L'étrangère | |
En hommage à Laurent Terzieff Tu ne sais rien de ton passé. Tu l'as rêvé, - Oui, sûrement tu l'as rêvé. Je vois ton visage dans la lumière grise de la pluie. Novembre ensevelit le paysage et ma vie. Je ne sais rien, je ne veux rien savoir de ton passé. Tes yeux me parlent de brumeuses villes lointaines Que je ne verrai jamais Et dont jamais je n'entendrai le son dans ta voix. Novembre est sur toute mon âme, Novembre est sur toute la plaine. Je te vois inconnue à travers Autrefois. Ce sont des choses depuis longtemps mortes, - Mortes irrémédiablement - Des musiques étouffées, des luxures flétries. Je suis sûr que novembre est derrière la porte. Je vois vivre en ton coeur ce que ton coeur oublie. Ton âme est loin, bien loin d'ici. Ton âme étrangère Est une nuit de brume, De brume et de bruine sale sur les faubourgs Où la vie a la couleur froide de la terre, Où des hommes mourront, sans avoir connu l'amour. | |