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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 11:00
Les fêtes
avec Stendhal                       
la chartreuse de parme

 

La Revue critique des idées et des livres souhaite à ses lecteurs de bonnes fêtes de fin d’année et leur adresse ses meilleurs voeux pour 2010. Nous reprendrons notre rythme de publication régulier à partir du mardi 5 janvier. En attendant, nous vous proposons une petite sélection d'essais, récents ou moins récents, sur Stendhal qui vous feront terminer l'année et commencer la suivante de la meilleure façon.


Petite sélection stendhalienne

Stendhal, par Sandrine Fillipetti (Folio biographies, février 2009, 336 p.). Excellente biographie, à la fois précise et pleine de charme. Sandrine Fillipetti connaît son grenoblois par coeur. Elle a de la tendresse pour le jeune (et bref) officier de cavalerie et pour le consul mélancolique de Civita-Vecchia. Elle regarde avec un oeil malicieux et à qui rien n'échappe l'éternel ami des femmes dans ses bonnes et ses moins bonnes fortunes. Tout celà écrit dans un style enlevé. Que du plaisir.

Stendhal et l'Amérique, par Michel Crouzet (Editions de Fallois, avril 2008, 288 p). Par un des meilleurs connaisseurs de l'oeuvre stendhalienne. Stendhal a rêvé l'Amérique, même s'il n'y a jamais mis les pieds. "Ce pays singulier, où l'homme n'est mû que par trois idées : l'argent, la liberté et Dieu", voilà d'une formule sa vision d'une contrée qui lui inspire à la fois de l'admiration, de la crainte et de la répulsion. Gageons que Beyle n'aurait pas aimé Bush, qu'il ne serait pas dupe d'Obama et que la démocratie américaine actuelle n'aurait aucun attrait pour lui (il désignait déjà à son époque le peuple souverain américain comme "le tyran aux mains sales"). A l'inverse,  la modernité le fascinerait... ainsi que certaines actrices qui valent le détour. Rassurez vous, le livre est plus sérieux que mon commentaire !

Portraits de Stendhal, par Thierry Laget (Gallimard, L'un et l'autre, janvier 2008, 210 p.). Une cinquantaine de croquis pris sur le vif, à la façon de Beyle, et à partir des notes de Beyle. C'est intelligent, renseigné et parfaitement écrit. Et on y cueille presque à chaque page une formule suffisante pour nous enchanter toute une journée. Ainsi "l'ombre des beaux arbres, la beauté du ciel pendant les nuits, l'aspect de la mer, tout a pour moi un charme, une force d'impression qui me rappelle une sensation tout à fait oubliée, ce que je sentais, à seize ans, à ma première campagne. C'est comme de l'amour et cependant je ne suis amoureux de personne".

Filosofia Nova, Marginalia, par Stendhal (Ressouvenances, juillet 2009, 334 p.). Une idée magnifique : la réédition de deux recueils de notes de Stendhal, l'un rédigé pendant sa jeunesse et l'autre qui couvre une période plus longue, les deux publiés par les soins d'Henri Martineau pendant l'entre deux guerres. Une véritable mine  de formules, d'idées, de descriptions que Beyle conservait dans les marges de ses livres et qui lui servait de "magasin" pour la rédaction de ses oeuvres. Le livre de cuisine du créateur.

Pour les amateurs de beaux textes sur Stendhal, on se mettra en quête ou (plus sûr) on se fera offrir :
- Stendhal
,
par Claude Roy (Ecrivains de toujours/Seuil, 1951, 192 p.). Les commentaires d'un grand amateur.
- Stendhal comme Stendhal,
par Jacques Laurent (Grasset, 1984, 286 p.). A servir glacé avec le meilleur Champagne!
- Stendhal célébré
à CivitaVecchia,
par Eugène Marsan (Champion, Les amis d'Edouard, 1925). Rare. Belle récompense pour chercheur obstiné.

Enfin, pour ceux qui, même dans la fête, ne se départissent jamais d'un certain sérieux, nous recommandons la lecture de la revue de référence, la seule, la vraie, l'unique, l'Année Stendhalienne (1). Sa livraison de 2009 est précisément consacrée à Stendhal et la femme, thème festif s'il en est. On lira avec toute la gravité et toute l'application qui s'imposent l'article de Béatrice Didier, la femme du XVIIIe siècle selon Stendhal. Après quoi, on se dirigera d'un pas décidé, mais sans précipitation excessive, dans le petit salon voisin, où nos amies nous attendent...

Eugène Charles.



(1). L'Année stendhalienne, n°8 - 2009, Stendhal et la femme. (Librairie Honoré Champion, 3 rue Corneille, Paris 6e)

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