L'automne des Canaries Voici les seuls coteaux, voici les seuls vallons Où Bacchus et Pomone ont établi leur gloire; Jamais le riche honneur de ce beau territoire Ne ressentit l'effort des rudes aquilons. Les figues, les muscats, les pêches, les melons Y couronnent ce dieu qui se délecte à boire; Et les nobles palmiers, sacrés à la victoire, S'y courbent sous des fruits qu'au miel nous égalons. Les cannes au doux suc, non dans les marécages, Mais sur les flancs de roche, y forment des bocages Dont l'or plein d'ambroisie éclate et monte aux cieux. L'orange en même jour y mûrit et boutonne, Et durant tous les mois on peut voir en ces lieux Le printemps et l'été confondus en l'automne. | ![]() |