parfum d'octobre
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Octobre, soir des mois et déclin de l'année, Voici que tu parais à l'horizon des mers Avec tes vents frileux où par les longs soirs verts Rôde un doux souvenir de flûtes oubliées. Au lac d'or du couchant vois naître les étoiles Pour consoler du deuil affligeant de l'automne Nos cœurs en qui s'éveille et renaît et frissonne Ce désir endormi que recelaient nos moelles Oh ! reste: nulle voile au large que n'émeuve La brise, et descendu peut-être au long du fleuve, Un bel Espoir défunt va revenir d'exil. Selon l'aveu qui naît à nos lèvres tremblées Voici ressusciter, vaguement puérils, Les vieux passés défunts où nos âmes sont nées. |
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Roger Allard (1885-1961). La Divine Aventure. (1905)
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petite fugue d'été
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Moi qu'enchantèrent les regrets Et les romans et les romance Maintenant je souhaiterais Des yeux ou rien ne recommence. Quand le goût des baisers anciens Remonte à deux bouches offertes, Chacune entend garder les siens Et veut l'autre nue et déserte; Mais ce qu'un jour on a donné Où donc irait-on le reprendre ? Comme on dit au Pays du Tendre : C'est macache et midi-sonné. |
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Roger Allard (1885-1961). Revue Le Divan. (1923).
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tu me plais...
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Tu me plais après le bain Humide et lasse des vagues; Garde ta couronne d'algues O charmant monstre marin Qui jaillis de cette écume Hors le temps et la coutume ! Pour y gouter en secret Ta peau de sel et d'iode, J'aime ce lit incommode Creusé dans le sable frais : Sois-y l'épave ou je pille Les fruits brûlants des Antilles. |
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Roger Allard (1885-1961). L'Appartement des jeunes filles. (1919).
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