provence | ||
C'était sur un chemin crayeux Trois châtes de Provence Qui s'en allaient d'un pas qui danse Le soleil dans les yeux. Une enseigne, au bord de la route, - Azur et jaune d'œuf, - Annonçait : Vin de Châteauneuf, Tonnelles, Casse-croûte. Et, tandis que les suit trois fois Leur ombre violette, Noir pastou, sous la gloriette, Toi, tu t'en fous : tu bois... C'était trois châtes de Provence, Des oliviers poudreux, Et le mistral brûlant aux yeux Dans un azur immense. | ||
paul-jean toulet (1867-1920). Les Contrerimes (1921). |
fleurs à jeanne d'arc pour sa fête en mai | ||
Du jardin où la fermière Pleure en songeant à l'absent Voici la rose première ! On dirait de la lumière, Hélas, on dirait du sang. Et puis voici des pensées: De mon amie, en sa fleur, Les prunelles nuancées Que l'amour fait plus foncées Avaient la même couleur. Convient-il mieux à tes larmes Le lis de candeur vêtu Dont la France orna ses armes ? Ah ! Le deuil même a ses charmes Que couronne la vertu. | ||
paul-jean toulet (1867-1920). Vers inédits (1936). |
seychelles | ||
Mahé des Seychelles, le soir : Zette est sur son dimanche, Et sous la mousseline blanche Brille son mollet noire. Les cases aux fraîches varangues Bâillent le long des quais ; Dans les branches d'un noir bosquet Etincellent les mangues. Tandis qu'en ses jardins fleuris Mystérieuse et belle, Rêve une pâle demoiselle Aux chapeaux de Paris. | ||
paul-jean toulet (1867-1920). Nouvelles Contrerimes (1936). |