31 août 2010
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Paul Drouot
(1886-1915)
Paul Drouot est né le 21 mai 1886 à Vouziers, dans une famille d'origine lorraine. Il est l'arrière-petit-neveu du Général Drouot, qui accompagna Napoléon à l'Ile d'Elbe, dont il fut gouverneur. Il publie de 1905 à 1910 "des vers juvéniles et pourtant graves, lourds d'un pressentiment noble et tragique" (Henri Clouard). Puis il se consacre jusqu'à la guerre à son oeuvre majeure, Eurydice deux fois perdue, qui restera inachevée. Il tient la rubrique littéraire de la revue des Marches de l'Est et publie de nombreux articles dans des quotidiens et des revues d'art. Mobilisé dès le début de la guerre, refusant un poste à l'arrière où sa santé fragile aurait du le reléguer, faisant preuve d'un courage à toute épreuve, il est tué par un obus le le 8 juin 1915 devant Notre-Dame-de-Lorette.
La Chanson d'Eliacin (Psyché, 1906). — La Grappe de Raisin (La Phalange, 1908). - Sous le Vocable du Chêne (Dorbon aïné, 1910). — Derniers Vers (La Belle Edition, 1920) - Eurydice deux fois perdue, roman poétique (Société Littéraire de France, 1921).
| Ma gaité Tu es vivante, et jaune d'or, et imprévue Comme une fleur qui pousse au sommet d'un beffroi. Amie entrée par la fenêtre, ô inconnue Dont la venue me remplit de trouble et d'effroi, Toi qui me dit : "Voici l'emploi de ta nuitée: Sais tu danser ? Nous danserons. Sortant du bal Nous irons voir tomber - d'où ? du ciel - la rosée Et naître devant nous le soleil matinal." | |
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| Paul Drouot. (1886-1915), La grappe de raisin (1908). |
| Ce calme... Ce calme... cette paix... est-ce bien moi, Seigneur? C'est comme à un vieil arbre une écharpe de roses. Ce que vous ajoutez de joie et de langueur A ce cœur occupé de passions moroses.
Je confonds, comme en un miroir double et fuyant, Le glaive avec l'Amour, l'Orgueil avec les flèches ; Nette et vide, ma main pend à mon bras pendant ; L'ombre comme un vieux chien la caresse et la lèche.
Je renverse la bouche et je ferme les yeux ; Pour un peu de bonheur je ne suis plus le même ; Je suis gai ; je suis doux ; je suis silencieux ; Je suis humble avec vous. Seigneur, comme quand j'aime. | |
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| Paul Drouot. (1886-1915), Sous le vocable du chêne (1910). |
la Revue critique des idées et des livres
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Le jardin français