soledad
|
||
L'Espagne, au loin, la mer
Dormante sous la lune La haute croix de fer Au sommet de la dune, Ce calme, cette nuit De jasmins embaumée Tout ce royaume où luit L'étoile bien-aimée, Dans quelle élection, Mon coeur, plus belle au monde, Ta désolation Fut-elle plus profonde? |
||
Robert Houdelot (1912-1997). Poèmes (1926).
|
avignon, sombre fleur
|
||
Avignon, sombre fleur sans pareille et sans nom Qu'on détache le soir et la nuit qu'on respire, Belle, voluptueuse et cruelle Avignon, J'ai trouve dans tes murs le meilleur et le pire. Le meilleur, si l'amour d'un temps qui fut perdu A choisi pour renaître une heure enfin bénie, Le Pire, si d'entrer au jardin défendu, M'a laisse Plus amer que jamais dans ma vie ; Et comme, en regagnant les ténèbres du nord A travers le sommeil de villes inconnues, Je passais lentement de la vie à la mort, Avignon, j'ai rêvé de tes étoiles nues. |
||
Robert Houdelot (1912-1997). Poèmes (1926).
|
la fraîche pluie
|
||
La fraîche pluie et le soleil, Le vent d'été qui les emmêle, Mon Enfant, ce jour est pareil A mon âme folle et fidèle. Mon Enfant, n'en ayez pas peur, Car l'amour est aussi, je pense, Tissé de fièvre, de douceur, De soleil, d'ombre et de silence. |
||
Robert Houdelot (1912-1997). Poèmes (1926).
|