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Rome et l'Occident Gouverner l'Empire sous la direction de Frédéric Hurlet Mis en ligne : [31-05-2010] Domaine : Histoire | |
Frédéric Hurlet est professeur d'Histoire romaine à l'université de Nantes et directeur de l'UER Histoire, Histoire de l'art et Archéologie. Il est membre du Centre de Recherche d'Histoire Internationale et Atlantique. Il a récemment publié : Les Empires, antiquité et moyen-âge. (P.U.R., 2008), Le principat d'Auguste (P.U.R., 2009).
Frédéric Hurlet (dir.), Rome et l'Occident, IIème siècle av. J.C. - IIème siècle après J.C., Gouverner l'Empire Paris, Presses universitaires de Rennes, novembre 2009, 528 pages.
Présentation de l'éditeur.
Cet ouvrage collectif étudie les relations multiformes qui se sont établies entre Rome et l'Occident depuis la création des provinces d'Hispanie en 197 av.J.-C. jusqu'à la mort de l'empereur Commode en 192 apr. J.-C. L'espace pris en considération comprend les îles de la Méditerranée occidentale (Sicile, Sardaigne, Corse), la péninsule Ibérique, la Gaule (Cisalpine exclue), la Germanie, les Alpes (provinces alpestres, Rhétie) et la Bretagne romaine. Au coeur des questionnements se trouve le mode de fonctionnement de l'Empire romain. La longue durée retenue - près de quatre siècles - permet de mieux saisir les évolutions qui se manifestèrent dans les régions occidentales en relation avec la conquête romaine et à sa suite, mais aussi les continuités que le passage de la République à l'Empire ne fit pas disparaître. Frédéric Hurlet a réuni une équipe internationale de chercheurs français, allemands et anglo-saxons. Dix-huit contributions ont été rassemblées pour analyser les différents aspects de l'emprise de Rome sur l'Occident dans une perspective qui mêle les approches thématiques et géographiques. Le manuel est divisé en deux parties. La première étudie les structures qui permirent à l'Empire romain de dominer un aussi vaste espace. On y trouve des synthèses sur la loi provinciale, les gouverneurs, l'armée, la circulation des hommes et de l'information, la fiscalité, le cens, l'exercice de la justice et la monnaie. La seconde partie adopte une perspective géographique en étudiant différentes régions de l'Occident dans leurs relations avec Rome. Quatre thématiques principales y sont développées : des synthèses régionales (Lusitanie, Trois Gaules), le statut des cités et des personnes (Gaules), la cité comme cellule de base de l'Empire (Bretagne, Germanie, Rhétie) et la religion (Germanie, Bretagne).
Recension. - L'Histoire, février 2010.
Gouverner l'Empire. On ne résume pas un tel livre, dont néanmoins on comprend sans peine que le fil rouge, pourtant presque jamais nommé, se nomme "romanisation". Comment Rome administre-t-elle ? Et comment les populations de l'Occident s'en accomodent-elles? Sans prétendre à l'exhaustivité, les auteurs font bien ressortir la variété des situations : la Lusitanie n'a pas grand-chose de commun avec la Bretagne fortement militarisée, la Gaule du Sud précocement dominée diffère des Germanies tardivement acquises et pacifiées. A travers dix-neuf contributions passionnantes, le lecteur acquiert la conviction qu'en effet la notion fourr-tout de "romanisation" est bien réductrice, et que mieux vaut voir dans le détail des interactions entre Romains et indigènes, dans le domaine de la culture, de la religion, de l'urbanisme, des hiérarchies sociales. Même l'étude de l'administration provinciale proprement romaine, maîtresse de l'impôt, de la justice, du cens, ne peut oublier que les cités, infrastructure locale souvent créée par Rome elle-même, possèdent une existence politique, expression du pouvoir et de la volonté des notables indigènes. Une somme nuancée et intelligente.
la revue critique des idées et des livres
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Notes Histoire