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26 juillet 2015 7 26 /07 /juillet /2015 13:41
Marcel Ormoy
 
 
poème
 
 
 
Amis, vous mettrez sur ma tombe,
Non pas le saule de Musset
Dont le trop clair symbole, c'est
Une source en pleurs et qui tombe,

Mais de moins tristes attributs;
Car si ma vie eut peu de charme,
J'ai versé quelques douces larmes
Dans la coupe amère où je bus.

La joie à la douleur s'allie.
Alternez donc sur ce coeur lourd
Le pois de senteur pour l'amour,
L'oeillet pour la mélancolie.
 
 
 
marcel ormoy (1891-1934). Le Coeur lourd (1926).
 
 
ile saint denis
 
 
 
La vieille Seine, un quai rouillé
Et le rêve au flanc des Péniches,
Ah! que nous sommes encor riches
D'un bonheur tendre et dépouillé !

Tant de jours perdus, tant d'années
A la dérive sur la mer,
Il suffit d'un lucide éclair
Pour qu'y sombrent nos destinées,

Mais, tristes vaisseaux enfouis,
Qu'en reste-t-il, arbres tranquilles
Qui sur la plus calme des îles
Versez des songes éblouis ?

Et quel autre avenir se creuse,
O ma sœur, devant tes genoux
Quand vient s'accouder près de nous
Une grande ombre douloureuse ?
 
 
 
marcel ormoy(1891-1934). La Muse française (1936).
 
 
marbre
 
 
 
A quelle fontaine vouée
Cette nymphe ? Nous en rêvions
Par un soir plein d'allusions.
Était-ce hier ou l'autre année ?

Ah! tout recommence, ô ma sœur !
Tout revient, hormis la jeunesse.
Mais quoi ! d'être encor jeune qu'est-ce
Sinon ce battement de cœur,

Sinon dans l'eau mélancolique
Ce marbre toujours reflété
Où nous confondions, l'autre été,
Notre amour avec sa musique ?
 
 
 
marcel ormoy (1891-1934). La Muse française (1936).
 
 
fontaine 2
 
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