odelette | ||
Folle fille de la terre, Que n'est-ce ton doux profil Cette étoile sur un fil Qui tremble dans les ténèbres ! De la profondeur des nues Tu jaillis riante et nue Comme une rose qui chante Et qui danse Sur la pointe d'un jet d'eau. Une merveilleuse aurore Illumine ton regard Mais quand vient le crépuscule C'est le flot de l'amertume Qui ruisselle sur ton cœur. | ||
gilbert charles (1907-1944). La Muse française (1937). |
épigramme | ||
Tes yeux ont la couleur du sable Et tes cheveux l'odeur du vent; Comme l'air ton âme est instable, Comme l'eau ton cœur décevant. La bise chasse la poussière De nos anciennes amours Qui danse sur le cimetière. Quand reverrons-nous les beaux jours ? | ||
gilbert charles (1907-1944). La Muse française (1937). |
épigramme | ||
Ni la princesse Coraline Qui sait les secrets de l’amour Et les rites de la divine Sagesse qui se rit du jour, Ni ce mandarin hors d’haleine Sous un ciel immobile et dur Ne pourront apaiser la peine Qui naquit d’une robe d’azur. Dans un bleu palais de faïence Qu’on te parle de Kouong-Tseu Et que la plus pure science Te vienne consoler un peu, O toi qui sais que dans cette ombre Où le pavot s’épanouit Rien n’existe plus, ni le sombre Amour, ni la mort – ni l’ennui. | ||
gilbert charles (1907-1944). Le Divan (1928). |