestations de dissidence intellectuelle se signalent par les canulars élaborés que le potache aimait jouer à ses professeurs ou ses camarades… D’une ambiance comparable à celle qui règne dans le roman Les Copains de Jules Romains, Maulnier passe à l’immersion dans les débats et les remous qui marquèrent la génération des non-conformistes des années 30. Il trouvera alors dans le journalisme et le théâtre deux voies d’expression privilégiées d’une pensée au large spectre, qui semble faire sans cesse le grand écart entre réaction directe à l’actualité et réflexion sur le tragique de la condition humaine. Maulnier fut moins l’homme d’une œuvre que de formules, expressions de sa rigueur morale et de ses exigences intellectuelles. Ainsi, du temps où il fréquente la nébuleuse de la Jeune Droite et de ses revues éphémères, il ramasse en quelques mots l’état d’esprit qui les anime, lui et ses camarades : « Nous sommes las de ce qui n’est pas éternel. » Quelques années plus tard, portant à bout de bras avec Maxence et Blanchot le projet du journal qu’il baptise L’Insurgé, il en résume le programme ainsi : « L’avenir, on ne l’espère pas, on le fait. » Au soir de sa vie, revenu de bien des désillusions, il constate, lapidaire : « Nous avons besoin d’un sens, non le monde. » Les lecteurs en attente de pages passionnelles reprocheront peut-être à Montety de restituer, sans esbroufe ni tapage, les querelles qui déchirèrent la France, depuis les émeutes du 6 février 34 à la question de l’Algérie française. Autant de polémiques où l’indolent Maulnier vient mettre son grain de sel, en osant se dresser contre les mandarins les plus révérés – au rang desquels Sartre figure en première position. Professant une admiration sans faille envers les maîtres qu’il s’est choisis – Racine, Nietzsche, Descartes, Pascal – Maulnier sera une voix originale, volontiers discordante, dans le concert du camp de la réaction. Déjà du temps où, signant dans L’Action française et dans d’autres journaux des articles sur les opérations militaires, qui déroutaient les censeurs par les circonvolutions de leur prose raffinée, Maulnier s’était vu affubler du surnom de « l’Anguille ». Après-guerre, on le verra soutenir des positions atypiques, parfois par pur calcul stratégique. Ainsi prendra-t-il le parti des époux Rosenberg, moins par compassion envers le couple accusé d’espionnage que pour éviter d’avoir à offrir à la Russie stalinienne l’occasion de se prévaloir de martyrs. Maulnier fut un adversaire de tous les dogmatismes mortifères : il rejeta avec dégoût le fascisme et combattit le communisme à face de méduse. À cet égard, s’il pouvait se permettre d’être si farouchement anti-marxiste, c’était pour être un très fin connaisseur de l’œuvre de Marx et en somme le premier de ceux que l’on appellera ensuite, par un savant distinguo, les « marxiens ». Sa critique constante de la démocratie tient surtout au fait qu’il estime que ce régime n’est souvent qu’un masque dont se pare le capitalisme, troisième idéologie dangereuse au milieu des deux extrêmes, et qui peut annihiler l’homme en le réduisant à sa simple dimension quantitative. Il se rencontre ainsi dans les essais littéraires ou politiques de Maulnier des intuitions, des visions, des analyses, qui valent encore aujourd’hui leur pesant d’or. Hélas, le constat que dresse Montety à propos des Vaches sacrées, dernier archipel laissé en friche par Maulnier, sonne juste : dans ces pages d’aphorismes denses fourmillent « des centaines d’idées auxquelles il manque une structure pour prendre toute leur valeur. » Le bilan intellectuel est certes mitigé, voire faible, toutefois il se voit compensé par le bilan humain. Maulnier apparaît au final, grâce à la plume subtile et précise de Montety, comme un être émouvant de complexité, sympathique en diable avec son habitude de boucler ses articles en dernière minute et avec brio, sa distraction légendaire qui lui fait oublier son épée le jour solennel de son intronisation sous la Coupole, son ironie mordante bien que jamais gratuitement méchante, son sens profond de l’amitié. Maulnier s’éloigne donc, à regret, car cet homme là aurait pu marquer plus profondément son siècle, qui sait même ?, en infléchir un peu le cours funeste. Il semble sourire et hausser les épaules, en prononçant cette phrase qu’il répétait souvent dans ses derniers moments : « Par nonchalance, j’ai perdu beaucoup de temps.»
    
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25 août 2013 7 25 /08 /août /2013 09:00
Raynaud
 
 
sieste
 
 
 
Tout flambe de soleil : la rose cramoisie,
Le sapin empesé dans sa fraise à godron,
Les platanes, gardiens vigilants du perron,
Et la vigne emperlée où mûrit l'ambroisie.

La plaine heureuse et riche ondule aux environs.
Le fleuve sinueux mire la poésie
Des lointains que l'Eté brode à sa fantaisie,
Et l'air sonne d'un choeur joyeux de moucherons.

Chaque heure, surgissant de sa robe de gaze,
Occupe l'Empyrée et d'une neuve extase,
Vêt, en se dénouant, l'immobile décor.

Je n'ai pas remué du lit d'herbe où je rêve
Que déjà le croissant de la lune se lève
Et c'est la Nuit, que crible une mitraille d'or.
 
 
 
Ernest Raynaud (1864-1936). A l'ombre de mes dieux. (1924).
 
 
la seine
 
 
 
Loin des remous de la cohue et des bruits laids,
Je te regarde luire en ce jour de lumière,
O mon fleuve, ô ma Seine ! et glisser, d'une eau fière,
Dans une perspective ouverte de palais.

Chaque pont, arche souple, ébloui de reflets,
Clame un nom de victoire avec sa voix de pierre,
Tandis qu'une ombre drue, à la berge ouvrière,
Gazouille un vieux refrain rustique où je me plais.

Un renouveau d'espoirs se dénoue en volutes ;
Et, comme l'Age d'or sommeille au cœur des flûtes,
Tout un bonheur perdu respire en ce tableau.

Ici, Paris n'est plus que joie, azur, espace,
Et pour fleurir sa gloire, il y cueille avec grâce
Tous les frissons épars du feuillage et de l'eau.
 
 
 
Ernest Raynaud (1864-1936). A l'ombre de mes dieux. (1924).
 
 
les cloches
 
 
 
Carillons du dimanche en branle sur la ville,
Que vous nie submergea, de mille émois soudains
Tandis que je m'effrite en ce Paris fébrile,
Vous êtes ma province et mes jeunes matins !

Vous dites la terrasse au bord de l'eau tranquille,
L'horizon des labours aux fins clochers lointains,
La route ensoleillée où le chaume rutile,
Et la vie humble assise à l'ombre des jardins.

Vous dites la ruelle aux logis séculaires
Et ce que les Aïeux ont scellé dans leurs pierres
De Foi persévérante et d'utiles vertus.

O cloches ! qui sonnez du fond de mon enfance,
Un monde tremble en vous de joie et d'espérance
Et vous me rapportez tous mes bonheurs perdus.
 
 
 
Ernest Raynaud (1864-1936). A l'ombre de mes dieux. (1924).
 
 
 
 
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18 août 2013 7 18 /08 /août /2013 15:47
Perret, éternel
franc-tireur
 
 
 
 

 

LETTRES
La République
et ses Peaux-Rouges.
Jacques Perret.
Introduction par
Jean-Baptiste Chaumeil.
Editions Via Romana.
Novembre 2012.
298 pages.
 

 
Jacques Perret (1901,1992). Romancier, essayiste, journaliste, combattant, aventurier. A comblé trois générations de lecteurs avec des chefs d'oeuvre comme Ernest le Rebelle (1937), Le Caporal épinglé (1947), Bande à part (1951), Histoires sous le vent (1953), Les Biffins de Gonesse (1961). Publications récentes :  Les sept péchés capitaux. (Via Romana, 2009)Dans la musette du Caporal. (Le dilettante, 2011).
 
Présentation de l'éditeur.
Voici l'intégralité des chroniques écrites par Jacques Perret dans l'hebdomadaire Aspects de la France. Ce premier tome couvrant les années 1948 à 1952 nous remet en compagnie de l'écrivain bien connu pour ses talents de polémiste. Chaque semaine, il inflige un traitement de choc à un sujet d'actualité, avec humour, dérision, légèreté ou profondeur. "Je traverse une période d'indulgence qui frise l'impartialité ", c'est dire qu'en temps normal, Jacques Perret prend parti sans ambiguïté, comme l'y contraint la brièveté de la chronique. A tout seigneur, tout honneur, le premier servi est le lecteur fidèle du journal royaliste, qui découvre une mise à nu spirituelle des institutions républicaines. Mais ," un chroniqueur consciencieux ne doit pas se dérober devant les poncifs saisonniers de sa profession " et Jacques Perret traite pareillement du muguet, du Père Noël, de l'art abstrait, des nouveaux bistrots, des Anglais, de la Sécurité sociale, des programmes scolaires, de l'Europe, du bruit, de la Guyane, etc., mais sans jamais trop s'éloigner des édiles émerpés ou essephiots. Ces quelques 150 chroniques raviront les amateurs du style et de la verve de Jacques Perret, au sommet de son talent.
 
L'article de Philippe Doche. -  Causeur. - janvier 2013.
Le (re)voilà Perret. J’ai eu beau fouiller, me tourner de toutes parts, je n’ai rien trouvé. Ainsi une profonde injustice se faisait jour, Jacques Perret, mort voici vingt ans, passait aux oubliettes ! Pourtant, les éditions Via Romana viennent de sortir le premier volume de ses chroniques parues dans Aspect de la France. Alors, profitons de l’occasion… Jacques Perret est né en 1901, comme mon grand-père, c’est dire si ma découverte de l’auteur démarrait sous les meilleurs auspices quand, adolescent, j’achetai Le Caporal Epinglé, ouvrage avec lequel il échoua de peu au prix Goncourt. Quatre ans plus tard, il obtint l’Interallié pour Bande à part. Je ne sais si ce prix fut à la mesure de son talent, mais il lui permit d’acquérir un bateau, le Matam, « oiseau des mers » avec lequel il put réaliser ses rêves pélagiques avec l’ami Collot. Il en tira Rôle de plaisance, son livre préféré. Je pense avoir tout lu de Perret. Le plus extraordinaire est que je pense avoir tout relu également. Car Perret est de ces rares écrivains qui ne lassent pas et qu’on peut lire et relire à l’infini en éprouvant toujours le même ravissement. Un sacré camouflet pour la théorie de l’utilité marginale décroissante ! Dernièrement, je me suis à nouveau extasié sur ses Insulaires. Luxuriance du style et vocabulaire  richissime. Ajoutez-y périphrases et métaphores de qualité, un humour finement ciselé, et vous avez là une cuvée qui vous fait claquer la langue française au palais. L’homme sait également émouvoir. Son livre de souvenir Raisons de famille , tout en délicatesse, en apporte la preuve. Le passage du voyage avec son père du côté de Bouchavesne dans la Somme pour retrouver la dépouille du frère tué au front en 1916 est un moment poignant, servi tout en pudeur et retenue. Mais il était aussi un pamphlétaire redoutable dont l’efficacité renvoie sur les bancs de l’école nos folliculaires modernes, qui confondent souvent agressivité et talent. Son soutien à l’Algérie française et son opposition au grand Charles lui valurent quelques déboires : déchéance de ses droits civiques et retrait de la médaille militaire. Commentant en 1949, bien avant son heure, la même mésaventure (à l’exception de la médaille) survenue à Aragon pour avoir publié de fausses nouvelles dans son journal, il écrit : « Je me dis tout bonnement, que privé de sa carte d’électeur, un poète digne de ce nom peut encore écrire des poèmes, et c’est le principal ». On voit bien par là que la punition gaullienne ne laissa pas à Perret un mauvais pli à l’estomac. En bon marin, Perret a toujours hissé sa voile contre le vent de l’histoire. Cela ne pardonne pas dans notre démocratie moderne, et au panthéon de la reconnaissance républicaine, il est plutôt tricard. Tour à tour gaulois, mérovingien, chouan et mousquetaire, il était terriblement français, un indécrottable français, mais d’une France qui n’existe plus guère. S’étant toujours déclaré pour le trône et l’autel, à l’argument que les temps ont changé il répondait imperturbable : «  Qu’ils aient changé ou non c’est leur affaire, mais un principe n’est pas une girouette. » C’est sans doute ce qui donne à ses écrits le charme suranné des vérités séculaires aujourd’hui étouffées sous les apophtegmes progressistes ! Ce n’est pas qu’il était contre le progrès mais il se méfiait : « Bien sûr, unité, universalité, c’est un vieux rêve, une noble hantise ; et sur le plan temporel elle sert de caution à toutes les  entreprises d’hégémonies, à toutes les tyrannies autocratiques et doctrinaires ». J’espère que ce Dieu qu’il aimait tant lui a réservé une place de choix et que les vignes célestes lui offrent de temps en temps un petit coup de muscadet. Quant à moi, en avançant en âge, je me retrouve de plus en plus dans cette phrase : « À mesure que se développe une certaine notion aberrante et inhumaine de l’universel, je tends à me ramasser dans le particulier ».
 
Autre article recommandé : François Marcilhac, "Les chroniques de Jacques Perret." - L'Action française, 19 septembre 2013. 
 
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31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 21:18
La France 
qui se bat...        
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Lundi 1er juillet

- Les abattoirs Gad de Saint-Martin-des- Champs (Finistère) annoncent un plan social qui concerne près de 1000 salariés. Seul le site de production de Josselin (Morbihan) serait conservé. Gad, comme la plupart des abattoirs français, souffre de la très forte concurrence des abattoirs allemands et d’Europe de l’est.

- L’usine de semi-conducteurs du Rousset (Bouches du Rhône), acquise en 2010 par le groupe allemand LFoundry, est placée en redressement judiciaire. L’unité emploie 700 personnes et les salariés s’attendent à l’annonce d’un plan social drastique. Les syndicats ont porté plainte pour abus de biens sociaux contre l’actionnaire allemand

- Les salariés de Candia poursuivent leur action en justice pour sauver les trois sites de Saint-Yorre (Allier), de Villefranche-sur-Saône (Rhône) et de Lude (Sarthe). Déboutés par le tribunal de commerce de Paris, ils font appel. Plus de 300 emplois sont en jeu.

Mardi 2 juillet

- Le groupe suisse Calida, nouveau propriétaire de l’entreprise drômoise Lafuma, décide la suppression de 80 postes de travail dont une soixantaine concerne le site historique d’Anneyron (Drôme).  

Mercredi 3 juillet 

- Pierre Gattaz est élu à la tête du MEDEF. Il est le promoteur d’une ligne plus dure vis-à-vis du gouvernement et des syndicats. « Fini de discuter des sujets sociaux, on remet l’entreprise au cœur du système », martèle son entourage.

Jeudi 4 juillet

- Le groupe de volailles breton Amice Soquet est placé en redressement judiciaire. L’avenir de 350 salariés est en jeu

Vendredi 5 juillet

- Selon un sondage TNS Sofres réalisé pour l’association Dialogues, 55% des salariés font confiance à l’action des syndicats et 65% estiment que « les règles sociales » doivent résulter d’une négociation entre les partenaires sociaux plutôt que d’interventions de l’Etat.

- Les syndicats contestent la reprise de SNB, ex-filiale du groupe Saft spécialisée dans les batteries au nickel, par une société d’investissement sans surface financière réelle. SNB emploie 340 salariés à Nersac, près d’Angoulême.

Lundi 8 juillet

- Le nouveau front syndical d’opposition CGT-FO-FSU et Solidaires appelle à une journée d’action le 10 septembre prochain contre la réforme des retraites.

Mardi 9 juillet

- Aperam Precision, spécialiste des inox plats et filiale du groupe Mittal, envisage la fermeture de son site d’Unieux (Loire). L’intersyndicale souligne la volonté de Mittal de liquider Aperam après avoir prélevé des dividendes record depuis deux ans. Les 72 salariés demandent la nationalisation temporaire du site sidérurgique.

Jeudi 11 juillet

- C’est reparti pour le fabricant de meubles de bureau Arféo Buroform. L’entreprise de Château-Gontier (Mayenne), reprise sous forme de Scop en 2012, renoue avec les bénéfices, reconquiert ses grands clients et pérennise l’emploi de ses 220 salariés. Un exemple à suivre.

- Le fabricant de portes de garage ODCF-Wayne-Dalton, situé à Reims, est placé en liquidation judiciaire. Pour les syndicats, la maison-mère, le japonais Sanwa, a orchestré cette fermeture pour recentrer sa production sur d’autres marques du groupe en Europe. Les salariés exigent l’ouverture de négociation et multiplient les actions pour mobiliser les pouvoirs publics.

Vendredi 12 juillet

- Après un an de conflit avec le groupe britannique R&R, les 99 salariés de l’usine de glaces Pilpa de Carcassonne sortent vainqueurs de leur combat. Un véritable plan de reclassement et des indemnités de licenciement substantielles sont obtenues et une quinzaine de salariés poursuivront l’activité dans le cadre d’une Scop.

Lundi 15 juillet

- L'équipementier automobile nord-américain Cooper Standard envisage la fermeture de ses deux usines de fabrication de pièces en caoutchouc et le regroupement de son personnel sur un même site près de Rennes (Ille-et-Vilaine). Une restructuration qui pourrait se traduire par la suppression d’une centaine d’emplois.

Mercredi 17 juillet

- La CGT se mobilise pour sauver l’entreprise Clestra, leader mondial des cloisons amovibles, située à Illkirch (Bas-Rhin). La société est menacée de liquidation judiciaire et 700 emplois sont en jeu, dont 350 sur le seul site d’Illkirch.

Vendredi 26 juillet

-  La Cour d’appel de Reims suspend la liquidation judiciaire du fabricant de portes ODCF-Wayne-Dalton et rejugera prochainement ce dossier. De leur côté les services de l’Etat viennent de rejeter le plan social présenté par l’actionnaire américain. Grande satisfaction des travailleurs et des élus de Reims qu’ils ont mobilisés.

- Plus de 600 emplois vont être supprimés chez General Electric sur les 11.000 salariés du groupe en France. Les deux activités visées sont la finance (crédit aux particuliers) et la production d’énergie (site de Belfort). Les syndicats contestent ces décisions qu’ils qualifient de licenciements boursiers et envisagent une action en justice contre le groupe multinational. 

Henri Valois.

 

 

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27 juillet 2013 6 27 /07 /juillet /2013 22:19
Chalupt
 
 
aux paysages de france
 
 
 
Pour Adrien Mithouard.
 
Paysages français, sans fièvre et sans emphase,
Je voudrais infléchir le contour de mes phrases
Selon vos coteaux modérés ;
Je voudrais que parmi mes chansons incertaines
Passe l'écho précis et vif de vos fontaines
Sans rien qui soit exaspéré.

Je voudrais que l'odeur de la terre mouillée,
Cette odeur de vanille et de feuilles rouillées
Qui, lorsque la pluie a pris fin,
Monte le long des chemins creux qu'elle parfume
S'élève aussi des mots qui tombent de ma plume
Et leur donne un arôme sain.

Paysages français de grâce et de mesure
Je suis semblable au trèfle, à la flouve, à la mûre,
A la glycine, au pampre mol ;
J'ai besoin du conseil constant de vos collines
Et la sève qu'il faut pour nourrir mes racines
Ne se trouve qu'en votre sol.

J'aime voir reflétés dans les vasques pensives
Vos ciels qui n'ont jamais de teintes excessives,
Vos ciels ni trop bleus ni trop gris
Où les nuages doux qui glissent en silence,
Sachant la vanité de toute violence.
Vont selon le chemin prescrit.

Paysages amis, si les sonnets me plaisent,
C'est que ce sont un peu des parcs à la française
Passionnés et réfléchis
Et je n'ai pas besoin des fontaines complices
Pour retrouver en vous comme un nouveau Narcisse
Mon propre reflet réfléchi.

Paysages si clairs et si fins où je passe,
Vous êtes le miroir persistant de ma race
Et vos conseils m'ont fait savoir
Qu'entre les Vérités qu'on rencontre au passage
La Vérité française a le plus beau visage
Et que l'orgueil est un devoir.
 
 
 
René Chalupt (1885-1957). La Lampe et le miroir (1911).
 
 
renaissance
 
 
 
Dans le canal stagnant agonisait l'eau verte,
Les nénuphars mouraient, très lentement, d'ennui ;
Les cygnes noirs, saisis d'un frisson dans la nuit
Au petit jour ont fui par l'écluse entr'ouverte.

Dans le canal stagnant que leur troupe déserte
A l'aube, quand les cygnes noirs se sont enfuis,
De blancs cygnes de jour et de lumière ont lui
Repeuplant à leur tour la rivière déserte.

Les vieilles ont sorti des bahuts leurs atours
Et les ont revêtus pour fêter le retour
De la sève de vie en leurs débiles veines.

Les nouveaux nénuphars, sur l'eau, ne sont pas morts
Et les vaisseaux dormant oubliés dans le port
Ont fait voile au matin vers des Iles lointaines.
 
 
 
René Chalupt (1885-1957). La Lampe et le miroir (1911).
 
 
extrême-orient
 
 
 
Pour Albert Roussel.
 
Parmi les nénuphars éclos,
Ma jonque vogue au fil de l'eau
Vers le pays du Matin-Calme ;
Dans le clair de lune étonné,
La brise choque et fait sonner
Les tiges flexibles des palmes.

Des pagodes aux toits pointus
Sur le rivage et des lotus
Mauves, blancs, jaunes, écarlates
Comme mis là pour un couvert
Dans la distance prennent l'air
De tasses sur leurs feuilles plates.

L'heure sonne au gong de métal ;
J'ai quinze boutons de cristal
Sur mon immense robe à queue ;
Des dragons flamboient sur les pans
Et, douce, une plume de paon
Frissonne sur ma toque bleue.

J'ai mes ongles dans des étuis ;
Du thé blond s'évapore et luit
Sous les lanternes polychromes.
Je rêve, je suis mandarin !
Ma jonque est pleine de marins
Qui chantent.... l'air nocturne embaume.

Je sens que je suis plus changeant
Que les étincelles d'argent
Que sur les vagues mon œil guette
Et mon cœur léger qui sourit
Est plus sec que ce grain de riz
Que je mange avec des baguettes.
 
 
 
René Chalupt (1885-1957). La Lampe et le miroir (1911).
 
 
 
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21 juillet 2013 7 21 /07 /juillet /2013 21:26
Humanisme
et modernité
 
 
 
 

 

IDEES
Le propre
de l'homme.
Sur une légitimité menacée.
Rémi Brague.
Flammarion.
Mars 2013.
257 pages.
 

 
Rémi Brague, né en 1947, est historien et philosophe. Ancien élève de L'Ecole normale supérieure, membre de l'Institut, il enseigne la philosophie à la Sorbonne. Spécialiste des philosophies médiévales, il est aussi un commentateur de l'oeuvre de Heidegger et de Leo Strauss. Ses deux essais, Europe, la voie romaine (1992) et La Sagesse du Monde (1999), ont ouvert son œuvre au grand public. Publications récentes : Les Ancres dans le Ciel. (Seuil, 2011), Qui est le Dieu des Chrétiens ? (Salvator, 2011)
    
Présentation de l'éditeur.
Armes de destruction massive, pollution, extinction démographique : tout ce qui menace l'homme en tant qu'espèce vivante ne fait plus de doute. Mais il existe des facteurs qui viennent de l'homme lui-même, visant à saper son humanité propre. Ces facteurs ont beau être plus difficiles à saisir, c'est eux que Rémi Brague tâche de repérer à travers une analyse fulgurante et radicale de l'idée d'humanisme. Car il ne s'agit plus de savoir comment nous pouvons promouvoir la valeur homme et ce qui est humain, en luttant contre toutes les figures de l'inhumain. Il s'agit désormais de savoir s'il faut vraiment promouvoir un tel humanisme. C'est l'humanisme lui-même qui est mis à mal. Ce phénomène récent, Rémi Brague en aperçoit des signes avant-coureurs dans trois oeuvres majeures du XXe siècle, celle du poète russe Alexandre Blok, qui écrivait à l'ère de la révolution d'Octobre, et, plus près de nous, celles des philosophes Michel Foucault et Hans Blumenberg.  Nous ne pouvons plus nous bercer d'illusions. Il est facile de prêcher un humanisme réduit aux règles du vivre-ensemble, mais comment le fonder ? La pensée moderne est à court d'arguments pour justifier l'existence même des hommes. En cherchant à bâtir sur son propre sol, à l'exclusion de tout ce qui transcende l'humain, nature ou Dieu, elle se prive de son point d'Archimède. Est-ce une façon de dire que le projet athée des temps modernes a échoué ? C'est au lecteur d'en juger.
 
L'article de Gérard Leclerc. - Royaliste n° 1033. - 28 avril 2013.
L'humanité illégitime ? Déjà Malraux avait posé la question : « Pourquoi aller sur la lune, si c'est pour s'y suicider ? » De la part de l'auteur de La condition humaine, c'était dans la ligne constante de son propre débat intérieur face au nihilisme. Mais n'était-ce pas aussi l'expression d'un doute inhérent à la modernité elle même, la promotion de l'homme, dont elle avait fait son projet directeur, explosant en vol à force de douter de sa légitimité ? Malraux parlait pourtant encore au sein d'une culture où l'humanisme de type prométhéen persistait, ne serait-ce que sous sa forme marxisante, celle que le jeune Marx avait définie à l'aune de l'athéisme radical. L'homme était la divinité suprême « devant laquelle il ne saurait y avoir aucune autre divinité. » Il en allait de même avec le grand Être d'Auguste Comte, dont le fondateur du positivisme avait fait l'objet d'un culte qui devait se substituer à tous les autres. La religion de l'humanité n'a jamais réussi à s'imposer sous les formes un peu caricaturales de son inventeur, mais on aurait tort de sous-estimer l'importance de l'intuition comtienne, d'autant qu'elle est à l'origine de ce qu'on pourrait appeler la légitimité positiviste du monde moderne, celle qui avait remplacé la théologie par la science et le salut par la technique. Oui, mais voilà, tout cela n'est-il pas en voie d'effondrement, non seulement parce que le soi-disant humanisme athée s'est révélé inhumain, mais de façon plus radicale parce que l'humanisme tout court est en voie d'extinction faute de substance intérieure apte à le faire survivre ?
Maurice Clavel avait déjà affirmé la mort de cet humanisme, il y a quarante ans, en privilégiant la voie pascalienne, celle d'une refondation spirituelle, les tentatives humanisantes étant vouées à un échec fatal. Rémi Brague reprend complètement le dossier, sous le biais de la rationalité philosophique et sous le coup d'une exigence existentielle que l'on peut qualifier de planétaire : « L'humanisme exclusif est tout simplement impossible. Non, parce qu'il rendrait l'homme inhumain mais parce qu'il détruirait l'homme au sens le plus plat de ce terme. Lorsqu'on l'abandonne à sa logique interne, il doit se détruire soi-même à plus ou moins long terme. Il est en effet incapable d'apporter une réponse à une question fondamentale : celle du point d'appui. » Un point d'appui ? Le terme est gros d'une immense charge spéculative. Sur quoi s'appuyer pour prétendre qu'il convient de prendre position « en faveur de la continuation de l'aventure humaine ou de son interruption » ? On trouvera peut-être intempestive cette façon d'insister sur une détermination métaphysique que beaucoup voudraient laisser à la conscience individuelle. Mais comment y échapper alors qu'elle est posée par les choix fondamentaux du présent ? Et d'abord par celui de la persistance de l'humanité !
Le positivisme avait voulu éradiquer la métaphysique, en délégitimant le pourquoi au profit du comment mais le pourquoi se réinvente aujourd'hui avec une singulière insistance, dès lors que des décisions vitales sont en jeu. Il est vrai que Gunther Anders, qui anticipait bien des hantises de Rémi Brague au point de s'interroger sur l’obsolescence de l'homme, ne voulait pas s'abandonner à la métaphysique. Il privilégiait la philanthropie, c'est à dire le simple amour du semblable. C'était déjà la position de Dostoïevski, qui faisait dire à Aliocha Karamazov qu'il faut aimer la vie avant de prétendre lui trouver un sens. Mais le philosophe ne peut se satisfaire de cette sorte d'agnosticisme. C'est ce qu'Hannah Arendt appelait le grand fait de la natalité qui est prioritaire. Vaut-il vraiment la peine d'assurer la survivance de l'espèce en projetant dans l'existence des enfants sur fond d'incertitude absolue ?
Rémi Brague, tout en partageant complètement le diagnostic de Gunther Anders, choisit résolument le chemin de la métaphysique. Ce faisant, il annonce la publication d'un énorme ouvrage qui serait intitulé Le Règne de l'homme et dont le présent essai serait une sorte de satellite. C'est dire à quel point il s'agit d'une ambition spéculative de grand style, parce qu'à la mesure du défi qui s'offre à nous. On pourrait à son propos recourir à la formule de Sartre, s'interrogeant pour savoir si l'homme est une passion inutile, car c'est toute une tendance récurrente que celle qui consiste à faire le procès d'un être qui s'estime supérieur et qui ne pourrait être qu'un prédateur nuisible et dangereux. Le philosophe envisage ce procès en le restituant à l'histoire des idées. Il constate, en effet, qu'il s'est produit un détricotage de l'humanisme après que celui-ci ait été porté à l'incandescence de l'auto-divinisation et de l'autonomie de l'individu. Répudiation du maître et possesseur de la nature, condamnation du prédateur, fin de l'exception humaine avec la revalorisation du règne animal. Tout l'échafaudage s'effondre, notamment sous les assauts de l'écologie profonde, qui ne craint pas d'envisager la disparition de cette espèce présomptueuse, pour que Gaïa retrouve soninnocence originelle.
Mais cet effondrement s'annonçait de longue date. On peut en saisir des repères ici et là dans l'Antiquité. Au Moyen Âge, les frères sincères, au sud de l'Irak, mettent en question la domination de l'homme sur les animaux. Plus tard, en Russie, le poète Alexandre Blok ne craint pas de se réclamer de l'anti-humanisme Certains de ses accents évoquent le premier Nietzsche, celui de La naissance de la tragédie, en guerre contre le socratisme rationaliste, pour mieux mettre en évidence le génie dionysien. À quoi peut bien aboutir ce rejet de « l'homme éthique, politique ou humain, au profit de l'avènement de l'homme artiste » ? On retrouvera des analogies de cette métamorphose chez les futuristes italiens et les expressionnistes allemands.
Deux chapitres importants sont consacrés à deux penseurs essentiels, dont l'interprétation de l'humanisme moderne garde quelque chose d’énigmatique. Je ne puis que les signaler, non sans affirmer que Rémi Brague y atteint une profondeur et une pertinence dans la critique sur un domaine trop mal exploré. Qu'est-ce que ce Dieu prétendu mort et précipitant la mort de l'homme ? « Il vaudrait la peine de retracer la généalogie de ce dieu saisi à travers les catégories de force (et non de charité), de sacré (en non de sainteté) et de valeurs (et non de Bien). » Impossible d'échapper au questionnement métaphysique décisif. L'homme nouveau, le surhomme, l'être au-delà de l'humain, qui est-il, s'il n'a pas le point d'appui déjà signalé ? La conclusion de l'essai, d'une extrême densité, se propose une sorte de coup de force à l'encontre de cette modernité qui a organisé la disparition de ce qu'elle avait promue au sommet. N'est-ce pas le moment de la révoquer, non pas en ses aspects réellement positifs, mais en replaçant au centre l'ordre d'être, qui ne s'entend pas sans la primauté du Bien qui l'éclaire et le justifie ? Retour au Moyen Âge, comment l'entendait déjà Berdiaev ? Pourquoi pas, dès lors que, contrairement aux préjugés, la modernité nous aurait mené à l'extinction de l'homme, par déni de sa légitimité.
 
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1 juillet 2013 1 01 /07 /juillet /2013 16:28

Eté 2013
La gauche
et ses fantômes
 

- Faut-il désespérer de la gauche ? par François Renié. [lire]

Les idées et les livres

- Déclin et mort de l'UMP, par Hubert de Marans. [lire]
Où va l'UMP ? Nulle part. Ses chefs continuent à s’entre-déchirer à belles dents, persuadés l’un comme l’autre de leurs destins présidentiels. La guerre des clans sévit à tous les étages du parti. Et l’ancien chef de l’Etat rajoute à la confusion en faisant régulièrement planer la menace de son retour, au point d’empêcher tout bilan de son action et de tout débat d’idées. Les élus commencent à regarder ailleurs et le gros des militants ne va pas tarder à partir par unité constituée. Chronique d’une mort annoncée.

- Syrie, la France piégée, par Claude Arès. [lire]
François Hollande a eu tort de tout parier sur une intervention militaire américaine sur Damas. En moins d'une semaine, la France, dépassée par les évènements, a été écarté des discussions internationales, les Etats Unis et le Royaume Uni ont fait volte face et la Russie est apparu comme l'arbitre de la situation. A force d'aveuglement idéologique, de parti pris et de naïveté, nous venons de laisser à Poutine le rôle qui aurait pu être le nôtre dans la résolution du conflit syrien. 

- L'affaire Snowden, par Jacques Darence. [lire]
La presse internationale dévoile chaque jour un peu plus l'étendue du scandale des écoutes de la NSA. Alors que le scénario décrit par George Orwell s'étale maintenant sous nos yeux, les réactions des "alliés" de l'Amérique sont à peu près inconsistantes. Seule l'Allemagne de Mme Merkel semble ne pas vouloir en rester là. Qui osera dire qu'il faut mettre fin aux discussions sur le traité transatlantique et qu'il faut mettre l'administration Obama sous surveillance ?

- La gauche et ses fantômes, textes présentés par Paul Gilbert. [lire]
Après Jacques Le Goff, Laurent Mauduit, Jean-Claude Michéa, Laurent Bouvet et bien d’autres encore, c’est au tour de Jacques Julliard d’apporter son éclairage sur la crise des idées de gauche. L’ouvrage substantiel qu’il vient de consacrer aux Gauches françaises ne se contente pas de dresser le bilan de trois siècles d’histoire politique. A la lumière des évolutions qui sont intervenues dans les trente dernières années, il pose des interrogations majeures.  La gauche n’a-t-elle pas sacrifié un peu trop vite une partie de son héritage au grand vent de la modernité ? Et n’est-elle pas en train de se faire rattraper par ses fantômes ? Question sociale, lutte des classes, organisation  du travail, orientation de la production, place du progrès social, retour des peuples et des nations … Toutes choses, un temps oubliées au profit de l’écologie, des nouveaux droits, des questions sociétales, et qui retrouvent leur pleine actualité dans une Europe confrontée, comme dans les années trente, aux formes les plus brutales du capitalisme et, par contrecoup, à la montée des périls. C’est sur sa capacité à se saisir de ces questions et à y apporter des solutions neuves que la social-démocratie joue aujourd’hui son avenir.

- Georges Braque, du cubisme à la lumière, par Sainte Colombe. [lire]
Paris offre enfin à Georges Braque l'hommage qu'il mérite. Présentation des oeuvres sans aucune fausse note,  commentaires précis, catalogue parfait... l'exposition proposée par la Réunion des musées nationaux et le Grand Palais est d'une très grande qualité. Elle permet de mieux saisir la singularité de l'itinéraire d'un peintre parmi les plus inventifs et les mieux doués de son siècle.

L'aurore à Bassae, de Maurice Barrès.  [lire]
Barrès mûrit cinq ans les impressions du voyage qu'il fit en Grèce en 1900. Il les rassembla finalement dans un de ses livres les plus forts, le Voyage de Sparte, publié en 1906. S'il ne trouva pas dans Athènes les lumières qui avaient ébloui dix ans plus tôt son ami Maurras,  Daphné, Sparte, Mistra, Olympie, le Péloponnèse le séduisirent immédiatement. 

- Le jardin français, poèmes de D. Combette, A. Dehorne, G. Laniez. [lire]

Chroniques

- Notes politiques, par Hubert de Marans.
Aveuglements. - Hélie de Saint Marc. - Tapie, Cahuzac et les autres.

- Chronique internationale, par Jacques Darence.
L'abdication d'Albert II. - Rébellion à Lisbonne. - Le coup de force du Caire.

- Chronique sociale, par Henri Valois.
Le drame de la défense. - La loi Florange. - Divisions syndicales. - Révoltes ouvrières.

- La vie littéraire, par Eugène Charles.
Clair. - Modiano. - d'Ormesson.- Perret. - Jacottet.- Stendhal.

- Idées et histoire, par Jacques Darence et Vincent Maire.
Bernanos. - Berth. - Girardet. - Capétiens.

- Notes d'Art, par Sainte Colombe et Jean du Fresnois.
Art victorien. - Rostand.

- Revue des revues, par Paul Gilbert.
Partis politiques. - Versailles. - Du style.

- Les livres, par Paul Gilbert, Eugène Charles, François Renié.
Le sens du peuple. (Laurent Bouvet). - Le bel âge. (Régis Debray). - Le mythe de l'islamisation.  (Raphaël Liogier). - Juan Carlos d'Espagne. (Laurence Debray). - La Légion étrangère. (André-Paul Comor). - Persécutions et entraide dans la France occupée. (Jacques Semelin). - Ecrivains de France. (Michel Mourlet). - Rencontre. (Jacqueline de Romilly). - Petite sélection stendhalienne.  - Livres reçus.

 

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N°1 - 2009/01
 
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