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28 février 2011 1 28 /02 /février /2011 13:00
Devenir de Gaulle                   
1939-1943
 
de Jean-Luc Barré
Mis en ligne : [28-02-2011]
Domaine : Histoire
Devenir-de-Gaulle.gif

  

Auteur de nombreuses biographies, Jean-Luc Barré dirige la collection « Témoignages pour l’Histoire » aux éditions Fayard ainsi que la collection « Bouquins », aux éditions Robert Laffont.  Il a récemment publié  :  Philippe Berthelot (Plon, 1998) , Dominique de Roux, le provocateur (Fayard, 2005), Mauriac, biographie intime (Fayard, 2009 et 2010). 


Jean-Luc Barré, Devenir de Gaulle, 1939-1943. Paris, Editions Tempus/Perrin, septembre 2009, 601 pages.


Présentation de l'éditeur.
La destinée de Charles de Gaulle se joue entre le 17 juin 1940, quand il décide d'entrer en rébellion, et le 9 novembre 1943, quand il parvient à s'imposer, contre Giraud et les Alliés, à la tête du premier gouvernement de libération nationale. Entreprise improbable dont Jean-Luc Barré relate et analyse chaque péripétie en s'appuyant sur des données jusqu'ici méconnues. Il est en effet le premier à avoir eu accès aux archives privées du général de Gaulle et aux manuscrits des Mémoires de guerre. Autant de sources inédites qui modifient profondément la connaissance et surtout l'appréciation des principales étapes fondatrices de l'épopée gaullienne. Ces documents apportent des éclaircissements saisissants sur des épisodes aussi controversés que l'affaire de Dakar, à l'automne 1940, ou celle de Syrie au printemps 1941. Ils conduisent à reconsidérer sous un jour inattendu un dossier aussi complexe que celui de l'assassinat de l'amiral Darlan. Ils fournissent des indications précieuses sur les relations entre le Général et la Résistance, notamment après la mort de Jean Moulin, et les tractations avec les communistes. Ils aident surtout à mieux comprendre comment l'homme du 18 Juin a conquis sa légitimité, inventé son mythe et son personnage, intégré peu à peu le rôle auquel il s'est toujours cru destiné pour véritablement devenir de Gaulle.
 
Critique de Daniel Rondeau. - L'Express.
Inépuisable de Gaulle. Il s'est arrangé pour que l'Histoire l'attrape par un pan de sa veste. Et l'on n'en finit pas de raconter comment l'affaire s'est passée. (...). Certains s'interrogent. Après Jean Lacouture, Alain Peyrefitte, Eric Roussel et tant d'autres, y a-t-il encore quelque chose à découvrir? Oui, répond avec raison Jean-Luc Barré, qui est le premier à avoir eu accès aux archives privées du Général et aux manuscrits des Mémoires de guerre. Barré rappelle aussi son talent à s'envelopper de mystère et de ruse. On peut prédire avec lui que de Gaulle n'a pas fini de s'abandonner à ce que Nimier appelait la «publicité des siècles» (mais il parlait de César). Si le héros de la France libre est devenu si vite un personnage inépuisable (et insaisissable), c'est sans doute parce qu'il eut l'audace d'écrire sa vie sur l'étoffe des songes, de la poésie et de la guerre, qui sont autant d'abîmes tournés vers l'inconnu. Les songes étaient ceux qu'avait évoqués autrefois Chateaubriand. C'est en rêvant que de Gaulle entrait en relation avec les Français pour les mener vers les plus hautes marches d'eux-mêmes. Sa poésie n'était pas seulement celle d'un «saint langage». C'était aussi une attitude: silence, chagrins cachés, gloire des royaumes intérieurs, tourments d'orgueil et de solitude. Sa guerre fut une guerre de libération, et son armée des va-nu-pieds. Son uniforme était cousu d'humiliations et de souffrances. Il finit en vainqueur, mais se garda bien d'oublier qu'il n'y a jamais de victoire. D'ailleurs, Londres, Kenmare (Irlande) ou Colombey, il y avait toujours un exil qui l'attendait.  Ces vies parallèles, mises en perspective par lui-même, ont créé du légendaire et aiguisé l'appétit des historiens. Jean-Luc Barré cite Malraux: «Tout grand créateur devient un mythe suscité par ses propres œuvres.» Barré n'entend pas faire un portrait de l'homme en pied, mais il s'attache à comprendre sa métamorphose décisive.  De l'entrée en rébellion d'un général quasi inconnu des Français au sacre d'Alger, quand il n'y a plus de Charles, seulement un homme qui s'identifie à la France. Fidèlement, Barré reconstitue ce parcours de quatre ans. La faillite de l'élite, l'adoubement de Mandel, le départ pour Londres, «sans romantisme ni difficulté», puis cette lutte au couteau, au bluff et au quotidien, pour rendre à la liberté française son feu et ses épines. Oui, dit-il, il y a bien eu négociations avec les Britanniques avant l'appel du 18 juin. Oui, de Gaulle était opposé à une deuxième tentative de débarquement à Dakar, après le désastre du 24 septembre. Non, l'Angleterre, avide de pétrole et voulant tenir la route des Indes, n'entendait à aucun prix laisser les mains libres aux Français en Syrie et au Liban. Oui, la question d'Orient pèse tellement sur ses relations avec les Anglais qu'il se décide à faire des avances aux Américains, etc. Tous les fidèles de l'histoire gaullienne liront Barré avec profit.

 

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