L'éloge de Paris | |
Je te salue, expressément De voir, du bleu de tes terrasses, Comme une écharpe dans le vent Dont chaque geste est une grâce, La molle Seine aux fils d'argent. Je te salue, ô frénétique, - Athénienne, cependant - A cause du miracle unique De tous ces désirs discordants Dont tu sus faire une musique. Surtout, Paris, je te salue Pour ce sourire impertinent Où Voltaire se continue Et qu'ouata le gros Renan, D'une tendresse retenue. Pour, quand s'éteint à l'Orient L'étoile qui veille et surveille Les péchés de tes suppliants, Quand la pâle mort, à l'oreille, Vous dit ses mots balbutiants, Pour cette fleur du bon courage, - Celui de sourire toujours Et que tu mis à ton corsage - O la ville-de-trop-d'amour, De pas d'assez - et de notre âge... |
|
Jacques Dyssord, (1880-1952). Inédit. (Le Divan, 1923).