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16 octobre 2016 7 16 /10 /octobre /2016 14:46
Les ombres
et la lumière
  
LETTRES
Deux remords
de Claude Monet.
Michel Bernard.
La Table ronde.
Août 2016.
224 pages.
 

 
Michel Bernard, né en 1958, est romancier et essayiste. Grand styliste, héritier d’une longue lignée d’écrivains lorrains, il a consacré une dizaine d’ouvrages à son barrois natal, à ses souvenirs d’enfance, à la grande guerre et à l’identité française. Il a récemment publié : Le Corps de la France. (La Table ronde, 2010), Pour Genevoix. (La Table ronde, 2011), Les Forêts de Ravel. (La Table ronde, 2015), Visages de Verdun. (Perrin, 2016).
 
Présentation de l'éditeur.
« Lorsque Claude Monet, quelques mois avant sa disparition, confirma à l’État le don des Nymphéas, pour qu'ils soient installés à l'Orangerie selon ses indications, il fit ajouter une ultime condition au contrat : l’État devait lui acheter un tableau peint soixante ans auparavant, Femmes au jardin, et l'exposer au Louvre. A cette exigence et au choix de ce tableau, il ne donna aucune explication. Deux remords de Claude Monet raconte l'histoire d'amour et de mort qui, du flanc méditerranéen des Cévennes au bord de la Manche, de Londres aux Pays-Bas, de l'Ile-de-France à la Normandie, entre le siège de Paris en 1870 et la tragédie de la Grande Guerre, hanta le peintre jusqu'au bout »
 
Recension de Françoise Le Corre - Études - octobre 2016.
Dans le paysage littéraire actuel, Michel Bernard est un auteur qui diffère. Les lecteurs des Forêts de Ravel (La table ronde, 2015) le savent. Ils retrouveront dans ce nouvel ouvrage la belle mesure d'un récit installant en douceur le rythme de la méditation, de la mémoire, des lumières héritées, des tragédies communes sous les destins singuliers. Amateurs de prose convulsive : s'abstenir ! Mais, pour les autres, quel bienfait ! Si la longue existence de Claude Monet est au centre du livre, la guerre, une nouvelle fois, est aux deux bords. Celle de 1870 avec le siège de Paris, celle de 1914-1918 avec la dernière offensive allemande et, de l'une à l'autre, la terre de France, son corps un et multiple, ses veines, ses beautés et ses tares, ses plaies, ses renaissances, ses ciels, ses pluies, ses jardins des temps de paix. Qui de l'homme ou de la terre, à laquelle il appartient, est le reflet de l'autre ? D'où vient l'empreinte ? Approcher un tant soit peu le mystère de ces singulières osmoses est ici source de poésie où se déploie la sensualité d'une géographie, d'une époque, d'une histoire, d'un esprit. Donner à sentir… les ardeurs de la jeunesse, les lenteurs de l'âge, toutes les douleurs enfouies tenues au secret. Ainsi suit-on Claude Monet et Georges Clemenceau en leurs promenades tardives: « Ils allaient par deux, bord à bord, à pas lents à travers le jardin. On ne les dérangeait pas, on les regardait. Sous le bord de curieux chapeaux ronds, leurs traits, pétris par le chagrin et la force d'aimer, avaient la sérénité du sommeil. Ils rêvaient ensemble. » Nous rêvons aussi : Frédéric Bazille, le jeune, talentueux, timide et généreux Bazille, fraîchement engagé, revient au domaine familial. Le soir venu, il voit s'allumer les lumières de Montpellier… Un jour glacé, jour de neige, Camille, son grand amour, sous sa capeline rouge « de conte de Perrault » passe dans le jardin et regarde à la vitre… Frédéric, Camille, comment Claude eût-il pu oublier ces deux-là, si lointaine fût leur mort ?
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