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25 janvier 2015 7 25 /01 /janvier /2015 22:23
Lavaud
 
 
anciens bricks
 
 
 
Ils vont hauts, balancés sur l'eau comme des palmes,
Superbes éventails dont le souffle est le vent,
Ils vont blancs, une hanche inclinée à la lame,
Toute la mer tonnante au bord de l'autre flanc...
Au loin sourient La Dominique et le Vent d'île.
Saint Pierre d'autrefois, ah ! comme tu reluis.
Par tant de souvenirs : quarteronnes, métisses,
Indolences, parfums d'un sein comme la nuit !
Tout ce passé ! notre présent comme il le touche,
Qu'ils émeuvent vos noms, Alzires, Eoas,
Verroteries changées en baisers, madras rouges,
Iles de l'amour noir donné pour un grenat !
 
 
 
Guy Lavaud. (1883-1958), Imagerie des mers. (1919)
 
 
sillages
 
 
 
Sur le monde si dur dorment les douces mers,
Comme sur les comptoir les soies pâles et molles.
Parfois un grand steamer ainsi qu'un couteau clair,
Rapide, coupe en deux la lueur de l'étoffe,
Et l'on voit s'évaser d'un bord à l'autre bord,
- L'une pour l'Amérique et l'autre pour l'Europe -
Deux lames bleues, avec déjà des plis de robe,
Des dentelles de nacre et des broderies d'or.
 
 
 
Guy Lavaud. (1883-1958), Sous le signe de l'eau. (1927)
 
 
ports
 
 
 
Quand, un soir, nous serons en vue de notre mort,
Vaisseaux noirs alourdis du poids de mille rêves
Quand nous verrons, sur les vagues, entre deux crêtes,
Les lumières du golfe ou dort l'ombre du port,
Un soir quand nous seons en face de la mort,
Peut-être, matelot qui toujours guette et rêve,
Toute l'âme, envolée vers une grève d'or,
Revivra quelque vie à nouveau découverte
Un soir, quand nous seons au bord de notre mort,
Et nous, nous resterons comme des vaisseaux tristes,
Glissés, sans même un cri, dans leur néant tranquille,
Les mâts nus, la voilure amenée tout du long,
Oiseaux las à qui manque, un soir, un aileron
Quand enfin nous serons au quai de notre mort.
 
 
 
Guy Lavaud. (1883-1958), Sous le signe de l'eau. (1927)
 
 
sonn1-copie-4.jpg
 
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