10 mai 2010
1
10
/05
/mai
/2010
10:30
Médias, la faillite d'un contre-pouvoir Par Philippe Merlant et Luc Chatel Mis en ligne : [9-05-2010] Domaine : Idées
| |
Philippe Merlant est journaliste depuis 1975 (France Inter, L'Equipe, Libération, Autrement, L'Entreprise, L'Expansion, Transversales Science Culture), aujourd'hui à l'hebdomadaire La Vie. Luc Chatel est rédacteur en chef de l'hebdomadaire Témoignage chrétien.
Philippe Merlant et Luc Chatel, Médias, la faillite d'un contre-pouvoir, Paris, Fayard, septembre 2009, 326 pages.
Présentation de l'éditeur.
Combien faudra-t-il encore d'affaires comme celles du "bagagiste de Roissy" ou du "RER D" pour que les journalistes s'inquiètent du fossé qui se creuse entre eux et les citoyens? Pourquoi ces derniers ont-ils de plus en plus le sentiment que les médias, passés du côté des puissants, ne constituent plus un contre-pouvoir susceptible de les défendre? Pour tenter de comprendre les raisons de cette défiance, Philippe Merlant et Luc Chatel nous invitent à visiter l'envers du décor. Nourrie de leur propre expérience de journalistes, leur enquête ne se contente pas de pointer les dérives - "suivisme", course au scoop, autocensure... Elle décrit de manière très concrète les conditions de formation des journalistes et de fonctionnement des rédactions, montrant notamment comment les impératifs de rentabilité et de rapidité ont des impacts sur les différents maillons de la chaîne. Une plongée au coeur du monde de l'information, qui ouvre des pistes vers un journalisme enfin réconcilié avec son public.
Recension de Antoine de Tarlé. Etudes - mars 2010.
La littérature critique sur les médias est très abondante. Toutefois, le présent ouvrage retient l’attention à plus d’un titre. Tout d’abord, il est écrit par deux professionnels expérimentés qui s’appuient sur de nombreux cas concrets. Par ailleurs, Ph. Merlant et L. Chatel se gardent de tout discours idéologique sur les pouvoirs et les médias. Ils considèrent à juste titre qu’avant de fustiger des pressions extérieures d’origine politique ou économique, il conviendrait que les journalistes reconnaissent leurs propres faiblesses. Ils mettent notamment en cause l’absence d’imagination et le côté moutonnier des rédactions, ce qu’ils appellent le mimétisme. Cela conduit les journaux à traiter tous de la même façon et en même temps les mêmes sujets. Or, de nombreux thèmes, tout aussi intéressants pour le lecteur, sont négligés parce qu’ils ne sont pas dans l’air du temps et qu’il faudrait déployer un effort de réflexion et d’écoute qui semble rebuter les responsables des rédactions. On saura gré aussi aux auteurs de ne pas proposer de solution toute faite à cette dérive préoccupante des médias. Ils se contentent d’ouvrir des pistes pour inciter les journalistes à mieux accepter la diversité de la société et à rester à l’écoute des lecteurs. Ils soulignent que le journalisme citoyen prôné par certains ne peut être efficace que si des professionnels prennent en charge la production de l’information. Ce livre empreint de bon sens devrait être étudié dans toutes les écoles de journalisme.
la revue critique des idées et des livres
-
dans
Notes Idées